A l'Approche Du Crépuscule(Haikyuu) [Tome 2]

28. Maï

 Elle monte les escaliers quatre à quatre et entre dans sa chambre sans prendre la peine de s'arrêter pour saluer sa mère. Sab retourne prendre sa place sur sa chaise de bureau. Il est à nouveau absorbé par les écrans. Combien de temps passe-t-il par jour devant des pixels et des lignes de codes au juste? Aï ne s'en inquiète pas, visiblement.

– Alors?

A suivre...

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 La jeune femme qui s'occupe de Nash se relève et se met droite face à Aï quand celle ci entre dans la pièce. La brune se positionne devant elle, debout, son poid répartit sur une seule jambe, les bras croisé. Sans être prétentieuse, elle semble impérieuse, comme si le monde lui appartenait.

– Ce poison est rapide, mais il est aussi relativement facile a traiter, quand on a tout ce qu'il faut. Malheureusement, les éléments sont souvent compliqués à trouver.
– Si vous aviez tout? Il a combien de temps?
– Il serait guéris en deux ou trois heures. Et complètement rétablis en quelques jours, avec du repos et un peu de thé. Si on ne fait rien, il a un peu moins de vingt quatre heures à vivre.
– Il vous faut quoi?
– Tenez, je les ai notés sur cette feuille.
– Je n'en connais pas la moitié. Grommelle Aï avant de me donner la feuille.
– Moi non plus. J'admet. Demande à Kita.
– Bonne idée.

Elle attrape son téléphone et appelle rapidement son maître. Il décroche tout de suite et elle lui refait le spitch. Elle lui donne les noms un par un, avec un silence allant de quelques secondes à quelques minutes entre chaque. Finalement, elle tourne les talons brusquement et se rend dans l'entrée. Elle ouvre la porte, donne la liste à Kita, qui attends juste derrière, et la referme sans plus de cérémonie. Elle se dirige ensuite vers la cuisine. Elle prend appuie sur les épaules de Tyse et souris à ses amis.

– Les gars, je vais devoir vous l'emprunter, ça vous dérange?
– Non bien sûr!
– Mais j'avais pas fini de parler! Râle le teinté.
– T'inquiète mon petit hiboux! Je te le prêterai à nouveau. Dit elle en souriant avant de couper le micro et les enceintes. Va chercher des vêtements propres pour Nash. Ordonne-t-elle en s'appuyant contre la table, les bras croisés. Ça inclut des sous-vêtements propres.
– Et eux?
– Dis leur que vous avez fait une soirée jeux vidéos et que vous comptez recommencer ce soir.
– J'ai trouvé. Dis soudainement Tyse, en levant le doigt. C'est un secret. Tu as un don formidable pour le mensonge princesse, mais par pitié, ne l'utilises jamais sur un de tes amis. Tu t'en mordrais les doigts.

Aï éclata d'un rire franc et sonore. Elle tapa sur l'épaule de Tyse en reprenant appuie sur ses deux jambes.

– Pour qui tu me prends? Il n'y a que mon frère qui a le privilège de voir mon masque de fer.
– Et eux?
– Tu plaisantes? Jamais, Ô grand jamais je ne ferai quelque chose pour les blesser. Ils...

Elle s'arrête brusquement, le regard dans le vide, un sourire tendre fixé sur ses lèvres. Elle cligne deux fois des yeux, et incite Tyse à partir, sans abandonner son expression. Elle tourne les yeux vers l'écran, où les deux garçons la regardent aussi. Elle s'assoit à la place de Tyse et je m'avance pour me placer derrière elle. Elle appuie sur deux touches et une fenêtre annonçant que tout est revenu a la normale apparaît.

– Je dois vous laisser. Dit elle. Prenez soin de vous.
– Toi aussi princesse. Répond le blanc sur un ton mielleux, doux, suave.
– Donne nous des nouvelles. Ajoute Akaashi avec un sourire presque paternel.
– Bien sûr. Je vous aimes, à bientôt.

Elle raccroche et jette un oeil dans la poche de course que sa mère a laisser à côté de la porte. Elle se tourne ensuite vers moi et me dit qu'elle va aller parler à sa mère. Je retourne donc dans la chambre. Kita y est. Il est passé par la fenêtre et il a une poche en papier. Le médecin vérifie son contenue quand j'arrive. Elle ne prends même pas la peine de lever les yeux vers moi. En revanche, Sab me fait signe d'approcher. Il m'expose qu'il devra bientôt partir mais qu'il reviendra après avoir manger. Il demande donc qui veux manger quoi, pour nous prendre à emporter. Après un petit instant de réflexion, je décide de moi même faire la cuisine. Quand je sors, des cris jusque là étouffés me parviennent. C'est la voix du grand Iwaizumi.

– De toute façon je ne te demande pas ton avis! Lance le frère.
– Parce que tu crois que j'ai besoin de ta permission? S'indigne Aï. Je te l'ai déjà dit, et je te le répète: je suis une grande fille.
– Arrêtez tout de suite de vous disputer. Intervient la voix autoritaire de la mère alors que je descend les escaliers. Hajime, lâche les basques de ta soeur un peu. Aï, parle mieux que ça à ton frère aîné.
– Tu la laisse se mettre en danger?
– Enfin, Haj! Elle n'est pas en sucre, et crois moi qu'elle a de très bons amis. Il n'est pas né celui qui lui fera du mal sans représailles. Tooru, tu manges avec nous?
– Quand c'est demandé si gentiment. Répond le châtain sur un ton guilleret, contrastant totalement avec les deux bruns qui se fusillent du regard, chacun à un bout de la pièce.
– Laissez moi vous aider. Je propose en la voyant mettre un tablier. J'adore cuisiner, et apparemment je ne sers plus à grand chose.
– Avec plaisir.
– T'es encore là toi? Me demande Iwaizumi, me faisant grimacer.
– HAJIME!! Hurle la femme. Où sont passé tes bonnes manières? Pour la peine, tu vas sortir les poubelles! Aller oust! Je ne veux plus te voir.

Il ne répond rien mais il fusille du regard tout ce qui a le malheur de se retrouver dans son champ de vision. Son ami et moi n'y échappons pas. Le châtain se plante devant moi, un grand sourire accroché au visage.

– Enchanté, je suis Tooru Oikawa.
– Enchanté également. C'est toi le fameux passeur?
– Oh, tu t'y connais en volley?
– Mon copain est dans le club de volley de Karasuno. Sugawara Kochi, tu le connais?
– Pas vraiment, mais je n'en ai pas eu l'occasion. Je les ai seulement rencontré en match d'entraînement, et je ne suis arrivé qu'à la fin.
– Oui je sais. Je sourit. Sache que les terminals te détestent.
– Quoi? S'offusque-t-il. Pourquoi?
– Ne fais pas l'innocent! Lance Aï en éclatant de rire. Tous les joueurs des équipes adverses te haïssent.
– Bah, c'est de bonne guerre. Finit par dire le jeune homme en s'asseyant à table. Je ne les déteste pas, mais je ne les apprécie pas particulièrement non plus.
– Logique. Sort Aï en lançant un regard courroucé à son téléphone. Pourquoi je n'ai plus internet?
– Je vous l'ai coupé! Annonce madame Iwaizumi. Vous le retrouverez quand vous arrêterez de vous disputer.
– Maman!!! Râle la cadette.

Je sourit en les écoutant parler. Ils sont mignons. Nous faisons un curry au poulet. Iwaïzumi entre alors que je suis en train de mettre la table. Il va se laver les mains, puis s'asseoit sans rien dire. Aï, qui m'aide a mettre la table, ouvre la bouche avant de la refermer et de secouer la tête. Décidément, aucun des deux ne lâche du terrain de bonne grâce. Après le repas, je décide de les laisser seuls jusqu'au lendemain. Kochi part pour la golden week lundi. Son camp d'entraînement n'est pas loin, mais j'aimerais profiter un peu de lui. Et puis la moto me manque affreusement.

Quand j'arrives le dimanche en début d'après-midi chez Aï, c'est un capharnaüm sans nom que je trouve. Deux voix masculines se hurlent dessus à l'intérieur. Une porte se claque et le silence revient quelques instants. J'hésite à aller toquer quand la voix de la mère résonne, ordonnant que les portes soient mieux traités. J'attends quelques instants, puis m'avance pour entrer dans le jardin. Je n'ai pas toucher le portillon qu'un bruit de verre brisé vient balayer le silence presque religieux qui s'était installé. Je penses que je ne vais pas y aller, en fin de compte. Ma décision est définitive quand un "T'ES VRAIMENT QU'UN ABRUTI MA PAROLE!!" retentit dans le quartier. Je fais demi-tour, monte dans la voiture et ordonne au chauffeur de m'emmener sur la piste de course. Je n'ai jamais vu une dispute entière entre Aï et son frère, je suis toujours arrivé à la fin. Cependant, je ne souhaite absolument pas en voir une et plaind Oikawa, qui doit les supporter depuis son enfance.

A suivre...