7 ans plus tard
Je me réveille en sursaut, le cœur battant à tout rompre. La lumière du matin filtre à travers les rideaux, projetant des ombres dansantes sur les murs de ma petite chambre. Sans perdre une seconde, je bondis hors du lit et cours vers la salle de bain. L'eau chaude de la douche me réveille à peine, tant mon esprit est déjà préoccupé.
– Merde, je suis en retard ! grogné-je en me savonnant à la vitesse de l'éclair.
Les années ont filé à une vitesse folle. La gamine de 16 ans que j'étais a laissé place à une jeune femme de 23 ans. Mon reflet dans le miroir me le rappelle chaque jour : mes traits sont plus mûrs, mes yeux, autrefois pétillants d'innocence, portent maintenant le poids de la responsabilité.
La sonnerie stridente de mon téléphone interrompt mes pensées. Je m'empresse de saisir mes affaires éparpillées et me précipite hors de la maison. Dans la rue, l'air frais du matin me fouette le visage alors que je lève la main pour héler un taxi.
Conversation téléphonique
– Allô, maman, qu'est-ce qui se passe ? Noah a un problème ? demandé-je, l'inquiétude serrant ma poitrine.
– (rire) Calme-toi, chérie, Noah n'a rien, mais il veut te parler, répond ma mère, sa voix douce contrastant avec ma panique.
Je souffle, soulagée. Pendant un instant, une multitude de scénarios catastrophes avaient envahi mon esprit.
– S'il te plaît, je peux te rappeler après ? Je suis en retard pour le travail.
– Mais Noah refuse d'aller à l'école tant que tu ne lui parles pas. Tu lui manques, et ça fait très longtemps que tu n'es pas passée à la maison.
Je pince les lèvres, me sentant coupable. Cela fait des semaines que je me perds dans le travail, négligeant ma famille.
– Passe-le-moi, dis-je finalement.
– Allô, maman ? La petite voix de Noah me parvient, pleine d'innocence.
– (sourire) Coucou, bébé. Ta mamie m'a dit que tu refuses d'aller à l'école.
– Maman, tu me manques... Quand est-ce que tu viens ?
Je sens une pointe de tristesse m'envahir, mais je m'efforce de garder une voix joyeuse.
– Bientôt, mon chéri. Maman a beaucoup de travail, mais je te promets de rentrer avec un gros cadeau.
– Pour de vrai ? demande-t-il avec espoir.
– Oui, mon chéri. Maintenant, si tu veux que maman rentre vite, tu vas me faire le plaisir d'être gentil avec ta grand-mère et d'aller à l'école.
– D'accord, je t'aime gros comme l'univers.
– Je t'aime aussi, mon cœur, dis-je en souriant tendrement.
Je parle un peu avec ma mère, puis je raccroche. En arrivant enfin au bureau, je fais tout pour passer inaperçue, mais bien sûr...
– Mademoiselle Min ! tonne une voix derrière moi.
Je me fige et me retourne lentement, le visage crispé.
Cela fait maintenant trois ans que j'ai quitté la maison. Je suis secrétaire dans un cabinet d'avocats, un emploi stable qui me permet de subvenir aux besoins de Noah. Ma mère s'occupe de lui, et je me rassure en me disant que c'est mieux ainsi, vu mon emploi du temps chargé. Mais revenons à la situation actuelle.
– Monsieur Williams, dis-je, tentant de paraître professionnelle malgré la tension dans ma voix.
– Ça fait la troisième fois cette semaine. Qu'est-ce qui se passe ? me demande-t-il d'un ton sévère.
– Je suis désolée, monsieur, dis-je en baissant les yeux, sentant le poids de la culpabilité.
– Toujours des excuses... Je tolère pour cette fois parce que vous êtes rigoureuse dans votre travail, mais la prochaine fois, ce sera la porte, avertit-il, son ton ne laissant aucune place à la négociation.
J'acquiesce rapidement, puis je me précipite vers mon bureau, laissant échapper un soupir de soulagement une fois hors de vue.
Plus tard, dans la soirée
Je retire mes lunettes et m'allonge dans mon siège, fatiguée. Les aiguilles de ma montre indiquent 19h35. Je suis, comme toujours, la dernière à quitter le cabinet. Les dossiers s'empilent sur mon bureau, me rappelant que la journée n'est jamais vraiment terminée. Je range mes affaires méthodiquement, puis prends soin de bien fermer derrière moi.
Comme chaque soir, je me dirige vers le petit café de ma meilleure amie, Olivia. Le soleil couchant baigne les rues de Santa Monica d'une lumière dorée, et l'air est chargé de l'odeur salée de l'océan. Lorsque je franchis les portes du café, la petite cloche au-dessus tinte, annonçant mon arrivée. Olivia est derrière le comptoir, un sourire éclatant sur le visage. Je m'assois en face d'elle, épuisée.
– Coucou, ma belle. Dure journée ? demande-t-elle en me jetant un regard complice.
– Tu n'as pas idée... Je suis épuisée, réponds-je en soupirant.
– (rire) Je te le dis tout le temps, tu as besoin de sexe pour te détendre. Depuis que je te connais, tu n'as d'yeux que pour ton boulot, plaisante-t-elle, ses yeux pétillant de malice.
Je roule des yeux, amusée par ses remarques. Quand je suis arrivée à Santa Monica il y a trois ans, j'ai rencontré Olivia, et le courant est passé immédiatement. Elle est un peu folle, mais sa joie de vivre est contagieuse, et je me suis vite attachée à elle.
– Liv, je ne suis pas intéressée par l'amour, tout ça...
– Blabla, je sais tout ça, me coupe-t-elle en souriant. Mais rien ne t'empêche de t'amuser de temps en temps. Regarde au fond, ce bel homme qui te fixe depuis que tu es arrivée.
Intriguée, je me tourne et effectivement, un homme me fixe intensément. Il est grand, avec des traits familiers qui me troublent. Son regard est perçant, presque dérangeant, et je ne peux m'empêcher de ressentir une étrange sensation de déjà-vu.
– Bon, Liv, je vais rentrer, dis-je en me levant brusquement.
– Mais tu viens à peine d'arriver et tu n'as rien pris !
– Une autre fois, promis.
– Ok, ma belle, rentre bien, dit-elle, visiblement déçue.
Je lui fais un bisou volant avant de sortir, le cœur battant. Alors que je m'éloigne du café, mes pensées sont embrouillées. Pourquoi ai-je l'impression de l'avoir déjà vu quelque part ?
– Nira !
Je me fige en entendant cette voix. Mon cœur s'arrête une seconde, puis repart en tambourinant dans ma poitrine. Je me retourne lentement, priant que ce ne soit pas lui.
– (soupire) Nira... Je n'arrive pas à croire que je t'ai enfin retrouvée, dit-il, sa voix chargée d'émotion.
Mes membres se mettent à trembler lorsque je vois qui se tient devant moi.
– Heinck, murmuré-je d'une voix tremblante, la peur se glissant dans mes veines.
Le monde semble basculer sous mes pieds. Toutes les émotions refoulées pendant ces sept dernières années remontent à la surface, me laissant vulnérable et terrifiée. Heinck, l'homme que j'ai passé tant de temps à fuir, se tient maintenant face à moi, et tout ce que je veux, c'est disparaître.
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Sens interdit ( Heinckera) Tome3
FanficJe n'aime pas la voir proche d'une autre personne Sourire à quelqu'un d'autre Poser son regard sur quelqu'un d'autre. Je ne suis pas jaloux, juste protecteur...