44. Florida
6 Décembre 2020, 12 :00am
Ça va faire trois jours que Stuart est à l'hôpital et trois jours que je ne sors plus de la chambre. Trop occupé à ressasser mes idées sombres qui ne devraient même plus faire partie de moi. et pourtant, ça en est devenu un automatisme. Lorsque je ne suis pas entourée, je me perds dans ce trou sans fin, obscure, avec comme seul point de repère, un homme qui n'est plus à mes côtés.
En pensant cela, je sais d'hors et déjà que je suis entrain de devenir complètement et irrémédiablement accro à lui. A tel point que je ne mange plus, que je ne dors plus. Me laissant mourir, lentement et durement, contre le parquet froid de sa chambre. Des personnes me diront que je suis faible, d'autre me diront que je suis plus courageuse que la plupart des gens.
Moi, ce que j'y pense, c'est que je ne mérite plus de vivre. J'ai fait mon temps et il est temps pour moi de partir rejoindre un autre monde. Un rire me prend, je deviens réellement folle.
Ce rire frappe les murs froids, je suis une vraie égoïste, laisser Warren seul c'est beaucoup trop dangereux. Mais je n'y arrive plus, j'ai fait de mon mieux et maintenant, je n'arrive plus à rester ne serait-ce que dix minutes debout sans avoir de pensées sombres.
Je me noie dans mon propre esprit, mes larmes quand à elles, noient mon corps. Ce corps si salit. Ce corps qui à chaque coup d'œil me donne un peu plus envie de vomir.
Mes oreilles à l'affut par la faute de mes yeux embrumés, j'ignore ce qu'il a bien pu se passer pour qu'un bruit aussi fort puisse faire écho dans tout l'appartement. Mes bras de part et d'autre de mes jambes, mes genoux repliés contre ma poitrine, je n'ose lever le regard pour y voir Stuart.
–C'est qui elle ?
Une voix rauque me coupe dans mes pensées. Je relève la tête lentement, les joues humides et lorsque je vois ce qui se trouve en face de moi, un cri s'échappe de ma cage thoracique.
–La patron a dit qu'il avait rencontré quelqu'un. Autant lui faire passer le message une bonne fois pour toute.
Mes yeux à présent grand ouvert pour regarder qui sont ses hommes cagoulés, les paroles de Stuart me reviennent en tête.
C'étaient des hommes cagoulés...
Mon corps réagit au premier degrés lorsque l'un des deux s'approche de moi, un peu trop près même.
–Dit moi ma jolie, tu sais ou on peut trouver Stuart ?
Il s'abaisse à ma hauteur, la cagoule laisse seulement apercevoir ses yeux bleus. Un bleu glacial.
–Non...non...désolé...
Je n'arrive plus à parler, la peur s'infiltre lentement dans tout les recoins de mon esprit, m'empêchant de réfléchir convenablement. Non, non...Il ne devait plus venir...
–Tu es sure ? Pourtant, ici, c'est son appartement et il n'est pas là. Allez ma jolie, si tu es gentille, on ne te fera pas trop de mal...
Cet homme laisse la fin de sa phrase en suspens. Me foutant une chair de poule plus qu'intense.
–L'autre n'est pas là, alors elle va souffrir à sa place.
C'est celui de derrière qui vient de parler, plus sèchement. L'homme en face de moi se relève, non sans me lancer un regard froid.
–Occupe toi de faire le guet, pour ma part je vais faire passer un message à ce p'tit con qui ne porte même pas ce qui fait de lui un homme.
L'homme à la cagoule la plus proche de la porte sort en la fermant derrière lui, ma respiration se coupe quand la lumière s'allume dans la pièce.
Ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vu...
–Ecoute ma jolie, les ordres du patron ont été clair, ont doit lui refaire passer le message. Car à ce que je vois, ton p'tit Stuart ne porte pas ce qui fait de lui un homme. Alors, désolé ma belle mais c'est toi qui vas prendre pour lui. Peut-être que comme cela, il comprendra une bonne fois pour toute la merde dans laquelle son pote l'a fourré.
