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Les cours s'étaient écoulés à une vitesse fulgurante, ce qui me ravissait plus que d'habitude. Une seule pensée accaparait mon esprit : Nira. Qu'avait-elle à me dire d'aussi important ? Mes pas résonnaient dans les couloirs de l'école, la tête baissée, tandis que je marchais aux côtés de mon pote Mike. Il parlait, comme à son habitude, des filles « chaudes » de l'école. Ça l'obsédait, mais moi, aucune d'elles ne m'intéressait. Mon esprit était ailleurs, focalisé sur autre chose, sur quelqu'un d'autre.

Soudain, Mike me tapota l'épaule, me sortant de mes pensées.

– Heinck, ce ne serait pas Nira là-bas ?

Je plissai les yeux pour mieux voir, scrutant les alentours. Je repérais Nira au loin, mais ce que je vis me déplut profondément. Elle était en compagnie d'un gars, un inconnu. Et ils... ils s'embrassaient. Une vague de colère monta en moi, brutale et incontrôlable.

– C'est quoi ça ?! dis-je entre mes dents, incapable de contenir ma rage.

Je retirai mon sac d'un geste brusque et le tendis à Mike.

– Heinck, s'il te plaît, ne fais rien de stupide, écoute-moi, tenta-t-il de m'arrêter en attrapant mon bras.

Mais c'était trop tard. La rage pulsait dans mes veines, éclipsant toute raison. Je m'approchai rapidement de Nira et de ce type, ignorant les murmures des élèves autour de nous. Ils étaient tellement absorbés l'un par l'autre qu'ils ne remarquèrent même pas ma présence. C'était la goutte d'eau. D'un geste violent, je les séparai et, sans réfléchir, je me jetai sur ce type, le frappant avec toute la force de ma frustration.

– Heinck, arrête ! Tu vas le tuer ! cria Nira, les larmes coulant sur ses joues.

Mais je n'écoutais rien. Tout ce que je voulais, c'était le faire payer pour avoir osé la toucher. Mes poings continuaient de s'abattre sur lui, aveuglé par une colère que je ne reconnaissais plus. Finalement, quelque chose en moi se brisa, et je repris conscience de ce que je faisais. Je m'arrêtai, haletant, et me tournai vers Nira, attrapant son visage entre mes mains.

– Dis-moi... Il t'a forcée, c'est ça ?! dis-je, désespéré.

– Lâche-moi ! hurla-t-elle en repoussant mes mains avec colère.

Autour de nous, les élèves s'étaient arrêtés, curieux, choqués, captivés par le spectacle qui se déroulait sous leurs yeux. Nira me lança un regard noir, plein de ressentiment, avant de se précipiter vers ce gars, toujours allongé sur le sol, gémissant de douleur.

– Mais tu es complètement malade ! s'écria-t-elle. Qu'est-ce qui t'a pris de le tabasser ainsi ?

Mike, visiblement dépassé par la situation, s'empressa de soulever le garçon pour l'emmener à l'infirmerie.

– Je voulais juste te protéger... murmurai-je, sentant ma colère se dissiper pour laisser place à une tristesse profonde.

– Et c'est exactement ce que je déteste chez toi, Heinckel ! Tu voulais me protéger de quoi ? Du fait que j'embrasse mon petit ami ?

Je restai figé.

– Attends... tu as un copain ?

Elle secoua la tête, exaspérée.

– Oui, et c'est justement ce que je voulais te dire aujourd'hui. Je voulais même te le présenter !

Je sentis mon cœur se serrer. Tout s'effondrait autour de moi.

– Mais tu es encore une gamine ! Qu'est-ce que tu connais à l'amour ? Ce type, ça se voit que c'est un play-boy, lancé-je avec amertume.

– Tu ne le connais même pas ! Et toi, qu'est-ce que tu connais de la vie, hein ?! Tu sais quoi ? Ne m'approche plus, à partir de maintenant. Oublie notre amitié ! cria-t-elle avant de tourner les talons, les larmes aux yeux.

Je restai là, figé, la gorge nouée, le cœur lourd. Venais-je vraiment de perdre ma meilleure amie ? Une vague de tristesse et de colère se mêlait en moi, et je sentais une haine grandissante pour ce gars.  je le détestais déjà.

De retour à la maison, je claquai violemment la porte d'entrée, un geste que je faisais toujours lorsque j'étais en colère. Sans un mot, je montai directement dans ma chambre, l'adrénaline battant encore dans mes veines. Je pris un coussin et hurlai de toutes mes forces à l'intérieur pour évacuer toute la frustration qui m'étouffait.

– Qu'est-ce que tu as ? demanda une voix familière.

Je levai la tête de mon coussin et aperçus mon père, Jimin, se tenant dans l'encadrement de la porte. Je serrai les dents, incapable de répondre. Il s'approcha et me prit doucement par les épaules pour m'asseoir sur le lit.

– C'est Nira... hurlai-je finalement, l'émotion débordant.

– Quoi, Nira ?

– Elle sait très bien que je déteste la voir proche d'un autre mec ! J'ai l'impression qu'elle le fait exprès, expliquai-je, la voix tremblante de rage.

À ce moment-là, mon pere entra dans la chambre, un regard compréhensif sur le visage.

– Heinckel, Nira est ta meilleure amie, pas ta petite copine, dit-il avec douceur.

– Je le sais, papa, mais je n'aime pas la voir avec quelqu'un d'autre ! Je ne sais pas ce qui m'a pris aujourd'hui, mais... quand elle m'a présenté son copain, je l'ai frappé... Et maintenant, Nira m'a demandé de m'éloigner d'elle.

Je baissai la tête, honteux, incapable de comprendre moi-même mes propres réactions. Mes parents échangèrent un regard complice, puis mon pere  me sourit doucement.

– Mon chéri, tu es amoureux, dit-il avec un sourire amusé.

– Quoi ? Non, rétorquai-je, presque paniqué par cette idée.

– Si, si, mon fils. Nous avons eu exactement le même comportement, ton père et moi. Je suis très possessif, continua-t-il en riant doucement. mais tu n'aurais pas du le frapper 

Je les regardai tous les deux, complètement perdu. Comment avais-je pu ne pas m'en rendre compte ? Etait-ce vraiment ça ? De l'amour ? Mais... Nira, pour moi, c'était toujours ma meilleure amie... Non ?

– Je... non, ce n'est pas possible... Je l'ai toujours vue comme une amie, tentai-je d'expliquer, mais mes mots sonnaient creux même pour moi.

Mon pere me caressa doucement les cheveux.

– Tu sais quoi, mon poussin ? Repose-toi un peu pour te calmer. Nous allons te laisser tranquille, d'accord ? dit mon père avec bienveillance.

J'acquiesçai, épuisé par mes propres émotions. Ils se levèrent et, avant de fermer la porte, mon pere  m'envoya un dernier sourire rassurant. Je me laissai aller contre les oreillers, fermant les yeux, mais malgré ma fatigue, le sommeil ne vint pas. Je me tournai et me retournai dans mon lit, mon esprit en ébullition, incapable de trouver la paix.

Finalement, je me levai d'un bond. Rester ici ne servirait à rien. J'avais besoin de prendre l'air, de fuir ces pensées qui me dévoraient de l'intérieur. J'attrapai ma veste et sortis discrètement, cherchant désespérément à échapper au tourbillon d'émotions qui m'accablait...


Je me demande entre le père et le fils qui fais le plus peur avec leurs manie d'être possessif

Jungkook ou Heinkel ?

Sens interdit ( Heinckera) Tome3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant