Sens interdit ( Heinckera) Tome3

32

Pdv jimin

— Alors, je voudrais que vous apportiez ce dossier à l'adresse que je vous ai donnée, dis-je d'une voix ferme.

— Bien, monsieur, répondit le coursier en hochant la tête.

Je le regardai partir, le dos raide, puis laissai échapper un long soupir. Ma décision était prise. Après des nuits sans sommeil et des larmes que je refusais d'admettre, j'avais fini par accepter la vérité. Je devais divorcer de Jungkook. Comment pourrais-je rester avec un homme qui avait détruit la vie de notre fils ? L'idée me déchirait, mais elle s'enracinait plus profondément chaque jour.

Je me dirigeai vers la cuisine, traversant le vaste salon aux murs ornés de photos de famille. Ces souvenirs, autrefois réconfortants, semblaient maintenant me narguer. J'ouvris le réfrigérateur et attrapai une bière, espérant que l'amertume me permettrait d'oublier, ne serait-ce qu'un instant, l'échec monumental qu'était devenue ma vie. Une bière en entraîna une autre, et bientôt, je sentis ma tête tourner, les pensées floues et désordonnées.

Je me levai tant bien que mal, chancelant jusqu'à la porte d'entrée. Mon esprit embrouillé ne semblait plus capable de distinguer la réalité du rêve.

— Hahaha... B-bonsoir ! Vous êtes qui ? balbutiai-je, en ouvrant la porte.

— Euh... le plombier, monsieur, répondit l'homme, visiblement mal à l'aise.

Sans réfléchir, je le tirai par le col et le poussai jusqu'au canapé, un sourire étrange étirant mes lèvres.

— Mais... commença-t-il.

— (rire) Chuuut, mon beau, je vais te faire une danse, gloussai-je, complètement hors de moi.

L'homme esquissa un rictus nerveux, se leva du canapé et m'attrapa par les hanches. Je sentis une chaleur dangereuse monter en moi, un mélange de défi et de désespoir.

— J'aurais pas rêvé mieux, dit-il en me regardant d'un air conquérant.

— Doucement, murmurai-je avec un sourire provocateur, on a tout le temps.

Je commençai à me déshabiller, mes hanches ondulant sensuellement alors que je plongeais plus profondément dans cet abîme de confusion et de douleur.

Point de Vue de Jungkook

Ce n'est pas juste. Jimin ne peut pas me faire ça. Pas après toutes ces années. Le divorce... Ça me semblait irréel, comme si tout ce qu'on avait construit ensemble n'était plus qu'un mauvais rêve. J'étais prêt à tout pour le reconquérir. J'étais prêt à me battre pour lui. Jusqu'à ce que je voie cette scène.

— C'est quoi ça ?! criai-je, fou de rage.

La vue de Jimin, dansant lascivement devant un autre homme, un inconnu, fit exploser quelque chose en moi. Mon cœur battait à tout rompre, la colère aveuglante brouillant mon jugement. Je vis rouge. Sans réfléchir, je sortis mon arme et la pointai sur l'homme.

— Monsieur, ne me tuez pas ! Je suis juste un simple plombier ! s'écria-t-il, terrorisé, les mains en l'air.

— (rire) Oh, Jungkook, calme-toi, murmura Jimin, son regard brumeux trahissant son état d'ébriété.

Je ne l'écoutais plus. Aveuglé par la jalousie et la douleur, je frappai l'homme à plusieurs reprises, le menaçant avec une violence que je ne me savais pas capable d'atteindre. Finalement, je le laissai partir. Il s'enfuit immédiatement, sans se retourner. Je restai là, le souffle court, avant de me retourner vers Jimin. Il s'était endormi sur le canapé, inconscient de l'orage qui venait de s'abattre sur lui.

Je le soulevai avec précaution, malgré la colère qui grondait encore en moi, et l'emmenai dans la salle de bain. J'ouvris le robinet et laissai l'eau froide couler sur son visage, espérant qu'elle le réveillerait et le ramènerait à la réalité. Peu à peu, il reprit ses esprits. Je lui préparai une tisane pour dissiper les effets de l'alcool, espérant qu'elle calmerait ses nerfs autant que les miens.

Quelques minutes plus tard, il me regarda, le visage grave.

— C'était qui ce mec ? demandai-je, ma voix encore dure, mais moins violente.

— De quoi tu parles... ? répondit-il, évitant mon regard. Où sont les papiers du divorce ?

Mon cœur se serra. Ainsi, il était sérieux... Ce n'était pas une menace en l'air.

— Oh, je vois. Tu veux divorcer pour retourner à ta vie de putain ? criai-je, la douleur transperçant mes mots.

Jimin ne me laissa pas finir. Il leva la main et m'administra une gifle cinglante, le claquement résonnant dans la pièce.

— Va te faire foutre, Jeon Jungkook, cracha-t-il, les yeux enflammés de colère et de dégoût.

Je l'attrapai par les hanches, mon emprise forte mais hésitante. Je sentais la chaleur de son corps, mais tout ce que je percevais était la distance qui s'était creusée entre nous.

— Écoute-moi, Jimin..., commençai-je, la voix brisée.

— Tu... tu me fais mal, murmura-t-il, la peur et la tristesse dans ses yeux.

Je réalisai soudain ce que j'étais en train de faire. Je le relâchai immédiatement, les mains tremblantes, horrifié par mes propres actions.

— Je suis désolé... dis-je, la voix à peine audible, avant de m'éloigner, la honte brûlant dans chaque fibre de mon être.

Je sortis de la salle de bain, le cœur lourd, sans oser me retourner. Tout ce que j'avais voulu, c'était le protéger. Mais à cet instant, je compris que c'était moi qui l'avais blessé, peut-être de façon irréparable.