27. Aï

20 1 0
                                    

– Je peux...
– Tu ne peux rien du tout. Couché! Je vais te chercher un linge propre, t'as pas intérêt a bouger. C'est un ordre.
– Aï, tu m'expliques? Demande Hajime alors que je ressors pour me diriger vers la salle de bain.

A suivre...
--------

– Nash est malade. Ses parents sont à l'étranger. Je n'allais pas le laisser...
– Et l'hôpital?
– Non mais tu sais combien ça coûte? De toute façon qu'est-ce que ça peut te faire?
– Il peut tenter d'en profiter pour...
– Pour... quoi? T'as vu dans quel état il est? Il a déjà du mal à respirer! Va te préparer au lieu de dire des conneries pareilles.
– Je ne te laisserais pas seule avec lui.
– Je suis une grande fille.
– Je ne suis pas sûre que tu fasse le poids face à lui.
– Tu plaisantes? Bon, avant de me faire une morale à la con, va t'habiller.
– Mais...
– Haj tu es en caleçon merde! Va au moins mettre un pantalon. Et plus vite que ça, Tooru ne va pas tarder.

Je tiens une bassine d'eau tiède sous mon bras, et un tissus dans l'autre main. Nous sommes dans le couloir. Au moment où mon frère cède, la porte de sa chambre s'ouvre et une jeune fille, habillée, prête à partir, en sort. Elle me fait un pâle sourire avant de se tourner vers mon frère.

– Je dois y aller. Je vais être en retard.
– T'es à Shiratorizawa? Je demande en voyant son uniforme.
– Euh... Ouais... Je ne m'attendais à ce que tu le reconnaisse.
– Tu suis les entraînements de volley?
– Une de mes amies les suit.
– Ok. Elle peut faire passer un message? Je demande alors qu'une idée me vient.
– Je pense..
– Qu'est-ce que tu veux à l'équipe de Shiratorizawa? Se rembrunit mon frère.
– Rien d'important. Je répond en faisant deux pas en arrière. Toi restes là, je n'en ai pas pour longtemps.

Je me rends dans ma chambre et pose la bassine à côté du lit. Je prends une feuille qui traîne, vérifie vite fait qu'elle n'est pas utilisé et griffonne quelques mots. Je la plie soigneusement et note par dessus "De monstre à monstre". Je ressors en courant et manque de me prendre le mur en bout du couloir. Je saute les escaliers deux par deux. Mon frère a enfilé son pantalon d'uniforme et est en train de rire avec la jeune fille dans l'entrée. Je lui donne avec un grand sourire.

– Tu pourrais donner ça à Tendou Satori?
– Le monstre? Me demande-t-elle en devenant livide.
– Ou tu n'as qu'à la donner à un de ses coéquipier. Si c'est un seconde, précise que c'est pour Tendou. Pour les autres, dis leur que c'est du monstre de Tokyo. Ils comprendront.
– Tu plaisantes? Demande mon frère en me jetant un regard noir.
– Baisse les yeux, je les connais Tokyo tête de pioche. Je te signale qu'ils... Non laisse tomber.

Lui dire la phrase comme je comptais le faire lui frapperai en plein dans l'égo. Evitons de déclencher une guerre à la maison. Deux coups sont frappés a la porte et j'ouvre à Tooru. Il me sourit avant de lever un sourcil en voyant mon frère et la jeune fille.

– Iwa-chan, tu compte aller à l'entraînement dans cette tenue?
– Non, grogne celui-ci en me foudroyant des yeux, je vais me changer.
– Si je le donne à un terminal lambda, ça marche aussi? Veut s'assurer la petite brune.
– Du moment que le mot arrive au bon destinataire. Je répond en souriant. Tu sais, il est gentil.
– Il est fou surtout. Et il fait peur.

J'éclate de rire. Je lui tapote l'épaule en la remerciant du service et elle s'en vas. Je propose à Tooru d''entrer. Il s'exécute en soupirant qu'il fait un froid de canard pour la saison. Il enlève ses chaussures et je lui propose un thé en attendant que l'hurluberlu ai finis de se préparer. Je l'abandonne ensuite pour aller prendre soin de Nash.

Le brun est vraiment en mauvaise santé. Je ne sais pas à quoi il a été empoisonné mais il n'y est pas allé de main morte cet enfoiré. Je sursaute quand Tooru, appuyé au chambranle de la porte, me demande ce qu'il a. Décidément, je vais mettre une sonnette sur cette porte. Je lui répète ce que j'ai dit à Hajime et il hoche la tête d'un air solennelle. Hajime sort de la salle de bain peu après, paré pour la journée. Il fixe un moment Tooru, ouvre la bouche, puis la referme et entre dans sa chambre. Il a encore l'air de mauvaise humeur. On pari qu'il va me rejeter la faute dessus en invoquant Shiratori Zawa, Nash et ma sortie nocturne.

