Sens interdit ( Heinckera) Tome3

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Depuis hier que nous sommes ici, quelque chose me tracasse. J'ai envie de parler à quelqu'un de la rencontre inattendue avec Heinck, mais je sais que discuter de ça avec ma mère serait compliqué, vu à quel point elle ne le porte pas dans son cœur.

– La belle au bois dormant, réveille-toi ! crie Olivia en tirant sur le drap qui me recouvre.

Je me recroqueville davantage sous le drap, tentant de me soustraire à son énergie matinale, mais elle n'abandonne pas et finit par me découvrir entièrement.

– Je veux dormir, Liv, protestai-je, ma voix encore enrouée par le sommeil.

– Quoi ! Il fait un temps magnifique dehors, sors de ce lit, insiste-t-elle avec une détermination à toute épreuve.

– Non, je veux juste dormir...

– Allez, Nira, ta famille est géniale, tout le monde est super sympa avec moi. Et je crois que ton cousin Hajoon me drague, ajoute-t-elle en riant.

Je me redresse brusquement dans le lit, les yeux écarquillés.

– Hein ? Mais il n'a que 14 ans !

– (sourire) Ça m'amuse bien, mais bref, sors de ce lit ! dit-elle en haussant les épaules.

Je roule des yeux et, résignée, je me lève pour aller à la douche. Après quelques minutes sous l'eau chaude, je ressors, habillée simplement d'un tee-shirt blanc et d'une culotte confortable.

– C'est bon maintenant ? demandai-je en jetant un coup d'œil à Olivia, qui m'attendait impatiemment.

Nous descendons ensemble, et je remarque que presque tout le monde s'active pour préparer le dîner de ce soir. Le grand salon est empli de l'odeur délicieuse de plats mijotés, les casseroles tintant doucement dans la cuisine voisine. Cependant, oncle Jungkook et mon père, eux, sont affalés sur le divan, l'air détendu. Liv se propose d'aider ma mère, qui accepte volontiers, et je suis ravie de voir que le courant passe bien entre elles. Noah, mon fils, tend les bras vers moi, me suppliant silencieusement de le prendre.

– Nira, ma chérie, m'appelle oncle Jimin, interrompant le moment.

Je dépose Noah, qui grogne un peu, mais je le rassure rapidement.

– Noah, tu vas descendre s'il te plaît, maman revient tout de suite.

– Mais moi, je veux rester ! pleurniche-t-il, ses grands yeux suppliants fixés sur moi.

– Sois un gentil garçon, s'il te plaît, maman revient vite, murmurai-je en embrassant son front.

Je rejoins oncle Jimin sur la terrasse, la douceur de l'air extérieur me frappant alors que je franchis la porte vitrée. La terrasse offre une vue imprenable sur le vaste jardin, éclairé par les premières lueurs du crépuscule.

– Nira, j'ai quelque chose à te dire, commence-t-il, l'air sérieux.

– Ça tombe bien, moi aussi, répondis-je, mon cœur s'accélérant légèrement.

Il fronce les sourcils, perplexe, et me fixe d'un regard interrogateur.

– C'est grave ? demande-t-il, un brin d'inquiétude dans la voix.

– Un peu... admis-je en avalant ma salive, nerveuse. – Je... je l'ai vu.

– Qui ?

– Heinck... Je ne sais pas comment il m'a retrouvée, mais il y a quelques semaines, je l'ai croisé. Je ne l'ai pas laissé parler, j'ai fui, avouai-je, le souffle court.

Oncle Jimin semble surpris, ses yeux s'élargissent légèrement avant de reprendre leur calme habituel.

– Nira, c'est justement à propos de Heinck que je voulais te parler. Il y a deux ans maintenant, il est sorti de l'hôpital et, récemment, il est venu à la maison.

Je reste figée, surprise par cette révélation. Mon cœur bat violemment dans ma poitrine à l'idée qu'il aurait pu voir Noah.

– Non, non, rassure-toi, il ne l'a pas vu. Noah était à l'école, et Heinck n'est resté que quelques heures avant de repartir, explique calmement oncle Jimin, devinant mes craintes.

Je hoche la tête, essayant de maîtriser la vague d'émotions qui menace de m'envahir. Il se rapproche de moi et me prend doucement la main, son regard se faisant plus tendre.

– Nira, nous avons tous respecté ta décision ici. Ce n'est pas à nous d'annoncer à Heinck qu'il a un fils, c'est à toi de décider, murmure-t-il, sa voix pleine de compassion.

– Qu'est-ce qu'il voulait ? demandai-je, ma voix tremblante.

– S'excuser auprès de tout le monde, simplement, répondit-il.

Je ferme les yeux un instant, tentant d'assimiler ce qu'il vient de dire.

– Nous ne savions pas que tu serais là pour le réveillon, alors je l'ai invité pour le dîner de ce soir. Mais si tu ne te sens pas à l'aise, je peux lui demander de rester chez lui, propose-t-il.

Je suis envahie par un mélange de peur et d'incertitude à l'idée de me retrouver dans la même pièce que Heinck. Cependant, je ne peux pas me permettre d'être égoïste. Oncle Jimin a besoin de son fils.

– Non, il peut venir, dis-je finalement, en rassemblant tout mon courage.

– Tu es sûre ? Il risque de se douter que Noah est son fils, ajoute-t-il, soucieux.

J'avais presque oublié ce détail, mais la joie qui brille dans les yeux de mon oncle chasse toutes les mauvaises pensées que j'avais à l'égard de son fils.

– T'inquiète pas, le rassurai-je avec un sourire forcé.

– Merci, ma chérie, dit-il en me prenant dans ses bras, son étreinte chaleureuse apaisant un peu mon anxiété.

**

Pour le réveillon de cette année, nous avons décidé de le fêter en famille, sans invités extérieurs. La maison est baignée d'une lumière douce, des guirlandes lumineuses et des bougies diffusant une ambiance festive. La porte de ma chambre s'ouvre sur Liv, plus belle que jamais dans une sublime robe rouge qui souligne parfaitement ses courbes.

– T'es trop belle ! m'exclamai-je, sincèrement admirative.

– (sourire) Merci, toi aussi, me répondit-elle en souriant, ses yeux brillants d'excitation.

Elle me prend la main, et nous descendons ensemble. Dans la salle à manger, tout le monde est déjà à table, un murmure de compliments accueillant notre arrivée. L'ambiance est joyeuse, les rires et les conversations animées résonnent dans la pièce ornée de décorations festives.

Mais soudain, une voix rauque que je reconnaîtrais entre mille interrompt l'harmonie de la soirée.

– Bonsoir tout le monde, dit Heinck en entrant, sa présence imposante remplissant la pièce.

Des frissons parcourent mon corps quand nos yeux se croisent. La pièce semble se rétrécir autour de moi, l'air devenant soudainement plus lourd.

– Nira..., murmure-t-il, son regard accroché au mien, empli d'une émotion que je n'arrive pas à définir.