Etant resté muette depuis quelques minutes, je finis par ouvrir ma bouche mais ce n'est sûrement pas la réponse à laquelle il s'attendait. Et encore moins avec un entrain aussi fort.
–Pourquoi vous restez focaliser sur Stuart alors que c'est Peak qui ne vous a pas remboursé. Stuart ne fait absolument pas partit de l'histoire alors je ne vois pas pourquoi vous restez focalisé sur lui. Allez défoncer Peak et laissez le tranquille.
Ses yeux bleus se plissent au fur et à mesure que je parle, me faisant frissonner une énième fois. Cet homme me fout les jetons à un point ou j'en oublie la plupart de mes pensées sombres.
–T'as du cran ma jolie mais ce n'est pas ce qui va te sauver. Cependant, Peak n'est pas sauvé, si ton pote ne nous rembourse pas dans les derniers délais, ce ne sera pas lui qui mourra mais sa famille, toi et Peak.
–Alors pourquoi vouloir me faire du mal ?
Son rire emplit une seconde fois la chambre, rendant la tension plus que palpable.
–Parce que ça lui donnera, j'espère, un peu plus de bonne volonté et le rendra un peu plus intelligent. Et puis, je ne dirais jamais non à une petite partie de torture.
Il accompagne sa dernière phrase d'un mouvement de la main vers son dos. Je recule un peu plus contre le mur, parcourant d'un rapide coup d'œil la pièce. Je ne peux rien faire et même si j'arrivais à l'assommer, cagoule deux viendra à la charge et ça ne se passera pas comme prévu.
–Et je vais bien m'amuser avec toi...
Je n'ai pas le temps de dire quelque chose, qu'il sort son poing de derrière son dos. Même pas un clignement d'œil, son poing américain rencontre ma mâchoire. Mon souffle se coupe, je n'ose plus ouvrir les yeux tant la douleur est forte.
Et ça ne s'arrête pas à la.
Il enchaine les coups plus rapidement les uns que les autres. Il ne frappe pratiquement que mon visage à tel point que je ne le sens presque plus. L'impression de partir en arrière me prend de court, m'empêchant de penser correctement pour la situation.
Un coup dans l'abdomen me fait pousser un gémissement sans que je ne l'arrête. Ces hommes sont fou.
Après quelques minutes, je ne ressens plus ses poings contre ma peau, l'esprit encore trop embrumé, je ne vois qu'après coup le couteau qui sort de sa poche. Instinctivement, je me relève, me rattrapant au mur et sans un regard en arrière, m'appuie contre le mur froid pour avancer. Je perds l'équilibre et me retrouve face contre terre sur le sol.
–C'est pas bien de vouloir essayer de s'enfuir ma jolie...
Il attrape le tee-shirt de Stuart avant de le remonter, je n'ai pas le temps de faire un mouvement que je sens un déchirement au bas de mon dos. Juste au-dessus de mon coccyx.
–J'adore voir ton corps se vider de ton sang.
La lame s'enfonce un peu plus dans ma chair, je n'arrive même plus à hurler. Mon corps est moite de sueur, mon cœur s'affole. Ma tête bourdonne.
C'est comme cela que je perds connaissance, avec deux hommes fous, et l'un de qui me scarifie je ne sais quoi.
Et moi qui pensais à la mort il y a encore une heure, maintenant, je n'ai plus envie de rejoindre l'enfer...
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Petit chapitre au point de vue de Flo'.
J'espère qu'il vous a plu.
Mon Instagram : Neiluj_Clf
Kissouilles mes étoiles et à tout de suite pour le dernier chapitre de la journée.
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Your Body And Them [ Terminée ]
Roman d'amour"At midnight the bells ring. From your fault, my heart sounds." Dans un petit quartier non loin de Washington. L'une des plus grande boîte de nuit se trouve dans la ville la plus délabrée des États-Unis. Ce qui est donc interdit aux mineurs dans to...