23 • Manelle

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/!\ Ce chapitre contient une scène vraiment violente (viol). Je la déconseille aux personnes âgées de moins de quinze ans (au moins), qui devraient selon moi s'arrêter dans ce chapitre au passage du flashback. Le flashback est en italique, et la lecture peut reprendre normalement ensuite. Vous êtes prévenus. /!\

Je ne comprends pas.

Mon corps est entouré de bras. Mais je suis calme.

Je suis calme alors qu'il est là?

J'ouvre brusquement les yeux, me sortant du demi-rêve et sommeil où j'étais plongée.

Mon regard tombe sur le visage endormi de Mallory.

Mallory...

Je jette un coup d'oeil au réveil par-dessus son épaule. 7:14. Le soleil commence à passer à travers les volets, éclairant la pièce faiblement.

Mon attention retourne à la magnifique femme allongée à mes côtés. J'admire chacun de ses traits. Ses longs cils recourbés par-dessus ses paupières fermées. Son petit nez qu'elle n'aime pas, mais que je trouve adorable. Ses pommettes prononcées. Ses lèvres... Ses lèvres mon Dieu. Ses lèvres fines, rosées, que l'on a envie de croquer. Ses lèvres délicates, douces, mais que je sens charnues lorsque je les embrasse.

Elle, tout simplement.

Et sa personnalité... Généreuse, altruiste, aimante, attentionnée, courageuse, volontaire, et je pourrais continuer ainsi des heures durant. Les mots me manquent pour décrire cette personne formidable qui dort, me protégeant de ses bras.

Me protégeant de quoi exactement? Je ne le sais moi-même pas. Du monde extérieur, sûrement. De toutes les ondes négatives. De mon mari.

Je ne sais pas pourquoi mon cauchemar m'a provoqué une crise d'angoisse aussi importante. C'est horrible à dire, répugnant... Mais j'avais pris l'habitude. L'habitude qu'il me viole.

~ Flashback.

Quatre ans auparavant ~

Un an avant l'accident ~

C'est une belle fin de soirée d'été. Par la fenêtre ouverte, j'entends quelques criquets gazouiller gaiement. La nuit n'est pas complètement tombée, mais ça ne saurait tarder. Il est déjà vingt-deux heures.

Je sors de la cuisine et aperçois Jeremy, assis sur le canapé du salon. Mon mari. Et je l'aime comme une dingue. Mais... il a l'air énervé. Véritablement.

Je me place en face de lui, m'accroupis et pose mes mains sur ses genoux. Il m'inquiète. Ses yeux sont noirs, et il tremble de fureur. Je ne l'ai jamais vu dans cet état.

- Hey... Qu'est-ce qui ne va pas? je demande doucement.

Il ne répond pas mais tapote ses genoux, me faisant signe de m'asseoir dessus. Je m'exécute et caresse avec tendresse sa joue.

- Tu sais que tu peux tout me dire.

Toujours aucune réponse. Mais son état empire. Brutalement, il emprisonne mon visage entre ses mains et capture sauvagement mes lèvres entre les siennes. Je le laisse faire, mais pose une main sur son torse alors que ses doigts commencent à s'aventurer par-dessous les bretelles de ma robe.

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