15 • Mallory

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NDA: Musique en média avec laquelle j'ai écris ce chapitre, vous pouvez l'écouter avec ^^

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- Flemme de bouger?

Manelle acquiesce et je lève les yeux au ciel en me levant pour ramasser le plaid qu'elle a mis par terre pendant sa crise de panique. Je l'enroule autour d'elle et m'assieds à ses côtés en posant ma tête sur son épaule et en fermant les yeux.

Elle m'a vraiment fait peur, et je ne sais pas ce que j'aurais fait si la ventoline de mon fils n'était pas restée chez moi. Quant à ce qu'elle m'a raconté ensuite... Comment ai-je pu être aussi proche d'elle autant d'années sans jamais ne me rendre compte de rien?

J'ai bien remarqué un changement de caractère il y a à peu près trois ans. Mais Manelle étant juste devenue plus réservée, je ne me suis pas inquiétée plus que ça.

Je ne m'inquiétais pas quand elle boitait légèrement et qu'elle me disait qu'elle était encore tombée dans les escaliers. Je ne m'inquiétais pas quand ses manches remontant légèrement laissaient apparaître quelques bleus, car elle me disait que c'était les coins de mur qu'elle se prenait. Peut-être que cette fois-ci elle ne me mentait pas. Je ne m'inquiétais pas non plus quand elle refusait de retirer ses pulls en été, la pensant frileuse.

Maintenant je sais que j'aurais dû m'inquiéter. La questionner, la harceler même, jusqu'à ce qu'elle crache le morceau. Mais je ne l'ai pas fait. Et je m'en veux terriblement.

Alors maintenant que je suis au courant, il est hors de question que je la laisse seule dans cette merde. Elle ne rentrera pas chez elle tant que son mari y sera encore.

Je m'y engage.

***

Il faut croire que je ne suis pas très forte pour tenir mes engagements.

Première pensée qui me traverse l'esprit quand je me réveille et que je constate l'absence de Manelle dans mon appartement. Viens ensuite la panique. Je regarde l'heure, affolée, et lâche un "putain" quand je vois qu'il est 8h00.

J'attrape aussitôt mon téléphone et essaye de l'appeler, mais bien évidemment c'est sa messagerie qui me répond. Je raccroche et compose le 17 aussi rapidement que mes doigts me le permettent.

Biiiip

Biiiip

- Police nationale bonjour. Quelle est votre urgence?

Je commence à parler à toute allure mais l'homme au bout du fil me coupe. 

- Calmez-vous madame, je ne comprends rien. Parlez plus doucement s'il vous plaît.

Je soupire mais m'exécute et explique toute la situation plus lentement, en finissant par donner l'adresse de Manelle.

- Bien. Un véhicule va être envoyé à cette adresse dans les plus brefs délais. Quant à vous, rendez-vous à l'hôpital Sainte-Marie, car si la situation est aussi grave que vous la décrivez, je pense que c'est là-bas que vous retrouverez votre amie.

- Merci.

- De rien. Vous pouvez raccrocher.

Je m'exécute et me mords la lèvre inférieure jusqu'au sang. Je ne peux pas faire ce que cet homme m'a dit de faire. Je ne peux pas aller à Sainte-Marie et laisser les policiers intervenir.

I Need Your HelpOù les histoires vivent. Découvrez maintenant