𝕔𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟛𝟟Ken était allongé dans son lit.
Enfin dans leur lit.
Même si techniquement, ça n'était ni le sien, ni le leur parce qu'il n'existait pas d' « eux ».
Il avait le regard plongé dans le ciel, admirant le soleil chaud de la Grèce monter lentement dans le firmament.
Pas de nuage à l'horizon.
L'eau qui clapotait doucement sur la plage en contrebas. Décidément, il voulait finir ses vieux jours là, près de sa grand mère. Et de Calypso.
Avec elle.
Pourquoi elle ?
Ça faisait des mois et des mois qu'il se posait la question.
Pourquoi elle et pas une autre ?
Après tout Calypso n'avait rien de spécial, elle était très jolie, mais pas autant que celle pour qui il avait écrit Princesse, elle était drôle, mais pas autant que celle à qui il avait destiné -au départ- le gimmick « toi toi toi », elle était rebelle mais pas autant que celle a qui il avait dédié Galatée, elle était marquante, mais pas autant que Suga.
Elle n'était pas mieux que les autres, elle avait ce petit truc en plus, certes, cet éclair dans les pupilles, cette délicatesse dans les iris.
Il l'aimait parce qu'elle était la première à comprendre qui il était vraiment, à coucher avec lui en l'oubliant, à lui faire sortir la tête de l'eau.
Il l'aimait parce qu'elle était authentique.
Parce qu'elle l'aimait vraiment.
Sans fioriture, sans intérêt, à sa défaveur d'ailleurs.
Il l'aimait parce que c'était elle.
Il la rendait malheureuse, et c'était réciproque.
Soudain, il sentit deux mains l'enlacer avec douceur, et elle lui chuchota d'une petite voix ensommeillée:
- Ken, il est sept heures, 'commence pas à trop réfléchir dès le matin, d'accord ?!
Il hocha la tête, elle émit un petit rire.
Il se lova contre elle, tandis qu'elle lui caressait les cheveux avec une extrême tendresse.
Lorsqu'il etait avec elle il entendait des notes de musique, il entendait des sonorités, elle lui rendait l'inspiration.
Elle était sa muse, comme aucune autre ne l'avait été.
Aucune femme ne l'avait jamais rendu à la fois, aussi malheureux et aussi heureux de sa vie.🎶🎶🎶
- Calypso, attends moi bordel ! Hurla Ken, dévalant en tong la butte qui reliait leur maison à la plage.
- Noooon j'veux pas m'afficher avec un mec qui porte des tongs !
Il lui tira la langue et courut plus vite jusqu'à arriver au niveau de la brune.
Il attrapa sa main et la tira un peu en arrière.
- Tout doux ma belle, on dirait que tu fuis. Ricana t-il.
- On dirait un pédophile, Ken. Ricana t-elle.
Il leva les yeux au ciel.
- Tss on peut jamais être mignon avec toi là
- Ça te vas pas trop au teint, t'es plus beau quand tu blagues.
- Ou que je baise.
- Ou que tu ris.
- Bref, j'suis tout le temps beau quoi.
- Tss toujours à se vanter.
Il ricana et ébouriffa ses cheveux.
- Γεια σου όμορφη γυναίκα!
(Salut ma belle !)
Lança un jeune homme, aux cheveux mi-longs blonds, en faisant de grands signes à la brune.
Celle-ci s'arrêta, le regardant, interloquée.
- Τι θέλεις, μαλάκα ?!
( tu veux quoi connard ?!)
Siffla Ken, les yeux plissés et les sourcils froncés.
Le grec claqua sa langue.
- Ça va pas Ken ? Demanda So', alors qu'il passait une main autours de ses hanches, comme pour marquer sa propriété.
Le blond s'approcha et lui demanda :
- γεια σου γλυκιά, είσαι εντάξει; αχ δεν μιλάς ελληνικά...
( salut ma belle, ça va ? Oh, Tu parles pas Grec toi... )
- Qu'est-ce qu'il raconte ?! Demanda t-elle à Nek qui le foudroyait du regard.
- D'la d.
- διαλείμματα μέχρι ! Poursuivit-il.
(Casse-toi !)
- On peut avoir une photo, Mademoiselle Calypso? Demanda le grec, avec un sourire enjoleur, dans un français bancal.
- Refuse. Souffla Ken.
Elle hocha la tête et prit le téléphone du blond.
- On a adoré votre movie d'ailleurs.
- Merci beaucoup.
Ken, lui gagna la plage, enervé.
Il fut rapidement accosté par un groupe de jeune grecques absolument charmantes.
