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𝕔𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟜𝟟

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𝕔𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟜𝟟


Quand Sneazz' fut parti, Ken ralluma son téléphone : il était tard, et Calypso n'était toujours pas rentrée.
Le brun, fronça les sourcils, voyant le long pavé qui lui était adressé, provenant de sa bien aimée.
Il lut et analysa chacun des mots, chacune des phrases, tentant de comprendre pourquoi, aussi soudainement, elle s'éloignait encore de lui.
Il avait conscience du fait qu'il n'était pas assez bien pour elle, mais il l'aimait trop, et il savait trop qu'ils étaient faits l'un pour l'autre, pour la laisser s'enfuir.
Il allait la récupérer, sur le champ, s'excuser platement et changer, pour elle.
Elle le rendait sans cesse meilleur.
Si elle le critiquait, aujourd'hui, et que c'était suffisant pour la faire s'éloigner de lui, alors il devait changer. Parce que c'était des âmes soeurs, parce qu'entre eux, c'était platonique et physique, parce qu'ils se suffisaient à deux, parce qu'ils se rendaient mutuellement meilleurs, parce qu'il n'avait jamais autant aimé, jamais autant chéri de toute sa vie.
Parce qu'il n'imaginait rien sans elle à ses côtés. Parce qu'ils avaient passés trop de temps ensemble, trop de bon temps, pour oublier, pour repartir à zéro.
Il n'en avait pas la force.
Parce que quand on trouve son âme soeur, on ne la laisse pas filer.
Il allait la laisser faire sa moula, il allait la laisser gagner ses awards, et ensuite, riches et heureux, ils s'enfuiraient tout les deux, loin de Paris.
Il aimait Paris, c'était sa ville natale, son premier amour. Mais il devait quitter son berceau, prendre son envol, apprendre à voler.
Et Calypso lui en donnait la force.

Ken resta un long moment, les yeux dans le vague.
Putain qu'est-ce qui n'allait pas chez lui ?
Pourquoi est-ce qu'il ne parvenait pas à penser autant à elle qu'il ne pensait à lui ?
Pourtant, il l'aimait, de tout son coeur même, et ça n'était plus à démontrer, il lui avait quand même dit, les Roses de Saadi.
Il supposa qu'il l'aimait tellement naturellement, et qu'il avait oublié qu'elle ne lui était pas acquise 
Il fut étonnement heureux qu'elle aie le courage d'avouer ce qui n'allait pas.
Ken l'aimait pour ça : son avis tranché sur les choses, l'absence de tergiversation, ses prises de décisions fermes...
Il se leva, et alluma l'eau de la douche.
Il allait aller la voir. De toutes façons, il savait où elle était allée.
Le brun se glissa sous l'eau délicieusement chaude. 
Il se souvint des engueulades qu'ils avaient eu dans cette pièce, lorsqu'il avait montré son opposition à ses opportunités de boulot.
Putain, on était tellement heureux là-bas... Regretta t-il.
Il éteignit sa douche et s'habilla rapidement, avant de se saisir de son télephone.
Il n'allait pas lui écrire un son pour s'excuser.
Ni lui organiser une fête
Encore moins lui organiser un voyage.
Ils l'avaient trop fait.
Ils avaient tout essayé.
Ils avaient trop tenté de masquer leurs imperfections, pourtant si belles et singulières,
Montant crescendo, comme si c'était un concours, comme si ils devaient échapper aux réels problème dans cette débauche d'idées originales, dans cette débauche de luxe.
Il comprit enfin que c'était exactement ce qu'elle attendait de lui :  comprendre ce qu'elle lui reprochait, changer, et revenir vers elle, simplement, pour s'excuser.
Elle voulait qu'ils soient heureux, durablement.
Ken passa une main dans ses cheveux.
Peut-être que ce qu'ils avaient vécu en Grèce n'etait pas le vrai bonheur. Apres tout il n'y avait rien pour nuire a leur bonheur, alors ce n'etait qu'idyllique.
L'amour et le bonheur ne pouvaient etre ni parfaits, ni idylliques.
Ils devaient être durs, terrible, douloureux parfois.
Parce que la passion était déchirante, parce que pour accéder au Paradis, il faut de longues années de douleur.
Nek comprit, seul, dans sa douche, ce jour là.
Que le problème n'était pas lui, ni Calypso.
Le problème était sa conception du bonheur et de l'amour.
Ils ne pouvaient pas être heureux, parce que pour être heureux sereinement, il faut accepter d'être malheureux, certaines fois.
Alors qu'il lavait ses cheveux, avec beaucoup de shampoing hydratant, il pensa à toutes ses ex. Il les avaient quittées, elles aussi, parce qu'il sentait qu'ils ne seraient plus heureux.

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