Sens interdit ( Heinckera) Tome3

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( chez les parents )
Pdv jimin

Nous étions tous inquiets à la maison, surtout Lisa, qui ne mangeait plus. En quelques mois seulement, la pauvre avait perdu énormément de poids ; elle était devenue l'ombre d'elle-même.

Jungkook était obligé d'annoncer la nouvelle à tout le monde : notre fils, , avait  kidnappé Nirabelle. Je ne peux même pas imaginer la réaction de Lisa lorsqu'elle l'apprendra. Au début, Yoongi s'est énervé, j'ai même cru qu'il allait alerter la police. Mais à ma grande surprise, il ne l'a pas fait et, avec les autres, il est maintenant en train de le chercher.

Je soupire puis descends les escaliers en colimaçon, dont le bois craque sous mes pas, et j'aperçois le détective chargé de l'affaire, ainsi que tout le monde rassemblé dans le salon. La pièce est sombre, éclairée seulement par la lumière tamisée des lampes sur les murs.

– Jimin, viens, M. Lee veut nous informer sur les avancées de l'enquête, me dit Lisa en tapotant la place d'à côté du canapé où elle est assise.

Je me dirige vers elle et lui serre les mains, prêt à écouter.

– Bien, notre dernière recherche nous a amenés dans une maison en bordure de mer, mais quand nous sommes arrivés, les kidnappeurs avaient déjà déserté les lieux, dit-il, la mine triste. Ses yeux sont fatigués, et son manteau est légèrement froissé.

Lisa poussa un cri déchirant puis éclata en sanglots. Je me précipite pour la réconforter, en posant ma main sur son épaule tremblante. Je vois les garçons se regarder, leurs visages marqués par l'inquiétude, puis se lever. Les murs de la pièce semblent se rapprocher alors que le poids de la situation nous écrase.

– (pleure) On ne les retrouvera jamais ! Mais qu'est-ce qu'ils veulent, enfin ?

– Ne dis pas ça, Lulu. Tôt ou tard, nous finirons par les retrouver, dis-je, essayant de lui offrir un peu d'espoir malgré la réalité difficile.

Je me sens mal, comme si je trahissais ma meilleure amie. Je sais qui est la cause de son malheur, pourtant je ne peux pas lui dire. L'inspecteur demande congé et je le raccompagne jusqu'à la porte, en le remerciant pour ses efforts.

Je me retourne vers Lisa, qui est toujours en larmes, les yeux rouges et les cheveux épars.

– Lulu, ne te laisse pas abattre. Tu dois rester forte pour Nira. Si elle revient et voit sa maman à l'hôpital, qu'est-ce qu'elle va dire ?

– (pleure) C'est trop dur...

– Tu parles comme si tu étais la seule à souffrir. Je te rappelle que moi aussi, mon garçon a disparu.

– Oui, oui, tu as raison. Je vais essuyer mes larmes.

– Voilà, c'est mieux comme ça.

Je lui fais un câlin réconfortant, ses larmes mouillant mon épaule. La chaleur de son corps contre le mien est la seule chose qui nous connecte dans cette épreuve.

– Reste couchée, je vais te préparer un thé. Cela te fera du bien, dis-je en lui caressant doucement la tête.

Elle hoche la tête puis se recouche sur le canapé, enroulée dans une couverture en laine. Je soupire en regardant ma meilleure amie malheureuse. Tout est de ma faute, tout. J'essuie la seule larme qui roule sur ma joue et me dirige vers la cuisine. Les pots et les ustensiles en métal cliquettent doucement alors que je prépare le thé, en espérant que la chaleur et le réconfort pourront apaiser un peu la douleur.