D'habitude il aurait refusé de se joindre à elle, mais il avait été degouté que Calypso consente à discuter avec un mec qui bavait sur elle. Qu'elle consente à briser leur bulle idyllique.
Il fallut peu de temps pour qu'elle le rejoigne au milieu des filles, lui attrape le bras, fasse un petit bonjour poli aux filles et le tire loin d'elles.
Il la suivit un petit sourire aux lèvres :
- Alors comme ça, on se lasse des grecs ?! Ricana t-il, moi les grecques me plaisaient bien...
Elle s'affala contre un rocher, et murmura :
- T'sais quoi ? J'en ai marre qu'on fasse semblant d'en voir rien à foutre l'un de l'autre.
Elle prit une pause, analysant le visage du brun, qui comme à son habitude tentait de rester impassible.
- On sait très bien qu'on est amoureux l'un de l'autre, depuis plus de deux ans maintenant. Enfin, moi, je suis amoureuse de toi.
Il écarquilla ses yeux et un sourire se dessina sur son visage.
Il se posa à ses côtés, et murmura :
- Je crois que j'ai trouvé quelque chose de significatif pour toi.
Elle arqua un sourcil.
- « Viens-tu du ciel profond, ou sors tu de l'abîme,
Ô Beauté ? Ton regard, infernal et divin,
Verse confusément le bienfait et le crime,
Et l'on peut pour cela te comparer au vin. »
Ses yeux se chargèrent de larmes, et une vague de douceur envahit sa poitrine.
Ken, sans la lâcher du regard poursuivait sa déclaration, lui chuchotant ces vers, comme si il l'embrassait.
- « Tu contiens dans ton oeil, le couchant et l'aurore;
tu répands des parfums comme un soir orageux;
Tes baisers sont un philtre et ta bouche une amphore
Qui font le héros lâche et l'enfant courageux. »
Il prit une pause et déposa un baiser dans son cou, avant de poursuivre en murmurant contre son épiderme brûlant :
- « Sors-tu du gouffre noir ou descends-tu des astres ?
Le Destin charmé suit tes jupons comme un chien;
Tu sèmes au hasard la joie et les désastres,
Et tu gouvernes tout et ne répond de rien. »
Elle l'embrassa avec douceur et poursuivit :
- « Tu marches sur des morts, Beauté, dont tu te moques,
De tes bijoux, l'Horreur n'est pas le moins charmant,
Et le Meurtre, parmi tes plus chères breloques,
Sur ton ventre orgueilleux, danse amoureusement. »
Il l'embrassa pour la faire taire et poursuivit :
- « L'éphémère ébloui vole vers toi,chandelle.
Crépite, flambe et dit : Bénissons ce flambeau !
L'amoureux pantelant, incliné sur sa belle
A l'air d'un moribond caressant son tombeau. »
- « Que tu viennes du ciel ou de l'enfer, qu'importe,
Ô Beauté ! Monstre énorme, effrayant, ingénu !
Si ton oeil, ton souris, ton pied, m'ouvrent la porte
D'un Infini que j'aime et n'ai jamais connu ? »
Elle le laissa poursuivre :
- « De Satan, ou de Dieu, qu'importe ? Souffla t-il. Ange ou Sirène, qu'importe, si tu rends,-. Reprit-il bien plus fort.
Fée aux yeux de velours, Rythme, parfum, lueur, ô mon unique reine ! -
L'univers moins hideux et les instants moins lourds ? »
Il avait déclaré la fin de la tirade, les yeux braqués sur elle et les bras tendus dans sa direction, un sourire sur les lèvres.
- c'était magnifique. Souffla t-elle, le souffle court et les yeux brumeux.
Un gigantesque sourire s'était étiré sur son visage.
Derrière-eux, des grecs et grecques applaudissaient, avec de grands sourires, pensant à une demande en mariage.
Mais ça n'était pas une demande en mariage.
C'était plus que ça.
Ils ne s'engageaient à rien.
Pour longtemps.
Aussi longtemps qu'il ferait beau en Grèce, aussi longtemps qu'ils ne verraient pas de nuages.
Aussi longtemps que Calypso aimerait Baudelaire et ses fleurs du mal.
Et le ciel était vide,
Totalement vide et d'un bleu pur et intense.
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Καλυψώ
Fanfiction« - T'es une meuf exceptionnelle, t'as pas le droit de pas être heureuse. J't'avais prévenue, So'. - Comment ça j'ai pas le droit de pas être heureuse ?! - T'es exceptionnelle, t'es merveilleuse, tu t'es jamais demandé pourquoi tout les rappeurs av...