12 • Coraline

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Le dernier jour du voyage d'intégration est arrivé. Ma mère ne s'est même pas rendue compte de mon absence, ou alors en tout cas elle ne m'a pas envoyé de message.

Je rentre ce soir, et j'espère qu'elle ne s'est pas rendue compte que je n'étais pas là, sinon je vais passer un mauvais quart d'heure.

Je compte bien profiter de cette dernière journée de calme avant la tempête, et ce ne sont pas les petits regards en coin que me lancent les autres secondes depuis ce matin qui vont m'en empêcher.

À croire que c'est eux que j'ai frappé et pas Loïs. Loïs qui d'ailleurs a évité mon regard toute cette matinée, et maintenant ce début d'après-midi. Loïs qui ne s'est pas plaint à Madame Fiorella de ce qu'il s'est produit.

Madame Fiorella qui, d'après mes observations, et bien plus détendue que la veille. Tout comme Mme. Diani.

Je dis ça, je ne dis rien.

Nous sommes en train de manger notre dernier repas au centre, qui est celui du midi (un pique-nique). Nous repartons dans deux heures, et je n'ai absolument aucune envie de quitter ce lieu. J'ai enfin été protégée pour la première fois depuis trois ans et demi.

Je suis assise sur une table du parc devant le centre, celle la plus proche du bâtiment principal.

- Coraline!

Je sors de mes pensées et regarde les filles, assises autour de la table avec moi. Raphaella me fait un signe de tête qui désigne quelque chose dans mon dos, ce qui fait que je me retourne pour voir Mme. Diani me faire un signe m'indiquant de la rejoindre, une vingtaine de mètres plus loin.

Je soupire et me lève pour la rejoindre. Une fois que je suis à côté d'elle, elle se détache du banc sur lequel elle était assise et me dis de la suivre avant de se diriger vers le fond du parc.

Je fronce les sourcils, étant donné que les seules choses présentes au fond de ce parc sont des groupes de secondes, mais comprends quand Madame Fiorella apparaît dans mon champ de vision.

Elle était cachée par un des "géants" = type de personne faisant plus d'un mètre quatre-vingt en seconde.

Alors qu'il ne nous reste plus qu'une trentaine de pas à faire et que le "géant" est retourné avec ses amis, ma professeure principale s'aperçoit de notre présence et nous sourit, sans toutefois bouger.

Plus qu'une vingtaine de mètres...

Je vois alors un labrador du coin de l'œil arriver de par derrière Madame Fiorella. Un labrador qui a l'air... assez agressif.

Et dont le but de course est... ma professeure.

Bordel de merde...

Qu'est-ce qu'il fait là aussi, sans maître et dans un endroit privé?

Je me mets aussitôt à courir vers Madame Fiorella qui fronce les sourcils, et une fois à son niveau je la pousse sur le côté et mets mes bras là où la tête du chien m'arrive dessus.

Ce qui a dû faire mal à ma professeure avec ses côtes vu le gémissement de douleur qui passe entre ses lèvres.

Mais qui me fait mal aussi car les mâchoires du chien se sont refermées sur mon avant-bras à travers mon sweat, et non pas sur le dos de Madame Fiorella, qui était sa cible.

Je maintiens ma douleur à l'intérieur de moi et grogne seulement, alors qu'un homme arrive en courant derrière le chien qui ne me lâche toujours pas le bras. L'homme crie quelque chose et le chien décroche ses mâchoires alors que je sers les dents pour me retenir de crier.

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