Il prépare son sac de sport quand je décide d'aller manger quelque chose. Je ne me sens pas très bien. Je suis fatigué et je sens la peau tirée autour de ma plaie. Ma petite course de toute à l'heure, même si ce n'était pas grand chose, n'a pas plus à mon corps. Je panique quand je vois une tache de sang s'élargir sur mon t shirt. C'est quoi ce bordel? Je monte en quatrième et m'arrête en dérapant. Tooru bloque l'entrée de la pièce à linge. Il est au beau milieu du couloir. Qu'est-ce que je vais faire? Calmes toi Aï, calmes toi. Il y a forcément une solution. Oh bon sang non il n'y en a pas. Je redescend presque en courant et vais me réfugié au salon en priant pour qu'ils partent dans les cinq minutes. Je commence à voir flou. J'ai perdu trop de sang. Il faut que je mange quelque chose. Je n'arrive pas à me calmer. Mon esprit cherche toutes les solutions possibles et imaginable, allant même jusqu'à envisager d'assomer Hajime et Tooru. Je chasse bien vite cette idée de ma tête.

Toujours pas le moindre bruit dans les escaliers alors que ça fait un bon moment que j'attends. Je vais me chercher un morceau de sucre et remonte lentement les escaliers. Il n'y a plus personne dans le couloir. Je m'approche de la chambre de mon frère sur la pointe des pieds. Ils n'y sont pas non plus. Je vais voir dans la pièce à linge, toujours personne. J'en profite pour enlever mon t-shirt et y mettre la dose de détachant avant de l'enfouir sous les vêtements sales. Puis, en soutif, je pars à la recherche de mon frère et de son meilleur ami. Je ne cherche pas longtemps. Les grognements de Nash attirent mon attention.

– NON MAIS QU'EST-CE QUE VOUS FAITES LA??? Je hurle, faisant sursauter Tooru.
– Aï... tente l'invité.
– Je ne veux pas entendre d'excuses. Expliquez moi clairement ce que vous branlez dans ma chambre.
– Habilles toi. Ordonne mon frère d'une voix dure, un genoux à terre à côté de mon lit.

Il se relève alors que m'approche de lui. Sans aucune douceur, je l'attrape par le t-shirt et le jette par terre. Je vais poser un genoux sur sa poitrine. Il me regarde en écarquillant les yeux.

– Je vais être clair. Ici, c'est ma piaule. Non seulement tu y entres sans autorisation, mais en plus tu me parles comme un chien quand je viens voir ce que t'y fous. Je ne suis pas ta pote, alors tu vas baisser d'un ton et vite. Tu t'es pris pour qui? Les personnes qui squattent ma chambre sont mon problème, pas le tien. Menace encore une fois un de mes amis et je te jure, au nom de tous les dieux que tu veux, que je te ferai regretter cette pitoyable initiative. Je me suis bien fait comprendre?
– Aï-chou, essaie à nouveau Tooru, il ne le menaçait pas...
– Toi! Tente une fois encore de me prendre pour une conne, et je te castre. Ca y est? C'est rentré?

J'ai attrapé Tooru par le col, et je l'ai amené à quelques centimètres de mon visage. Je sens qu'il a coupé sa respiration. Je le lâche et me dirige vers mon second. Je remet un linge sur son front et tamponne son visage pour nettoyer la sueur. Il tente de parler mais je secoue la tête et il se rendors dans la seconde. Je me dirige ensuite vers mon armoire et met un haut noir. Quand je me retourne, Hajime me regarde en fronçant les sourcils, les yeux rivés sur mes côtes.

– Qu'est-ce que tu t'es fais? Demande-t-il.
– Dégages. J'ordonne en pointant la porte du doigt. Tout de suite. Tu n'es pas mon chaperon, tu n'as pas à savoir. Dehors!
– Tu... Commence-t-il.
– Iwa-chan. Le coupe Tooru. Nous allons être en retard. Tu règleras ça plus tard avec elle.

Ils sortent et je m'assoie enfin. J'ai la tête qui tourne. Je ferme les yeux quelques instants. Je décide de ressortir pour aller m'occuper de ma propre plaie avant qu'elle empire. J'entends les garçons discutés mais je ne comprends pas ce qu'ils disent. A vrai dire, je ne fais pas beaucoup d'efforts. J'entends une voiture se garer devant la maison au moment où les garçons mettent leurs chaussures. Je descend pour aller voir qui c'est et j'entends Hajime sortir "Je suis sûre qu'elle s'est fait ça en pratiquant son sport à la con. Quelle idée de tirer une corde pour lancer un projectile dangereux, faut être débile pour aimer ça!" suivit d'un "chhhhhh" de Tooru. Trop tard, je l'ai entendu. Je me précipite à la porte, furieuse.

A suivre... 

A l'Approche Du Crépuscule(Haikyuu) [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant