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𝕔𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟛𝟡

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𝕔𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟛𝟡

Les deux jeunes gens arrivés dans le jardin luxuriant de la grand mère de Ken, attendaient patiemment depuis un peu plus de dix minutes, que la vieille femme accepte de montrer le bout de son nez.
Quand elle arriva enfin dans le jardin, elle était accompagnée de son mari, un grand brun au teint basané, semblable à sa femme.
La grand mère avait conservé ses cheveux longs, brossés et étalés sur ses épaules.
Elle portait une longue tunique rose et jaune, et des sandales rouge.
La vieille femme s'approcha de Ken, avec un grand sourire et fondit dans ses bras.
- Oh, mon petit Ken, je suis tellement heureuse de te revoir ! Comment s'appelle la jeune fille ?
- Bonjour mamie, souffla t-il attendri, c'est ma petite amie, Calypso. Elle voulait vous rencontrer, et je voulais vous la présenter.
La grand mère s'approcha de la jeune fille, et la prit pudiquement dans ses bras, avant d'enrouler une des boucles de Calypso autours de son doigt.
- Calypso, ma petite, tu viens d'ici ? Demanda la grand mère, avec un fort accent grec.
- Non, je suis française, mon père est français et ma mère vient des Caraïbes.
La grand mère eut un petit rire.
- Tu ne dois pas connaître tout ton arbre généalogique, tes cheveux ne trompent pas : tu as des racines ici.
Calypso eut un petit rire.
Le grand père de Ken apparut, beaucoup plus froid, n'adressant presque pas la parole à Calypso.
Il la jaugeait longuement, comme Ken avait pu le faire au tout début.
Ken la sondait du regard : il voulait savoir si elle les aimait.
Calypso se sentait un peu mal à l'aise, la froideur du grand père de Ken, qui ressemblait à son petit fils comme deux gouttes d'eau, la rendait anxieuse.
Elle avait l'impression de sentir le sol se dérober sous ses pieds, la jeune femme commença à regretter son choix, elle avait peur de ne pas être acceptée par les grands parents de Ken : ils étaient tout pour lui, si ils ne voulaient pas d'elle, il n'en voudrait pas non plus.
La jeune femme ferma ses yeux et inspira avant de retrouver un visage -faussement- souriant.
- Les jeunes, allez donc profiter de la piscine, je vais préparer le repas.
- Madame, vous avez besoin d'aide ? Proposa immédiatement Calypso.
- Non non ma belle, je vais y arriver seule, merci. Sourit la vieille femme.
- N'hésitez pas à m'appeler, si vous avez besoin d'aide alors. Sourit-elle, poliment.
La grand mère hocha la tête avec un petit sourire.

🎶🎶🎶

Ken et Calypso, plongèrent dans l'eau délicieusement tiède, avec un grand sourire.
La brune, sortit la tête de l'eau, pour observer Nek, accoudé au rebord de la piscine.
Son corps bronzé, se fondant dans l'eau, ses cheveux trempés, dégoulinants sur son torse, ses sourcils froncés, plissant son front.
Elle le trouvait magnifique.
Existait-il, sur terre, un homme plus beau ? Elle en doutait fortement.
Calypso s'approcha du brun en petites brasses.
- Ça va mon coeur ? Demanda t-elle avec douceur.
Il haussa les épaules.
- Oui oui, t'inquiètes.
Assez paradoxalement, les yeux du bruns pétillaient, il avait un grand sourire dessiné sur les lèvres, et son torse était bombé vers l'avant, mais il avait les sourcils froncés et le dos noué.
La jeune femme passa ses mains sur son dos et le lui massa doucement.
- Qu'est-ce qu'il t'arrive ?
Il avait peur de ce qui se déroulait là.
Faire rencontrer la femme de sa vie, à des membres de sa famille, qui lui étaient très chers, n'était pas un acte sans signification ni répercussions.
Si ses grands parents n'aimaient pas Calypso, il allait être compliqué de composer toute sa vie avec les deux.
- J'suis un peu stressé par votre rencontre. T'aimes bien mes grands parents ?
- J'adore ta grand mère, mais ton grand père ne m'aime pas beaucoup, je crois.
- Tu te fais des idées, t'inquiètes pas, ma belle.
Calypso lui lança un petit sourire.
- T'as soif ? J'vais nous chercher à boire
- oui, merci. Souffla t-elle, appuyant sa tête contre le rebord de la piscine, pour profiter des rayons du soleil.
Ken s'extirpa de l'eau et enfila un peignoir pour aller chercher à boire dans la cuisine.
La petite cuisine typique de sa grand mère n'avait pas bougée depuis les dix huit ans de Ken, c'est à dire depuis la première fois où il avait vu sa grand mère.
Lorsqu'il arriva, il vit sa grand mère, découpant un poivron en petit cube, discutant avec son papy, l'air contrit.
- Ça va ? S'enquit le brun.
- Nous discutions, avec ta grand mère, de ta fiancée, Calypso. Souffla le vieil homme.
- Calypso et moi, ne sommes pas- enfin bref, que pensez vous d'elle ? Lança t-il avec un gigantesque sourire.
Le vieil homme ajouta un peu de crème fraiche dans sa préparation tandis que la vieille femme hachait une viande blanche, énergiquement, sans un mot.
Ken sentit une vague de froid envahir son corps et torturer ses entrailles.
- Alors ?
Le grand père haussa ses épaules.
- Je ne l'aime pas.
Ken sentit ses pieds se dérober sous son corps, il ne s'était pas du tout attendu à ça. Il n'avait pas pensé que certaines personnes pourraient ne pas l'aimer, lui qui la chérissait tant.
- Pourquoi ? Se risqua t-il.
- C'est pas une fille comme ça qu'il te faut.
-Qu'est-ce que tu entends par « une fille comme ça » ?
- Il te faut une fille bien, pas cette Calypso.
Le vieillard décala le rideau en dentelle qui masquait la fenêtre, qui elle-même, donnait sur le jardin luxuriant des vieilles personnes, et plus précisément sur la piscine.
Calypso, sortait de l'eau, dans son maillot de bain rouge vif, assez échancré, celui qui rendait Ken complètement fou.
Il salivait rien que de la regarder de loin.
Il fallait bien dire que la Grèce rendait service à Calypso, elle était tout les jours un peu plus belle : plus bronzée, plus assurée, plus joyeuse...
- Calypso est une fille bien. Puis, il ajouta, plus pensif : C'est la fille.
Son grand père haussa les épaules d'un air de désapprobation.
- Tss.
- Et toi, mamie, t'en penses quoi?
La femme haussa les épaules, sans le regarder dans les yeux.
- Moi, je l'aime bien. Finit-elle par lâcher, le plus simplement du monde, ce qui lui valut un regard méprisant de la part du grand père.
- Tss. Elle va profiter de toi. Les filles gentilles ne sont pas aussi exubérantes.
- Papy, tu es quelqu'un de très important pour moi. Je t'aime plus fort que beaucoup de gens sur cette bonne vieille terre. Assura Ken. Mais cette fille là, elle est spéciale. J'ai passé des mois à la conquérir, des mois à profiter d'elle, des mois à la faire souffrir, des mois à la reconquérir et aujourd'hui je veux passer tout les mois qui me restent avec elle. Alors ton avis, cette fois-ci, ne m'importe pas. Désolé. Souffla Ken, un peu penaud.
Son grand père, contre toutes attentes lui lança un grand sourire.
- Tu as vraiment l'air de tenir à elle.
La grand mère de Ken attrapa un torchon et le lança sur son mari, en grognant :
- T'as beaucoup de qualité, mais pas celle de l'observation. Evidemment qu'il l'aime, et c'est très réciproque, elle se tourna vers Ken, je peux te l'assurer mon petit gáta.
Ken sourit.
- Bon alors écoutons ta grand mère. Suis ton instinct, fils, mais fais attention. Sourit le vieillard.
Ken hocha la tête et remplit deux grands verres de citronnade et les apporta jusque sur la terrasse.
- Ça va ? T'en as mis du temps. Souffla t-elle avec un petit sourire
- Ça va. Souffla t-il avec un sourire amusé, lui tendant un verre, tout en glissant doucement dans l'eau.






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Tu sais,
ce qui m'a fait peur, c'était qu'on se rate, qu'on passe une vie l'un sans l'autre, pour un détail, pour un train manqué, pour un message jamais envoyé, qu'on croit s'oublier et que finalement on arrive jamais à de retrouver.

Mais,
ils s'étaient retrouvés, ils s'étaient enfin retrouvés.
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ΚαλυψώOù les histoires vivent. Découvrez maintenant