22 • Manelle

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Il s'est passé une semaine depuis mon coup de gueule contre Mallory. Une semaine qu'elle me manque horriblement, atrocement, mais que je me retiens de plonger dans ses bras à chaque fois que je la vois.

Je me dis que c'est le bon choix. Qu'elle a trahi ma confiance. Et de la pire des manières, puisque je lui avais laissé l'occasion de se racheter. Ce qui ne m'empêche pas de me sentir terriblement coupable lorsque je la croise dans les couloirs du Bon Pasteur. Les cernes sous ses yeux et les regards suppliants qu'elle me lance ont failli me faire craquer plus d'une fois. Mais je résiste. Elle n'a pas le droit d'obtenir mon pardon aussi vite.

C'est sur cette pensée que je laisse enfin le sommeil me happer, sans pour autant que les remords ne cessent de m'assaillir à chaque instant.

***

Je suis tirée du sommeil par un léger bruit de cliquetis. C'est discret, plus que discret, mais mon sommeil n'est pas très réparateur et profond depuis que mon (ex-) mari a commencé à me battre. Je devais être prête à me réveiller rapidement pour me protéger un tant soit peu lors de ses accès de colère.

C'est donc ce léger bruit qui me réveille. La porte d'entrée qui s'ouvre. Je fronce les sourcils. Je suis la seule personne à posséder les clés. Celles de mon mari sont restées à l'intérieur, dans le meuble de l'entrée. Le seul moyen pour quelqu'un de s'introduire sans forcer la porte est le trousseau caché sous un pot de plantes juste à côté de l'entrée. Mais les deux seules personnes à connaitre cette cachette sont Mallory... et mon mari.

Je jette un regard horrifié au réveil. 3:50. Tétanisée, je n'arrive pas à bouger alors que je perçois la porte se fermer et des pas gravir les escaliers. Ce n'est pas Mallory. Trop lourds. Ce qui ne laisse qu'une seule possibilité.

Les pas longent maintenant le couloir. Mes muscles sont paralysés. Mes yeux fixent la porte d'entrée de la chambre. Les pas se sont arrêtés devant. La poignée s'abaisse. Elle s'ouvre doucement et une personne immobile derrière s'avance.

Jeremy.

Il esquisse un sourire vicieux et s'approche à petits pas.

- Tu croyais vraiment pouvoir t'en tirer comme ça, chérie?

J'essaye de bouger, de partir, de m'enfuir... Mais impossible.

- Tu sais ce qu'il arrive quand tu es désobéissante, hein? Tu le sais?

Je ne réponds rien. Je ne peux pas.

- RÉPONDS-MOI!

Je sursaute et enfin, mes muscles sont de nouveau fonctionnels. Je me recule lentement sur le lit mais il fait soudain trois pas brusques et se jette sur moi. Son corps écrase le mien contre le matelas et, frêle comme je suis, il m'est rendu impossible de faire le moindre mouvement.

Il attrape ma mâchoire entre ses doigts et pose sauvagement ses lèvres sur les miennes. J'essaye de me débattre, mais son corps écrase toujours le mien. Alors je mords du plus fort que je le peux la langue qu'il a introduit dans ma bouche.

Il grogne et s'écarte pour me mettre une gifle magistrale. Sonnée, je ne peux pas réagir quand il m'embrasse de nouveau de force.

- Ah, je préfère ça! Docile comme la sale chienne que tu es.

Les larmes me montent aux yeux. Ses mots me font bien plus mal que ce que je le pensais. Ses lèvres me volent à nouveau les miennes et je me tortille pour essayer de me dégager. Mais je sens alors une bosse apparaître contre mon bassin.

I Need Your HelpOù les histoires vivent. Découvrez maintenant