14 • Coraline

104 17 11
                                    

Aujourd'hui, c'est samedi.
Et qui dit samedi dit?
Journée au Club d'équitation avec Marine!

Je passe mes samedis entiers au Club mais mon amie ne me rejoint que plus tard dans la matinée, ayant d'autres activités avant. Mais ça ne me dérange pas, je m'entends vraiment bien avec les monitrices qui sont devenues des amies proches.

Je ne suis pas allée au lycée jeudi et vendredi car j'avais encore beaucoup de mal à marcher, dû à un bleu de la taille d'un pamplemousse sur mon genou gauche.

Si j'y étais allée, Raphaella et les filles auraient immédiatement deviné qu'il s'était passé quelque chose. Je ne pouvais pas non plus me rendre au Club, ça aurait été les monitrices cette fois qui auraient remarqué qu'un détail clochait. Et si je restais chez moi... Je ne suis pas restée chez moi, inutile de finir cette phrase.

Je suis allée dans un grand parc situé à dix minutes en tram de mon appartement. Je boitais, mais les passants ne me connaissent pas. J'ai également encore mon entorse au poignet, et j'espère que ça sera passé mardi, le jour où j'ai sport.

J'ai enlevé l'entorse de mon poignet pour que les monitrices et Marine ne la voient pas. Si c'était le cas, elle m'empêcheraient de monter, sachant pertinemment que je ne dirais jamais à quel point j'ai mal afin de pouvoir pratiquer ma passion.

Je ressens encore de la douleur, mais bien moins qu'avant-hier, alors normalement ça devrait aller. De toute façon, même si ça ne va pas, rien ne me persuadera de ne pas monter.

***

- Oui, très bien ça! Caresse fort, on la laisse là-dessus!

Les paroles prononcées par ma monitrice me font sourire, fière de ma monture.

- Tu peux être fière de toi et de Blue! reprend ma prof.

- De Blue, surtout!

Blue.
La meilleure jument qu'il puisse exister. Je ne veux rien entendre. Même si elle n'a que six ans.

- Fière de Blue, oui. Mais aussi de toi.

Elle lève les yeux au ciel, fatiguée que je me "dénigre constamment", pour reprendre ses mots. Je ne trouve pas que ce soit le cas.

Il est possible qu'avec un cavalier qui ne la connaît pas, Blue n'aurait pas sauté. Elle est un peu dure à contrôler quand on ne sait pas à l'avance à quoi s'attendre.

Mais bon, là... Je n'y suis pour rien. Je ne peux en aucun cas être fière de moi.

Je suis coupée de mes pensées par un aboiement.

Un aboiement.
Je monte Blue.
Je suis encore au petit galop, ralentissant petit à petit ma monture, qui n'est pas facile à arrêter.
Blue est encore un bébé.
Blue a peur des chiens.

Eh bien Blue fait un écart.
Et Coraline voit le sol se rapprocher à toute allure.

Je mets mes mains en premier pour amortir ma chute, sauf que j'avais oublié un détail.

J'ai comme qui dirait une petite entorse au poignet. Et la position qu'il va prendre en rencontrant le sol...

Mon souffle se coupe quand ce que je redoutais, mais sans avoir le temps de l'éviter, se produit.

La douleur.

La douleur est horrible.

J'ai l'impression que mon cerveau est coupé du monde extérieur, tant la douleur est intense. Encore plus que quand je me suis pris le coup dans le poignet, ou celui qui a formé le bleu "pamplemousse".

I Need Your HelpOù les histoires vivent. Découvrez maintenant