Pdv nira
J'avais tout vu, tout entendu. Par ma faute, oncle Jimin a quitté son foyer, et je m'en veux terriblement. C'est pourquoi j'ai décidé de partir moi aussi. Même si mon père n'est pas d'accord, je ne peux plus rester ici. Je vais en Corée du Sud, à Icheon, chez ma tante. Peut-être que là-bas, je pourrai tout recommencer à zéro...
Je ferme ma valise d'un geste lourd, jetant un dernier regard à ma chambre. La lumière douce du matin filtre à travers les rideaux, éclairant les murs qui ont été témoins de tant de souvenirs. Chaque objet me renvoie une vague de nostalgie – les photos accrochées au mur, les livres que j'ai lus encore et encore, le lit où j'ai pleuré tant de nuits. Tout ça va me manquer, mais j'ai besoin de partir loin. Tout laisser derrière moi.
— Mon cœur, tu es prête ? me demande ma mère depuis le seuil de la porte.
J'hoche la tête sans répondre, incapable de prononcer un mot. Je la suis, descendant les escaliers avec un poids immense sur les épaules. Tout le monde est réuni dans le salon, un silence pesant régnant dans la pièce. Les enfants du couple Vhope et Namjin se jettent dans mes bras en pleurant, et je fais de mon mieux pour retenir mes propres larmes. Mais c'est si difficile de les voir comme ça, de les quitter.
— Moi, je pense que tu devrais rester, dit doucement oncle Tae, sa voix tremblant d'émotion.
— Désolée, tonton, mais je ne peux plus, réponds-je d'une voix cassée.
Je les embrasse tous une dernière fois, gravant leurs visages dans ma mémoire, puis je monte dans la voiture, le cœur lourd. À peine installée, mes larmes coulent librement sur mes joues. Je baisse les yeux et remarque le bracelet d'amitié que Heinckel m'avait offert à mes dix ans. Je ferme les yeux un instant, serrant ce souvenir contre moi avant de pousser un profond soupir.
— Maman, je veux qu'on passe quelque part avant d'aller à l'aéroport, dis-je, ma voix hésitante.
— Où ça ? demande-t-elle, surprise.
— À l'hôpital où Heinckel a été admis, murmurai-je.
Elle freine brusquement, me fixant avec des yeux inquiets. Je la supplie du regard. Après un long soupir, elle reprend la route, le visage crispé.
Quelques minutes plus tard, nous arrivons devant l'hôpital, un bâtiment imposant, à l'atmosphère lourde et aseptisée.
— Tu es sûre de vouloir faire ça ? me demande-t-elle, son regard se posant sur moi, empli de crainte.
— Oui, Maman, réponds-je d'une voix résolue.
— Ok, je te fais confiance, mais sois prudente, dit-elle avant de déposer un baiser sur mon front.
Elle s'assoit dans la salle d'attente tandis que je suis l'infirmier jusqu'à la chambre de Heinckel. Le couloir semble interminable, chaque pas résonnant dans ce silence oppressant. Finalement, il me laisse devant une porte entrouverte. Je prends une profonde inspiration avant d'entrer. La pièce est froide, impersonnelle, avec ses murs blancs et ses meubles minimalistes. Heinckel est assis de dos, la lumière blafarde de la fenêtre soulignant la tension de ses épaules. Mon cœur se met à battre plus vite, mes mains moites tremblent.
— Ce n'est pas l'heure de mes médicaments, grogne-t-il sans se retourner.
— Ce n'est que moi... Nira, dis-je d'une voix presque inaudible.
À l'entente de ma voix, il se lève brusquement, son regard se posant sur moi avec une intensité qui me met mal à l'aise. Il fait un pas vers moi, mais je l'arrête net.
— Reste où tu es, sinon je sors, dis-je, la voix tremblante.
Il s'arrête, un sourire énigmatique se dessinant sur ses lèvres. Ses yeux me dévisagent, me faisant frissonner de gêne.
— (sourire) Tu es très belle, mon amour, murmure-t-il, son regard parcourant mon visage.
— Je suis venue te rendre ça. J'en ai plus besoin, dis-je en lui lançant son bracelet d'amitié.
Son visage se fige, la tristesse assombrissant ses traits.
— Je... je quitte le pays, ajoutai-je, la voix brisée.
— Tu ne peux pas me faire ça, Nira, dit-il, sa voix empreinte de désespoir.
— Heinckel, comprends que je ne t'aime pas ! Tout est dans ta tête, hurlais-je, l'émotion débordant.
Mais il s'approche de moi à toute vitesse, me plaquant contre le mur avec une force que je n'avais jamais imaginée. Nos fronts se touchent, son souffle brûlant contre ma peau.
— Tu le sais mieux que moi... Nous sommes amoureux. Ton cœur m'a choisi, même si tu refuses de l'admettre. De quoi as-tu peur, Nira ? murmure-t-il, son regard ancré dans le mien.
Je ferme les yeux, laissant échapper une larme. Je me sens piégée, incapable de bouger, de fuir.
— Je ne t'aime pas... balbutiai-je, ma voix se brisant.
— Tu te mens à toi-même, Nira. Ne pars pas. Regarde-moi dans les yeux. Je suis désolé pour tout le mal que je t'ai fait, dit-il avant de m'embrasser.
Le baiser est doux, presque tendre, mais il me renvoie à la réalité. Je le repousse violemment, secouée par ce que je viens de vivre.
— (pleure) Je... je... non, non... je ne peux pas, non, répétai-je, paniquée.
Je sors de la chambre en trombe, fuyant cet endroit maudit. Dehors, tout est flou. Les sons, les visages, tout me semble lointain. Je marche sans savoir où je vais, me bouchant les oreilles pour essayer d'oublier... oublier ce baiser, oublier ses paroles.
— Je ne l'aime pas, répétais-je encore et encore, comme une incantation.
Soudain, quelqu'un attrape mon bras, me tirant de ma torpeur.
— Ma chérie... murmure ma mère, sa voix douce mais inquiète.
— (pleure) Maman... qu'est-ce qu'il m'arrive ? sanglotai-je, ma vision se troublant.
Tout devient noir. Le monde disparaît, et je m'effondre dans un vide sans fin.
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Sens interdit ( Heinckera) Tome3
FanfictionJe n'aime pas la voir proche d'une autre personne Sourire à quelqu'un d'autre Poser son regard sur quelqu'un d'autre. Je ne suis pas jaloux, juste protecteur...