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Je me réveille en sueur, le cœur battant à tout rompre. Je viens de faire un horrible cauchemar où je voyais Nick couvert de sang, me reprochant d'être la seule responsable de son assassinat. Mon souffle est encore haletant, et je soupire profondément, essayant de me calmer. Je me lève et m'approche de la fenêtre, qui donne sur le jardin luxuriant. Heinck est là, penché sur ses fleurs, les arrosant avec une attention presque religieuse. Il a toujours aimé les fleurs, un petit réconfort dans sa vie de tyrannie.

Je me dirige vers la salle de bain pour prendre une douche rapide, l'eau chaude apportant un soulagement temporaire à mes muscles tendus. À ma sortie, je trouve un chariot de déjeuner devant la porte, accompagné d'une note soigneusement écrite à la main.

"Bonne appétit, mon amour. S'il te plaît, mange tout. Et pour te rassurer, Nick n'est pas mort. Je ne l'ai que blessé à l'épaule. L'un de mes hommes s'est occupé de lui."

Je soupire en lisant le message, une mélancolie envahissant mon cœur. Je prends une bouchée de nourriture, mais la présence de la note me rend nerveuse. En poussant le chariot à l'écart, je remarque avec étonnement que la porte de ma chambre n'est pas verrouillée. Une lueur d'espoir m'envahit alors que je décide de sortir.

Je me dirige vers le jardin où je trouve Heinck, maintenant en train de planter de nouvelles fleurs. Le doux parfum des pétales fraîchement plantés flotte dans l'air. Je m'approche, la question sur le bout de mes lèvres.

– C'est vrai ce que tu as dit ? Nick n'est pas mort ?

Il lève la tête, un sourire rassurant aux lèvres, et hoche la tête positivement. Mon cœur se soulage un peu à cette nouvelle. Je vais m'asseoir sur la balançoire en bois qui se balance doucement, regardant Heinck travailler. Le bois de la balançoire est lisse sous mes mains, ses cordes légèrement usées par le temps.

Heinck s'approche, passant derrière moi et me pousse doucement, me faisant balancer plus haut que d'habitude. Je crie par-dessus l'air frais.

– Non, pas si haut, j'ai le vertige, tu le sais !

Il éclate de rire, un son chaleureux qui contraste avec l'atmosphère tendue. Il continue à me pousser, me permettant de profiter du vent léger sur mon visage. Après quelques minutes, il arrête de pousser et se place face à moi, ses yeux pleins de sincérité.

– (soupirant) Nira, je t'aime vraiment. Voici ce que je propose : restons encore un mois ensemble, et si tu ne ressens toujours rien pour moi à la fin de ce délai, je te laisserai partir. Je suis prêt à faire tout ce qu'il faut pour me faire pardonner.

– Vraiment ? 

– Oui, vraiment. Je veux juste te prouver que mes sentiments sont sincères, dit-il avec un regard déterminé.

Il me sourit chaleureusement, puis me prend dans ses bras, me serrant contre lui. Son étreinte est à la fois rassurante et pleine de chaleur, et j'espère de tout cœur qu'il tiendra sa promesse. Cependant, au fond de moi, une vérité douloureuse persiste : je suis certaine que jamais je ne pourrai l'aimer.

Sens interdit ( Heinckera) Tome3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant