- 𝟜𝟙 -

779 43 8
                                    

𝕔𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟜𝟙

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.


𝕔𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟜𝟙



Il était presque midi, et Ken sortait tout juste de la douche. Il faisait un temps radieux dehors, aucuns nuages à l'horizon, juste l'étendue bleue du ciel, qui se fondait avec les délicieuses couleurs de la mer.
Nek se sentait vraiment chez lui ici. Pour lui, la Grèce, représentaient les jours heureux, ceux que rien ne gâtaient.
Il enfila une chemise rouge avec des dragons, de celles qui n'allaient qu'à lui, avec un short large. Le brun s'attacha les cheveux en une petite queue de cheval, et quitta la maison, fermant soigneusement la porte avant de s'engager sur le petit sentier en pierre qui menait à la route.

🎶🎶🎶

Calypso, était allongée dans leur lit, la lumière du soleil filtrant à travers les pales des stores en bois.
Elle se leva, cherchant Ken du regard, sans le trouver.
Elle ne s'inquiéta pas : il était comme ça, il partait sans prévenir et revenait ensuite, guilleret.
La brune se rendit dans la salle de bain, la douche était encore trempée, il n'était pas parti depuis longtemps
Elle se glissa dans la douche, et laissa l'eau tiède ruisseler sur son corps, ça lui faisait un bien fou.
Ce pays, lui faisait un bien fou.
Elle se sentait enfin heureuse et complète, pour la première fois de sa vie.
La jeune femme s'habilla rapidement, et s'installa dans le hamac, ses jambes battant dans le vide.
Entre ses mains, un livre, Les Misérables, de Victor Hugo.
C'était probablement son livre préféré, parce que rien n'égalait la tristesse et la misère du vieux paris d'Hugo.
À part peut-être Ken sous la douche.
Mais c'était un autre débat.
Elle ferma ses yeux un instant, et se décida à se lever du hamac, paresseusement, pour aller chercher ses lunettes de soleil, entreposées dans la pièce-débarras.
Lorsqu'elle y entra, son téléphone portable, allumé, vibrait dans tout les sens.
Qui osait-donc déranger leur lune de miel prolongée ?
Elle se décida à retourner dans son hamac, ses lunettes sur le bout du nez, son ordinateur portable sous le bras, et son téléphone dans la poche.
Elle consulta sa boîte mail.
Des tonnes de messages en absence, et surtout des relances de son agence de voyage, qui voulait savoir si elle voulait repousser leur retour, comme elle le faisait depuis le début de leur voyage.
Elle vit avec consternation qu'on avait déjà répondu à sa place, à leur place...

De : Privatefly
À : Mark Archibald
Bonjour Mademoiselle Calypso,
Nous nous permettons de vous contacter, vous et votre invité, M. SXXXXXX à propos de votre retour (fixé sur le billet que nous vous avons envoyé il y a déjà plus d'une semaine). Souhaitez-vous le reporter, le déplacer à une date ultérieure, l'avancer ou le maintenir ?
Excellent séjour à vous,
Privatefly de Air France.

De : Mark Archibald
À : Privatefly
Bonjour,
Je me permet en tant qu'agent de Mademoiselle Calypso, de maintenir son vol à la date et aux horaires convenues.
Bonne journée.
Mark Archibald.

La date du retour de leurs longues vacances en Grèce n'avait pas été avancé, dieu merci, mais ce mail avec son billet de retour confirmé, la confrontait à la fin de leur escapade.
« Toutes les bonnes choses ont une fin, pensa t-elle. Mais il n'est pas dit que toutes les bonnes choses ne peuvent pas se succéder les unes aux autres. »
En revanche, elle avait du mal à comprendre qui exactement, était Mark Archibald.
Elle se permit de le contacter.
Assise dans son hamac, elle appuya sur le bouton « conversation audio-visuelle » dans les contacts de son iPhone.
- Ahhh  Calypso, en personne !
Le brun activa donc FaceTime, et calypso se retrouva nez à nez avec un brun aux cheveux plaqués, aux yeux perçants et au teint bronzé.
- Salut Mark, tout va bien ?
- Salut So', yeah et toi ?
- Moyen, tu m'expliques qui tu es, et pourquoi tu te mêles de mes affaires ?
- Je suis Mark Archibald, ton nouvel agent, bébé. On m'a demandé de te réveiller un peu; t'es un réel talent, on va pouvoir t'emmener très loin. Sauf si tu restes coincée sur ton île, coupée du monde. Ici, chaque jours on découvre de nouveaux talents. Fais attention.
- C'est une menace ?
- C'est un conseil, très précieux, d'agent à actrice.
- D'accord. Je rentre avec mon cher et tendre d'ici deux semaines.
- ça serait souhaitable, mais profites, t'es radieuse en ce moment, le soleil te fais du bien. Sourit-il.
- Ça se verra à l'écran, quand je rentrerai. Si tu as des propositions, bien entendu.
- tu rigoles ? Tout le monde te réclame, je t'ai sauvé et réservé un rôle pour un film prometteur : il va t'emmener aux Cesars, j'en suis sûr. Souffla t-il avec un petit clin d'oeil.
- À ce point ?
- Je t'envoie le script ce soir. Sache que le réal' te veux pour un rôle bien spécifique, très différent de ce que tu fais d'habitude...
- Je verrais ça ce soir, alors. Sourit-elle.
Il hocha la tête.
- Prends soin de toi, j'te rappelle asap.
Puis, il coupa la communication.
Soudain, le téléphone de Calypso se mit à vibrer dans sa poche. 
C'était Valentin.

