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𝕔𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟙𝟞

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𝕔𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟙𝟞

Ken et Calypso étaient assis depuis deux bonnes heures, à la terrasse d'un bar, installé sur une des plages de l'ile.
Calypso avait commandé un mojito qu'elle sirotait avec délice, et Ken un verre de spritz hors de prix.
- C'est incroyable qu'un truc aussi nul puisse être aussi cher. Souffla t-il avec amusement.
- Pourquoi t'as commandé ça aussi ?!
- J'sais pas. Pour changer. Lança t-il en prenant une gorgée du liquide orangé, tout en grimaçant.
Elle rit en regardant le brun émettre un bruit de dégoût.
Puis Nek plongea ses yeux dans l'immensité bleue qui s'étalait devant eux sur des centaines de kilomètres, ses sourcils légèrement froncés indiquaient qu'il était plongé dans une réflexion intense.
Calypso avait apprit qu'il valait mieux le laisser tranquille, dans ces moments là, et s'effacer légèrement. Pas qu'elle aimait disparaître comme un chien docile, mais elle respectait ce besoin de silence qu'avait Feu.
So' se contenta donc de se saisir de son téléphone et fit un petit tour sur Twitter.
Elle fut étonnée de voir que le hashtag «#WhereisNekfeu » était en top tweet france.
La jeune femme cliqua sur l'onglet et vit une déferlante de tweet qui s'insurgeaient de l'abscence aussi longue de leur artiste favoris.
Elle se mit à les parcourir rapidement, en ricanant, parfois.
- Qu'est-ce qui te fais rire ? Demanda t-il en se retournant vers elle avec un grand sourire.
Ses yeux pétillaient, comme ceux d'un enfant; elle en déduisit qu'il était heureux.
- T'es en top tweet. Lança t-elle avec un sourire.
Il fronça un sourcil et l'invita à poursuivre.
La brune se leva, et vint s'asseoir sur ses genoux.
Il passa une main autours de son ventre et posa sa tête sur son dos, humant son odeur.
Calypso lui indiqua le hashtag du bout de son ongle.
Il se saisit du téléphone et lu les premiers tweets qui lui tombaient sous le nez :
« Votre pote @feu là, ça fait deux ans que soneper la vu, vous pensez il est mort ? #WhereisNekfeu » et une groupie en furie « RENDEZ NOUS LE GENIE DU RAP FRANÇAIS #WhereisNekfeu #WeloveFeu » c'est assez flippant à vrai dire.
Calypso émit un petit rire.
Le regard de Nek bloqua sur un tweet assez peu retweeté qui disait :
« Eh les gars j'suis assise à dix mètres de Feu et j'comprend pourquoi il sort pas de son vu l'avion de chasse qu'il a sur les genoux #WhereisNekfeu »
Nek leva les yeux au ciel et se retourna, son regard croisa celui d'une petite brune d'une quinzaine d'année qui le regardait fixement. C'etait sans doutes l'auteure de ce tweet. Il lui adressa un petit sourire et elle se mit à rougir avant de courir vers la sortie.
« Si prévisible » pensa t-il.
Calypso se leva et se rassit dans sa chaise, reprenant une gorgée de mojito.
- Au fait, merci de m'avoir emmené ici, ça me fait chaud au coeur. Souffla t-elle.
- Moi, c'est toi qui me fait chaud au coeur. Lança t-il avec un air exagérément dragueur.
- Ta gueule. Ricana t-elle.
Il sourit, puis tourna de nouveau son regard vers l'horizon, et poussa un petit soupir.
- Qu'est-ce qui ne va pas ? Demanda Calypso, avec un air concerné.
- Rien rien. Tu sais j'suis content d'être ici avec toi. Souffla t-il en la regardant avec un petit sourire.
- Moi aussi Ken, mais je vois bien qu'il y a quelque chose... dis-moi ce que c'est.
- J'ai à peine une ligne, et il faudrait que je ponde un album bientôt.
- Prends ton temps.
- J'ai pas le temps.
- T'as un sujet ?
- Non, je sais pas de quoi parler.
- Bah raconte ta vie.
- Hmm...
- D'ailleurs, même moi j'connais pas toute ta vie.
- Tu connais les choses les plus importantes. Souffla t-il. Calypso sentit sa réticence, Ken n'aimait pas toujours trop s'étaler sur sa vie. Il avait du mal à parler de sa vie en face à face mais bien davantage dans les maquettes de ses sons.
Elle le regarda dans les yeux, sachant que ça le ferait craquer, et lui dit :
- Mon premier mec s'appelait Joris, ouais je sais c'est moche d'ailleurs j'commence à penser que j'aime ça parce qu'entre Joris et Ken... ricana t-elle.
Il prit un air faussement outré et lui envoya une pichenette dans le bras.
- Ta gueule connasse, et continue.
- Alors, Joris c'était le profil parfait du mec populaire de la classe, il était marrant et beau. Mais quand je dis beau, c'est que dans mes souvenirs c'était un canon.
- Ah bah faut croire que t'aime ça parce qu'entre Joris le canon et Ken la bebom...
Elle leva les yeux au ciel en ricanant et poursuivit :
- Bref, c'était mon premier mec, avec qui j'ai fait beaucoup de mes premières fois. J'ai jamais vraiment regretté tout ça. J'ai seulement regretté la manière dont ça s'est fini...
- C'est-à-dire ?
- Il m'a largué devant toute l'école et puis il est allé rouler une pelle à ma pire ennemie aka la peste du lycée. Siffla t-elle. Voyant les yeux de la brune devenir brumeux, il enchaîna vite :
- Moi c'était pendant le collège et ça s'est passé un peu plus vite mdr.
- Comment s'appelait cette charmante demoiselle ? Demanda Calypso avec un sourire attendri.
- Sarah. C'était un peu la meuf chefrai de la classe. Genre elle était brune aux yeux clairs, avec un appareil transparent, et surtout, ce qui m'a tout de suite plu chez elle c'est qu'elle avait déjà des eins, et pas qu'un peu.
- Oh nan ! S'exclama la brune en éclatant de rire. T'abuses grave Ken.
- Bah j'te raconte comment je la voyais hein, en fait la meuf stuveux elle sortait déjà avec des keumés, genre c'était une grande meuf, elle faisait plus vieille, donc elle m'attirait beaucoup et t'sais comment sont les collégiens hein.
- Ouais je vois, et alors ? Sourit-elle.
- Bah j'en parlais avec mes reufs de l'époque t'sais, et un jour ils viennent me voir en mode « ouais, t'sais pas quoi Ken, Sarah elle sort avec Mohammed. » Mohammed il était grand, genre c'était un quatrième, et moi j'faisais grave le mec en mode « ouais j'vais lui niquer sa race. »
- Ça sent l'échec ça Kenos.
- T'as pas idée. Alors un jour j'porte mes couilles, j'vais la voir en mode « ouais, Sarah j't'aime. »
- Oh nonn, ken enfant, un délire.
- Le lendemain, j'étais avec ma squad, et là y a le mec de Sarah qui débarque et qui m'provoque, devant TOUT le collège donc la honte à l'epoque.
- J'suppose que tu t'es pas laissé faire... Rit-elle en levant les yeux au ciel, consternée.
- Bien supposé, on s'est tapés et il m'a marav, genre j'ai du le supplier s'arrêter pour pas qu'il continue... aujourd'hui encore j'ai honte.
- Ton égo surdimensionné a t-il survécu à cette humiliation ?
- Non, j'ai pleuré toute la nuit, en boule dans mon lit.
Calypso se mit à rire, sans pouvoir s'arrêter, rapidement suivie par Nek.
Après quelques minutes de fou rire, elle se redressa vers lui et souffla :
- Tu sais ce qui me ferait vraiment plaisir ?
- Nan mais tu vas me le dire... souffla t-il avec un petit sourire.
- Voir ta tête quand t'étais au collège.
