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Mais qu'est-ce qui vient de se passer là ? Je ressens une vague de panique monter en moi. Mon cœur bat si fort que j'ai l'impression qu'il va éclater.

Non, non, non... je viens d'embrasser mon meilleur ami.

Je recule d'un pas, les yeux écarquillés. Heinck me regarde, surpris, tout comme moi.

— J...je... suis... désolé, réussis-je à balbutier, mes joues brûlant de honte.

Un sourire se dessine sur les lèvres d'Heinck, mais je vois bien qu'il essaie de cacher son malaise.

— Nira, tu n'as pas à t'excuser, c'est autant de ma faute que de la tienne, dit-il doucement, sa voix remplie d'une bienveillance qui me déstabilise.

Je détourne le regard, incapable de le regarder dans les yeux. La chaleur de son regard me brûle, et je ne sais plus où me mettre. Comment ai-je pu faire ça ? J'essaie de sortir de la piscine, espérant que la distance effacera ce qui vient de se passer, mais Heinck me rattrape avant que je n'y parvienne.

— Heinck ? demandai-je, confuse, mon cœur battant toujours la chamade.

Il hésite un instant, puis me fixe droit dans les yeux, son expression soudain plus sérieuse.

— Tu as aimé ce baiser ? demande-t-il calmement, comme si c'était une simple question.

Je sens mon estomac se nouer à ces mots. Ai-je aimé ce baiser ? Comment pourrais-je le dire ? Je me sens prise au piège entre mes émotions et ma culpabilité.

— S'il te plaît, ne reparlons plus jamais de ça, Heinck, dis-je d'une voix à peine audible, secouant la tête, incapable de faire face à la vérité de mes sentiments.

Je me détache de lui rapidement et sors presque en courant de la piscine. Mes pensées sont en pagaille. Je bouscule Oncle Jimin en passant sans même réaliser ce que je fais.

— Désolée ! m'excusai-je à la hâte avant de monter précipitamment à l'étage, me réfugiant dans ma chambre.

Je ferme la porte derrière moi et m'adosse contre celle-ci, respirant profondément, comme si j'essayais de me calmer. Mais l'image de ce baiser tourne en boucle dans mon esprit, refusant de me laisser en paix.

Cela fait plusieurs jours maintenant, et ce baiser continue de me hanter. Chaque fois que je croise Heinck, mes pensées se focalisent inévitablement sur ses lèvres. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que je réagis comme ça ?

Je me sens sale, coupable, et tellement honteuse. Je ne peux plus le regarder en face sans que mes pensées ne s'égarent. Suis-je une perverse ? Je n'arrive plus à me sortir cette idée de la tête, et cela me fait mal.

Alors que je suis perdue dans mes pensées, une voix familière me sort brusquement de ma torpeur.

— Bébé ?

Je sursaute légèrement, puis tourne la tête vers Rayanne, mon petit ami. Il me regarde avec inquiétude, fronçant les sourcils.

— Oui ? réponds-je, essayant de masquer mon malaise.

Il soupire, visiblement préoccupé.

— Qu'est-ce que tu as ces derniers jours ? Tu es étrange... distante, fait-il remarquer, un brin d'agacement dans sa voix.

Je détourne le regard, cherchant mes mots.

— Je... rien... Tout va bien, mentis-je maladroitement, espérant qu'il ne pousse pas plus loin.

Mais il ne semble pas convaincu.

— Tu ne me fais pas confiance ? insiste-t-il, ses yeux se plissant sous le doute.

— Si, bien sûr que si ! protestai-je, en tentant de sourire pour le rassurer.

— Alors dis-moi ce qu'il se passe, Nira, c'est quoi le problème ? insiste-t-il.

Je sens la panique monter. Comment pourrais-je lui dire la vérité ? Je ne peux pas... Je ne veux pas.

— Rayanne... c'est rien, je t'assure. Ne t'inquiète pas, dis-je, essayant de garder mon calme. Tout va bien, OK ?

Il hoche la tête lentement, mais je vois bien qu'il n'est pas entièrement rassuré. Il s'approche pour me prendre dans ses bras, mais avant qu'il ne puisse me toucher, quelqu'un s'interpose brusquement entre nous.

Je lève les yeux et je le vois. Heinckel. Mon cœur rate un battement.

— Quoi ? demande Rayanne, fronçant les sourcils, agacé par l'interruption.

Heinck me regarde froidement, ignorant totalement la présence de Rayanne.

— Nira, nous devons rentrer, dit-il d'une voix ferme, presque autoritaire.

Avant que je ne puisse protester, il m'attrape par le poignet et me tire vers la sortie du lycée. Rayanne nous observe, confus et en colère.

— Heinck, calme-toi, dis-je en essayant de le suivre sans trébucher.

Mais Heinck ne semble pas vouloir m'écouter. Il est tendu, son visage fermé.

— Évite de te montrer aussi proche de lui en public, murmure-t-il entre ses dents, la mâchoire serrée.

Je m'arrête net, le regardant fixement.

— Et ça dérange qui, Heinck ? Nous sommes en couple, je te rappelle, répliquai-je, ma voix tremblante de colère. Pourquoi ça te dérange autant ?

Il ne répond pas immédiatement, se contentant de serrer les poings. Finalement, il soupire lourdement et m'ouvre la portière de la voiture sans un mot de plus. Le silence dans l'habitacle est pesant. Aucun de nous ne parle pendant le trajet, et je sens la tension monter, suffocante.


Quand nous arrivons enfin à destination, je suis la première à sortir de la voiture, sentant que je vais exploser si je reste une seconde de plus dans cet espace confiné avec lui. Pourquoi Heinck agit-il comme ça ? Pourquoi est-il si tendu ?

Je m'éloigne de la voiture, essayant de retrouver mon calme, mais avant que je ne puisse faire quelques pas, j'entends sa voix derrière moi.

— Nira ! crie-t-il.

Je me retourne, mes nerfs à vif.

— Quoi, Heinck ? répliquai-je, mon ton plus dur que je ne l'avais voulu.

Il s'approche de moi en un éclair, et avant que je ne comprenne ce qui se passe, ses lèvres se pressent contre les miennes. Encore une fois.

Ce baiser est différent du premier. Il est plus pressant, plus intense. Mon cœur bat à tout rompre, et je sens la confusion et les émotions se mélanger en moi.

Sens interdit ( Heinckera) Tome3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant