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𝕔𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟛𝟜

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𝕔𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟛𝟜

Valentin, le pas tranquille marchait en direction de l'appartement de Calypso, qui ne se trouvait qu'à quelques stations de métro du siens.
Il frappa à la porte et une calypso stressée lui ouvrit la porte.
- tu penses que je devrais y aller ? Souffla t-elle.
Le brun se posa dans son canapé, levant les yeux au ciel avec un petit ricanement.
- vous les meufs, toujours à se prendre la tête.
- Ne généralises pas, on est pas toutes comme ça, et je suis rarement dans cet état.
- Bah tranquille, alors, viens tirer une latte. Souffla t-il, coinçant un teh entre ses dents.
Elle consentit.
La jeune femme savait que ce qu'elle allait faire juste après, dans deux heures et demie précisément, allait détruire tout ce qu'elle avait mit en place avant.
Elle regrettait déjà, mais elle devait le faire.
Parce que même si ça brisait le cercle du deuil amoureux, elle avait besoin de réponses.

🎶🎶🎶

Les talons de Calypso, claquaient avec une certaine assurance, sur le sol trempé de Paname.
Elle ferma ses yeux un instant et prit une grande inspiration.
Puis, elle les rouvrit, et repensa à la soirée étrange qu'elle venait de passer.
Pendant plus d'une heure, elle avait regardé un film parlant de son ex.
En réalité, elle avait trouvé que ce film était plus à propos d'elle que de Nekfeu.
Elle s'était identifiée à lui dans leur rupture.
Au départ, elle avait été tendue, elle avait eu peur de ce qu'elle allait découvrir, mais il l'avait portée jusqu'au bord des larmes.
Calypso avait tiqué à plusieurs instants, surtout quand elle avait vu dans quel état elle l'avait plongé.
Dans quel tristesse elle l'avait fait sombrer.
Elle ne regrettait pas.
Le temps n'était plus aux regrets.
Calypso avait frissonné en entendant son évocation à multiples reprises par le biais de sons de Nek.
Elle s'enveloppa un peu plus dans son grand manteau gris anthracite et avait repassé le film plusieurs fois, en boucle dans son cerveau.
Évidemment, elle avait tiqué sur le mot « toi », qu'il avait évoqué plusieurs fois en parlant d'elle.
Elle avait failli pleurer quand elle avait entendu «Quand j'écrivais, d'où sors-tu ta douceur tue »
Parce qu'elle ne savait pas si en utilisant cette phrase, ces backs « toi toi toi », il la désignait comme une des femmes de sa vie, ou si il parlait d'une toute autre femme.
Mais c'était là toute la complexité de Ken, on ne savait jamais vraiment qui on était pour lui, si on ne faisait pas partie de ses gars.

Le fait de devenir intime avec Ken lui avait fait comprendre beaucoup de choses sur son oeuvre.
Notamment sur le gimmick « toi », sur le terme Princesse...
Il y avait eu une Princesse, la toute première, à qui il avait destiné le son éponyme.
Il y avait eu une douceur, la toute première, pour laquelle il avait crée le fameux «toi toi toi».
Puis, il y avait eu toutes les autres, qui avaient plus ou moins marquées sa vie.
Le défilé presque mortuaire de ses ex.
Mais elle l'avait remarqué, il appelait toutes ses conquêtes passagères « Princesse », elle l'avait entendu draguer de nombreuses filles, de nombreuses fois, avant qu'ils ne soient ensemble, en usant de ce mot. Elle savait qu'il y avait eu une princesse qui comptait énormément pour lui.
Elle savait que désormais, il la haïssait.
Le fait qu'il use le gimmick « toi,toi,toi » était à la fois flatteur et terriblement humiliant.
Il la décrivait comme une femme qui avait marqué sa vie, mais aussi comme un nom de plus dans l'immense liste de ses conquêtes.
Elle se surprit à être soulagée qu'il n'ai pas décidé de se tatouer le nom de chacune de ses conquêtes, sans quoi il serait plus recouvert d'encre que le dos d'un yakusa.
Mais elle savait qu'elle, elle avait été, et qu'elle était peut-être encore une femme qui comptait pour lui. Il ne l'appelait pas Princesse, il l'appelait Trésor.

Elle sourit, une larme roulant sur sa joue.
Puis, elle démarra la playlist spotify « Nekfeu », « Les étoiles vagabondes ».
Et lança la première track.
La voix de Ken emplit ses oreilles et les berça un instant, avant qu'on ne la percute de plein fouet.
- Eh ! Fais attention ! Siffla t-elle.
L'homme retira sa capuche, laissant ses cheveux s'échapper, pour retomber délicatement sur ses épaules.
- Oh, pardon.... Calypso ?! S'exclama t-il.
- Ken. Murmura t-elle.
Ils se jaugèrent du regard.
- T'étais au ciné ?
- Ouais. J'suis allée voir ton film.
- Et alors ? S'enquit-il, avide de retour.
- Il est très à ton image.
- C'est-à-dire ?
- Pas vraiment honnête, terriblement romancé, donneur de leçon... souffla t-elle.
Il eut l'air un peu déçu et blessé.
- mais il est très bien réalisé, il a un bon fond... il est très beau. Reprit-elle un peu à contre-coeur.
Il regagna un semblant de sourire.
Un petit silence s'installa entre-eux, ils se regardaient dans les yeux, comme s'ils se sondaient l'âme, l'un de l'autre. Puis, Ken brisa le blanc :
- Calypso, est-ce qu'on était ensemble uniquement parce que tu me trouvais beau ?
Elle haussa les sourcils.
C'était assez inattendu venu de sa part.
Elle haussa les épaules et souffla :
- Oui. Probablement au départ. On est toujours attiré par le physique de quelqu'un avant d'aimer son mental. Mais rassure-toi, je suis restée parce que j'ai découvert qui tu étais, au plus profond de toi.
« Mais ça n'a pas suffit à te faire rester. » pensa t-il.

- Et qu'est-ce que tu y a découvert ?
- Qu'il y avait bien plus intéressant chez toi que Nekfeu.
Des grosses gouttes s'abattaient sur leurs visages, sans les distraire dans leur échange.

- que Nekfeu ? Comment ça ?
-C'est comme ça que j'ai interprété ton film, c'est pour ça que je l'ai trouvé bon. Tu montres Nekfeu dans ce film, tu montres que tu t'es enfermé dans ton personnage, dans l'armure que tu t'étais fabriquée.
- Tout le monde se crée une armure. Il prit une pause. Sauf toi. T'es toujours authentique.
- C'est mon personnage, d'être moi-même. Tout le temps. Mais je souffre, probablement autant que toi, parce que si toi, tu te fais du mal tout seul, moi, je subis la colère et l'aigreur des gens.
Il se sentit visé. À juste raison.
- Alors en quoi s'enfermer dans son personnage est si négatif ? Demanda t-il.
- tu te mens à toi-même, Ken. Pour moi, tu n'es pas vraiment, ou pas totalement, cet homme qui regarde une foule de japonais marcher dans la rue avec cet air évaporé ! Tu n'es pas cet homme donneur de leçon, cet homme qui fait faire des longs plans séquences dans un temple poussiereux à boire du thé en écoutant un vieux avec un air concerné. Nek, ton film était très beau, il fera un carton, n'en doute pas. Mais il n'est pas honnête. Tu n'es plus honnête depuis que tu as essayé de l'être, tu n'es plus honnête depuis que tu as vendu ton honnêteté. Cyborg et Feu, étaient honnêtes, parce qu'ils se voulaient être le reflet de ta personnalité, la vraie, parce qu'ils s'adressaient à des amis, à des gens à qui tu devais de l'honnêteté. Mais aujourd'hui, tu ponds un film un peu insipide qui montre à quel point la capitale t'étouffe et au combien la Grèce c'est mieux. Probablement, je n'en doute pas. Mais si Paris t'étouffe ça n'est parce que tu es devenu trop grand ou que tu as trop vu la capitale : c'est parce que tu la regardes avec cet air hautain, pédant, supérieur. Tu as toujours des choses à apprendre, même de ceux qui ne savent rien.
Tu as perdu tes yeux d'enfants Ken. C'est sans doutes la pire chose qui pouvait t'arriver.
- Je le sais. Je sais tout ça, je sais ce que tu en penses. Ce film n'est pas vraiment un film qui parle de ma vie, il parle de celle de Nekfeu. Et c'est vrai que j'ai tendance à m'oublier en lui.
- C'est bien dommage. Je préfère milles fois Ken.

Il sentit son coeur tambouriner dans sa poitrine.
Elle sentit le sien vibrer.

ΚαλυψώOù les histoires vivent. Découvrez maintenant