- Oh nan c'est mort.
- Allezzz
- J'étais grave cheum.
- Fais pas trop le mec t'es toujours cheum.
- J'avais des pics en gel.
- Comme Reese ?! Oh nan j'suis die.
- Ouais, franchement j'avais une tête à claque.
- Tu l'as toujours, rassure-toi.
- Ah ouais ? J'trouve plutôt que j'ai une tête à bisou moi, pas toi ? Rit-il en s'approchant d'elle.
Elle prit son visage entre ses mains et déposa un baiser passionné sur ses lèvres.
- T'es un vieux canard de merde Kenos, tu sais ça ?
- Ferme là deux minutes, on était à deux doigts d'être mignons.
- Ça nous va archi pas.
Un gigantesque sourire s'étira sur ses lèvres.
- Viens avec moi. Lui souffla la brune, au creux de l'oreille.
Il esquissa un sourire en coin et se dirigea vers la sortie, suivi par Calypso qui coinça un billet de vingt sous son verre.
Ils partirent en direction de la plage, main dans la main.
Elle avait enfoui ses cheveux sous la capuche de son pull seine zoo mais certaines de ses mèches dépassaient toujours, exposées aux vents.
La brune s'allongea sur la plage, suivie par Nek, qui s'affaissa dans le sable dans un grand sojpir de soulagement.
- T'sais Nek, j'te trouve courageux de faire le métier que tu fais. Souffla t-elle les yeux dans les étoiles.
- Pas plus qu'un autre.
- C'est vrai. Mais ça ne requiert pas ce courage-là.
- Lequel ?
- Celui de monter sur scène, de vivre pour les autres, de vivre seulement grâce à ton talent, celui d'être reconnu dans la rue et d'être parfois aimé uniquement pour ce qu'on représente.
- C'est pour ça qu'on a besoin de gens comme toi.
- Comment ça ?
- Tu t'es jamais demandé pourquoi t'attirais autant les rappeurs ? Demanda t-il avec un petit sourire.
Elle émit un petit rire et souffla :
- Non mais explique-moi.
- Le problème des rappeurs, c'est qu'ils deviennent très connus trop vite, et la plupart s'habituent mal à la leur popularité grandissante.
- Mais y a des points positifs à être connu... il me semble que ça dérangeait pas Va' outre mesure...
- Ah c'est sur, avec mon crew on rentre tranquille dans les boites les plus cotées de la capitale, les gens ont du respect envers moi, on ne me refuse que très rarement les faveurs que je demande, je plais beaucoup plus aux filles, et je vis de ce que j'aime le plus au monde : écrire.
- Mais ? Parce qu'avec toi il y a toujours un « mais »... souffla t-elle en souriant.
- Mais, quand on est en boîte les gens nous sollicitent à tout moment, par exemple tu peux pas aller pisser sans qu'on te demande une photo, et tu peux ap refuser par ce que c'est ton public qui te fais vivre. Le plus gros point négatif c'est surtout les meufs enfait.
- Ptdr c'était visiblement pas tellement de l'avis de Valentin ça. Ricana t-elle faussement, suivie par Nek.
- Après chacun gère ça à sa guise mais les concerts dont la moitié du public est venu pour ma plastique de rêve, c'est compliqué.
- Ta plastique de rêve ?! On parle du même ken-le-double-menton ?
- Mais t'as vraiment un problème avec mon menton ou bien ? Reparle mal de lui et j'te fais bouffer l'sab-
À peine eut il le temps de finir sa phrase qu'il fut coupé par une poignée de sable qui lui atterrit en plein visage.
- J'vais t'enculer toi. Ricana t-il en empoignant du sable dans ses deux poings.
- C'est une proposition ? Demanda t-elle avec un sourire en coin.
Il lâcha le sable, restant stoïque en la fixant.
- Je rigolais Nek. Souffla t-elle en lui lançant une nouvelle poignée de sable dans le visage.
- Sah quelle déception.

ΚαλυψώOù les histoires vivent. Découvrez maintenant