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Pdv jimin

Le verdict du juge résonne encore dans ma tête comme un écho sourd, interminable. Chaque mot semble se répéter, tournant en boucle, impossible à ignorer. Je n'arrive toujours pas à y croire. Comment est-ce possible ? Je sais que je ne peux pas en vouloir à Nira. La pauvre, elle a traversé l'enfer. Je comprends ce qu'elle a dû ressentir, mais moi... moi, j'ai mal. Un vide immense me dévore de l'intérieur. J'ai l'impression que mon âme est en lambeaux, que tout s'effondre autour de moi sans que je puisse rien y faire.

— Aaaaaaah ! hurlais-je en renversant tout sur mon passage dans ma chambre.

Des livres, des cadres, des vêtements jonchent désormais le sol. Le miroir se brise en éclats scintillants qui parsèment le sol comme des étoiles mortes. Les draps froissés, le bureau en désordre, tout reflète le chaos en moi.

— (pleure) J'ai échoué, répétais-je, le souffle coupé par les sanglots.

Je tombe à genoux, agrippant ma poitrine comme si j'essayais de contenir la douleur. Mais elle est trop forte, trop profonde. J'ai l'impression que mon cœur s'est fissuré, que rien ne pourra jamais le réparer. Mon monde entier s'effondre autour de moi, chaque brique de mon existence se désagrège. Je suis brisé de l'intérieur.

Des cris déchirants s'échappent de ma gorge, incontrôlables, alors que la porte de la chambre s'ouvre soudain. Là, dans l'embrasure, se tient celui que je déteste plus que tout au monde... mon mari, Jungkook. Sa présence n'est qu'un rappel amer de tout ce que j'ai perdu.

— Mon amour, murmure-t-il d'une voix douce, comme s'il croyait que ces mots pouvaient encore apaiser ma douleur.

— Ne me touche pas, démon ! criai-je en larmes, reculant violemment.

Ses yeux s'écarquillent de confusion. Il essaie encore de m'approcher, de m'enlacer, mais je le repousse avec force, mes mains tremblantes de rage et de tristesse.

— (pleure) Je te déteste, Jungkook ! hurlais-je, ma voix brisée par les sanglots.

— Mais qu'est-ce que j'ai fait ?! réplique-t-il, déconcerté, sa voix se brisant elle aussi.

Je le fixe avec des yeux pleins de colère, de douleur.

— Heinckel m'a tout raconté. Tu n'as jamais quitté le gang, n'est-ce pas ?! criai-je, l'accusant d'une voix pleine de reproches.

— Bébé, laisse-moi t'expliquer...

— (pleure) La ferme ! Je ne veux plus t'entendre ! Non seulement tu as repris le gang, mais en plus, tu l'as mis à la tête. C'est à cause de toi qu'il est devenu comme ça !

Jungkook me regarde, dévasté, ses épaules s'affaissant sous le poids de ma haine. Il baisse les yeux, incapable de me répondre. Profitant de ce moment, je commence à ranger mes affaires, attrapant les vêtements que j'avais jetés plus tôt, les fourrant dans une valise, mes gestes rapides et désordonnés.

— Qu'est-ce que tu fais ? demande-t-il, sa voix étranglée par la peur.

— (pleure) Je pars d'ici, murmurai-je entre deux sanglots, mes mains tremblant encore.

Mais avant que je puisse atteindre la porte, il m'attrape violemment par le bras, me tirant vers lui avec force.

— Tu n'iras nulle part. Tu es à moi, grogne-t-il, son regard noir ancré dans le mien.

— (pleure) Plus maintenant, répondis-je d'une voix faible mais déterminée. N'essaie même pas de me retenir, ajoutai-je avant de sortir en claquant la porte derrière moi.

Je me dégage de son emprise, fuyant sa tentative désespérée de me garder près de lui. En bas, tout le monde est là. Je sens leurs regards surpris se poser sur moi. Les visages familiers, figés dans l'incompréhension et le choc, semblent plus éloignés que jamais. J'aperçois Lisa, qui détourne les yeux lorsque j'approche. Mon cœur se serre à l'idée de devoir lui dire adieu.

— Je suis désolée, Lulu, dis-je doucement, la voix pleine de regret.

Elle ne me répond pas, refusant de me regarder. Cela me déchire encore plus. Sans un mot de plus, je m'avance vers la porte, ma valise traînant lourdement derrière moi. Le bruit des roulettes sur le sol résonne dans le silence de la pièce, marquant la fin de quelque chose d'irréparable.

Dehors, l'air est lourd, humide, comme si même le ciel partageait ma peine. Tout semble irréel. La vie ne tient qu'à un fil, et en une fraction de seconde, tout peut basculer, tout peut se perdre sans qu'on ait le temps de s'en rendre compte.

Je marche, mais chaque pas est une douleur. La maison derrière moi disparaît peu à peu de ma vue, tout comme les souvenirs qui y sont attachés. Pourtant, l'ombre de mon échec reste gravée en moi, indélébile.

J'ai échoué...

Sens interdit ( Heinckera) Tome3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant