- 𝟙𝟡 -

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𝕔𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟙𝟡

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𝕔𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟙𝟡

Des frissons parcouraient sa peau.
Il faisait froid à présent, et pour cause : la nuit était tombée depuis bien longtemps sur Paris, et pour la première fois de sa vie, Ken se sentait un peu à sa place dans cette grande ville trop petite pour lui.
Il ferma ses yeux et laissa le vent caresser son épiderme.
Nek souffla et porta sa main à son ventre, depuis quelques temps, il éprouvait cette même sensation : il ressentait comme une envolée de plumes dans son bas-ventre.
Ce n'était pas désagréable, juste étrange, qu'à la simple évocation de sa douce, son coeur se soulevait comme allégé, libéré de ses péchés accumulés après tant d'années.
C'était sans doutes que pour la première fois de sa vie, il couchait avec une meuf qui ne lui promettait rien et à qui il ne devait rien non plus.
Pourtant, ne rien se promettre c'était comme se promettre tout.
Ils se juraient un non aboutissement : il n'y avait pas de limites, pas de règles, pas d'objectifs à atteindre, pas de finalité.
Il n'y avait que lui, qu'elle, deux trimards qui partageaient des sentiments un peu flous, pas vraiment concrets mais assurément forts.
Finalement, après moult réflexions, il en était arrivé à la conclusion que toutes les teuchs ne se valaient pas, que celle de Calypso était la plus délicate qu'il soit.
Nek passa une main dans ses cheveux bruns.
Les quais de scène, c'était vraiment un endroit cliché pour se questionner sur le sens de la vie.
Mais Nek s'était fait la réflexion : est-ce que vouloir être original n'était pas un peu être conforme au modèle sociétal ?
Il sourit en pensant au fait que Calypso ne se posait sans doutes pas autant de questions sur eux-deux et sur leur place dans l'univers que lui.
Calypso était la fille du vent, elle allait là où elle voulait, suivant les courants, sans jamais s'inquiéter de l'endroit où elle se trouvait, ni d'où elle venait.
Elle vivait, c'est tout.
Et c'était déjà pas si mal.
Le brun fut secoué d'un petit frisson, le tirant de sa réflexion.
- Il fait froid pour la saison, pas vrai ? Lui lança une voix féminine légèrement rauque.
Il se tourna un peu vers la droite et vit une jeune femme métisse, aux cheveux blonds clairs qui lui descendaient jusqu'au bas des reins.
Elle tenait entre ses doigts une cigarette, qu'elle peinait à allumer du fait des ses longs ongles en acrylique.
- Rah 'fait chier ! Pesta t-elle entre ses dents.
Il se saisit de son briquet et fit danser la flamme de ce dernier au dessous de la cigarette.
Les flammes embrasèrent le bout de cette dernière, délicatement.
La jeune femme ferma un instant ses yeux bordés de faux-cils, pour le remercier silencieusement.
Il la regarda prendre de grandes taffes, puis recracher la fumée, un peu disgracieusement.
- Toi, t'as l'air de t'poser pas mal de questions... souffla t-elle en le regardant du coin de l'oeil.
Il esquissa un petit sourire.
- Ça fait vingt-cinq ans que j'me pose des questions.
- Pourtant, ça fait longtemps que jt'ai pas vu traîner tes basques ici... murmura t-elle.
Il émit un sourire.
- Comment tu sais que je viens là souvent ? Souffla t-il.
- C'est pas bien compliqué, lança t-elle en recrachant sa fumée, je suis ici tout les soirs depuis un an. C'est pas la première fois que jte vois par ici. .
- Hm. Comment tu t'appelles, belle inconnue ? Souffla t-il avec un air mi-amusé mi-sérieux.
- Britanny.
- Et j'peux te demander ton vrai nom ? Souffla t-il en la regardant écraser sa cigarette sur le rebord en pierre des quais.
- ... Angélique. Murmura t-elle après une courte hésitation.
Il sourit et lança :
- C'est paradoxal.
- Ça l'est autant que de se balader sur les quais à Paris, la nuit alors qu'on pourrait être au fond de son lit.
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- Qu'est-ce qui t'amènes?
- J'me pose certaines questions.
- À propos de ? Demanda t-elle en inspirant longuement.
- Ma meuf.
- Ah les meufs, quelle source de problème, hein ? Ricana Britanny.
- C'est pas vraiment elle qui me pose problème. C'est davantage ce qu'on fait ensemble et si j'ai fait le bon choix...
- Si t'as fais le mauvais, tu finiras par retrouver le chemin qui t'es destiné. Si ça marche pas entre-vous, sache qu'il y a des milliards de vies sur Terre, y a sept milliards d'êtres humains, et au moins trois milliards de meufs... 
- Elle est incomparable.
- Elles le sont toutes.
Le brun replongea son regard dans les eaux agitées de la Seine.
Nek se retourna vers elle et s'ébroua légèrement avant de reprendre sa marche vers chez lui.
- Merci Angélique, bonne nuit.
- À bientôt.
Le brun fut arrivé chez lui quelques minutes après, il inséra ses clés dans la serrure sans réelle discrétion.
Lorsqu'il ouvrit la porte il vit Calypso, vêtue d'une chemise trop grande pour elle, appuyée contre un mur du couloir.
- Ça va mon coeur ? Souffla t-elle.
- Ça va.
Il se dirigea vers elle, refermant à la hâte la porte d'entrée avec la pointe de son pied. 
Le brun déposa un baiser sur ses lèvres et rejoignit les draps à sa suite.

ΚαλυψώOù les histoires vivent. Découvrez maintenant