🎶🎶🎶

- C'est moi ! Lança Ken, en refermant soigneusement la porte de la petite maison en pierre de ses grands parents.
- T'as fermé la porte ? La chaleur va rentrer si-
- Oui, yaya. Murmura t-il avec un sourire attendri, en la prenant dans ses bras.
- Bonjour gatáki, souffla t-elle en resserrant leur étreinte.
- T'as pas emmené... Balisto ? Demanda le grand père de Ken, qui venait d'apparaitre dans le salon.
- Calypso, anóito ! Assena la grand mère, en se dirigeant à petit pas vers la cuisine, pour remplir trois verres de citronnade.
Le vieillard haussa les épaules, d'un air suffisant. Comme si ça n'importait pas vraiment.
- J-je lui ai récité les roses de Saadi. Souffla t-il avec une voix qui rayonnait de bonheur.
La grand mère de Ken apporta les citronnades avec un grand sourire.
- Félicitation, murmura t-elle, en le prenant dans ses bras. Ken passa sa main dans son dos, ses bagues frottant doucement contre le vêtement de sa grand mère. Le fer contre le tissus. Le froid contre le chaud.
Le grand père de ken poussa un long soupir.
- Tss. C'est pas une fille pour toi. Et toi, tu lui récites le poème ?! C'est pas à prendre à la légère !
- Je sais, papi. Je suis sûr des sentiments que j'éprouve pour elle. J'ai envie de construire ma vie avec Calypso. C'est la fille, je te l'assure. Murmura t-elle.
Il leva les yeux au ciel.
- Balivernes ! Cette fille n'est pas faites pour toi. C'est une catin. Votre relation n'est belle que grâce au soleil de la Grèce. Siffla t-il.
- Je la connaissais bien avant d'arriver ici. Elle était belle sous la pluie de Paris, et notre relation aussi. Souffla t-il.
Devant le regard dépité de son grand père, il ajouta, un peu penaud mais remonté :
- Qu' est-ce que qui fait d'elle une catin selon toi ?
- J'ai vu son film.
- Cyan ? Demanda Ken.
- Oui. Elle est tout le temps nue, on ne peut rien construire avec une femme qui se montre ainsi.
- Ça fait partie du métier, anóito ! C'est de l'art, elle célèbre la beauté du corps féminin. Heureusement qu'elle fait ce qu'elle fait : il faut des femmes qui osent, et elle a un très beau corps. T'es pas le dernier à reluquer les petites biches sur la plage, alors ne joue pas au bigot avec moi. Ricana t-elle d'une voix rauque.
Ken observait la scène un peu amusé.
- Peu importe. Ça n'est pas son métier qui m'intéresse chez elle. Il ne me pose aucun problème, donc. En revanche, c'est la femme la plus merveilleuse que je connaisse.
- Tu dis ça maintenant. Siffla sa grand mère. Regarde, on craque, et on se retrouve bloqués avec un vieux grincheux. Rit-elle.
- Bon va rejoindre ta dulcinée toute nue là. Lança le vieil homme avec un sourire.
Ah les jeunes, intenables. Souffla t-il, plus bas.

Après tout, il y avait bien une chose au sujet de Calypso que le vieillard avait deviné avec justesse...

ΚαλυψώOù les histoires vivent. Découvrez maintenant