Sens interdit ( Heinckera) Tome3

17

Je me réveille encore une fois avec la boule au ventre. Aujourd'hui est le grand jour. J'ai déjà tout préparé pour m'évader de cette prison dorée. Je prends mon petit sac à dos, que j'ai soigneusement préparé, puis je me dirige lentement vers la cuisine. En me rapprochant de Maya, je saisis son bras par derrière.

– Je suis désolée de te faire ça, mais j'ai besoin que tu me donnes le code.

– Je ne peux pas faire ça, dit-elle en essayant de se dégager.

– Maya, dis-moi le code, sinon je risque de te blesser, menace-je, déterminée.

Elle soupire profondément et, avec un air désespéré, finit par me donner le code. Je la relâche et cours immédiatement vers l'entrée. Je compose le code sur le panneau de sécurité de la porte, et celle-ci s'ouvre lentement avec un bruit métallique.

Je franchis le seuil et arrive dans le jardin luxuriant. La fraîcheur du matin m'entoure, et je vois deux gardes en uniforme, postés près du portail. Ils se tournent vers moi, intrigués.

– Ouvrez le portail, je vais sortir, ordonne-je fermement.

– Madame...

– Vous essayez de me contredire ? Je rappelle que je suis votre patronne.

Ils échangent un regard incertain, puis l'un d'eux tape un deuxième code sur le panneau de commande. Le portail grince en s'ouvrant, donnant accès à la forêt dense qui se trouve au-delà. Je déglutis, le cœur battant à tout rompre, et franchis le seuil. Dès que je suis suffisamment éloignée des gardes, je me mets à courir à toute vitesse, jusqu'à ce que l'épuisement commence à me gagner.

Depuis quelques heures, je marche sans but précis dans la forêt, perdue parmi les arbres gigantesques et les buissons denses. La lumière du jour peine à filtrer à travers le feuillage épais. Mon esprit est envahi par la panique, ne sachant pas où je vais.

Soudain, j'entends un bruit dans les buissons derrière moi. Je pousse un cri de peur, le souffle court.

– C'est qui ? demandai-je, la voix tremblante.

Les pas se rapprochent, et je redouble d'efforts pour courir, consciente que Heinck pourrait me retrouver à tout moment. Tout à coup, je me cogne contre quelque chose de dur, et je me laisse tomber au sol, gémissant de douleur.

– Ah, ma tête, murmurai-je en me tenant la tête.

– Je suis désolé, entend-je une voix masculine, pleine de compassion.

Je lève les yeux et vois un jeune homme blond s'accroupir à mon niveau. Il me regarde avec une inquiétude sincère.

– Vous alliez où, mademoiselle ? C'est dangereux de rester tard dans cette forêt.

– Ils me cherchent, dis-je faiblement, les larmes aux yeux.

Soudain, un vertige intense m'envahit, et tout devient flou. Le noir commence à envahir ma vision alors que je m'effondre, perdant connaissance...