43 • Mallory

54 9 17
                                    

J'ouvre le portail en soufflant. Il fait froid, et c'est moi qui doit aller ouvrir. Mais je me fige. Aussitôt. Oh le coup de pute.

- Salut maman.

Je reste tétanisée. Mon Dieu.
C'est mon fils. Mon bébé. Il a tellement grandi et changé, mais en même temps est toujours autant le même... Ses beaux cheveux blonds ont quelque peu bruni, et ses yeux ressemblent toujours autant aux miens. Sa lèvre inférieure est ouverte, comme s'il s'était battu. Et il me mets bien vingt centimètres.

Mais il m'a abandonnée.
Depuis sept ans.

Et contrairement à ce que j'affirme, j'ai en moi une rancoeur énorme envers lui.

Il fait un pas en avant, et ce geste fait redémarrer mon cerveau. Je claque aussitôt le portail et le referme à clé, me laissant glisser contre ensuite.
J'entends un soupir de l'autre côté, et il s'assied aussi.

- Maman. Arrête de pleurer.

Je passe les mains sur mes joues et me rend compte qu'effectivement, je pleure.

- Casse-toi. je gémis à travers mes larmes.

- Maman... il soupire.

- Et ne m'appelle pas comme ça! Tu l'as dit toi-même, ta mère à présent c'est Andrea. Alors vas la voir! Vas voir ta mère, Milo!

- Je suis désolé. Vraiment désolé.

Il sanglote aussi maintenant. On n'a pas l'air cons. Deux imbéciles qui pleurent à travers un portail.

- Je me rendais pas compte de ce que je disais! Et j'ai passé ces sept ans à essayer de te contacter, mais Papa voulait pas. Alors dès que j'ai eu dix-huit ans j'ai voulu partir, mais il m'a persuadé que ça ne servirait à rien, que tu ne te souviendrais plus de moi. Et puis cette fille m'a contactée sur Insta, Coraline. Elle a fait l'air de rien au début, puis dès que le sujet de la famille a été abordé elle m'a tout déballé et demandé de venir, que tu avais besoin de moi. Alors me voilà.

- Elle a fait QUOI?

Je me lève, furieuse. De quoi elle se mêle?

- Maman.

Je commence à marcher d'un pas ferme vers la maison.

- MAMAN!

Je m'arrête et ne peux m'empêcher de pleurer encore plus. Je fais demi-tour et reviens à ma place, assise au bas du portail.

- Arrête ça.

- Arrêter quoi?

- De me déchirer le cœur à chaque fois que tu parles.

- Je t'aime, maman... il hoquette entre ses larmes.

Mon cœur se brise à nouveau. Il m'aime. Mon petit bébé. Mon fils m'aime toujours.

Ne faiblis pas!

- Tu t'es battu. je lui reproche.

- Oui.

Il soupire.

- Contre papa.

- Pardon?

Il soupire à nouveau.

- Il voulait m'empêcher de venir. Il m'a foutu un poing puis a caché toutes les clés de la maison et verrouillé toutes les fenêtres. Mais Andrea m'a aidée à sortir quand il s'est endormi. Et elle s'est enfuie avec moi.

- Pourquoi? j'ose demander.

- Parce qu'elle commençait à avoir sur le corps les mêmes marques qu'Alexane.

I Need Your HelpOù les histoires vivent. Découvrez maintenant