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𝕔𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟚𝟝

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𝕔𝕙𝕒𝕡𝕚𝕥𝕣𝕖 𝟚𝟝

Ken était allongé en boule dans son lit.
Son coeur était gros. Enfin, façon de parler parce qu'il trouvait que cette phrase était complètement fausse; lui il ne ressentait rien dans son coeur, il ressentait tout dans le ventre.
Actuellement, sa gorge et son ventre étaient noués.
Il écrasa une de ses larmes avec la pulpe de son index et ferma ses yeux.
Il pensait trop à elle. Se retournant dans son lit jusqu'à en défaire les lattes, il avait toujours l'espoir de sentir son corps froid se coller contre son le sien.
Mais elle ne viendrait pas. Il le savait.
Pourquoi est-ce que c'était toujours aussi compliqué ?
Il se leva, et jeta un coup d'oeil à l'horloge, il était 03 heure 03 et il avait une furieuse envie de fumer.
Cétait la première fois en un an et demi.
À peine partie,  elle détruisait déjà la moitié de sa vie.
Il se pencha vers son côté du lit, désespérément froid, et ouvrit le tiroir du chevet de Calypso.
Sa main tomba sur une boite de cigarette.
C'est con. Il était tellement préoccupé par lui-même qu'il n'avait même pas remarqué ce qu'il lui faisait subir. Il la détruisait à petit feu, sans le faire exprès il l'avait blessé.
Pourtant c'était un homme honnête. Il Faut croire qu'il ne mentait qu'à ceux qu'il aimait.
Le jeune homme se saisit de son briquet et enclencha la flamme.
Il alluma sa clope et la coinça entre ses lèvres, puis expira longuement la fumée.
Son monde partait en couille, alors ses bonnes résolutions pouvaient bien attendre.
Il ferma ses yeux, et ses pensées, ses peurs, sa tristesse, ses souvenirs, ses remords et ses regrets se transformèrent peu à peu en mots.
Des myriades de mots, de phrases, de vers et de rimes virevoltaient dans son cerveau.
Il expira une nouvelle fois sa fumée, et se saisit d'une feuille, rangée dans le tiroir de sa table de chevet, il se saisit d'un bic un peu cassé et commença à gratter.
Il écrivait des mots et des images qui se transformèrent rapidement en vers, en rimes.
Toute la nuit, il enchaîna cigarette sur cigarette, et grattait feuille sur feuille.
Calypso lui avait encore rendu service, il avait recouvré l'inspiration.
Vers six heures du matin, il se rendit compte qu'il n'avait plus de cigarettes, il descendit donc en acheter.
Il enfila un pull noir, rabattant la capuche sur ses cheveux indisciplinés, et enfila un jogging noir, pour parfaire son look d'homme transparent.
Quel paradoxe.
Plus jeune, il n'avait qu'une envie : celle de briller, d'être connu et reconnu.
Aujourd'hui, il aurait voulu disparaitre.

🎶🎶🎶

*toc toc*
*toc toc*
Faute de réponse, Calypso enfonça ses clés dans la serrure, ouvrant la porte de leur appartement.
La jeune femme vida sa garde robe, et la rangea dans des grands cartons, avec l'aide de Sneazzy.
Lui, remplissait un carton des affaires de Calypso, comme ses livres, ou ses couverts.
Elle, se chargeait de ses vêtements.
Elle se tourna vers le lit, et c'est là qu'elle vit les nombreuses feuilles blanches griffonnées, évaillées.
Calypso n'arrivait pas à tout comprendre mais elle arrivait à lire quelques vers, et ils parlaient d'elle.
C'était magnifique.
Mais comme elle lui avait dit, jamais elle ne remettrait son coeur entre ses mains.
- So' il est temps d'y aller. Souffla Sneaz.
- On récupérera la suite plus tard. Souffla t-elle.
Il hocha la tête et s'en fut avec elle.
Lorsque Ken retourna dans son appartement, il comprit immédiatement qu'il l'avait loupée de peu.
Son estomac se serra de nouveau, il espérait tant de fois qu'elle réapparaisse dans l'entrebâillement de la porte, qu'il arrivait à sentir son parfum encore frais.
Il se dirigea vers la chambre, il voyait la forme de son corps sur la couette. Peut-être qu'elle avait lu. Peut-être qu'elle avait aimé.
C'est quand il s'assit sur le lit qu'il prit conscience d'une chose : elle n'était sans doutes pas venue pour regarder ses échantillons de texte.
Il fut pris d'un sentiment d'effroi.
Nek se rua sur l'armoire et l'ouvrit en grand.
Ses fringues avaient disparues.
Bordel.
Il passa une main dans ses cheveux, referma l'armoire et alluma une nouvelle clope.
Elle le quittait peu à peu.
Il ne pouvait pas supporter de voir des bribes de leur histoire s'évanouir avec son départ.
Son téléphone se mit à vibrer.
Trois appels manqués de Livia.
« Cette pute peut attendre » pensa t-il.
Mais elle persistait.
Il consentit à décrocher :
- Allo ? Demanda une voix.
- oui, Livia ?
- Ah c'est toi... Calypso est là ou tu peux passer chez moi ? Ronronnait-elle.
Il soupira longtemps et cracha :
- Tu me dégoûtes. Tout est de ta faute.
C'était faux.
Il était le seul responsable.
Mais c'etait plus facile de lui rejeter la faute.

De : Nek
À : Livia
M'appelle plus. Plus jamais.

Il éteignit son téléphone et l'ouvrit en deux. Il se saisit de sa carte sim et la rangea dans une boite, puis il déposa son téléphone sur le fauteuil.
Il allait faire comme les gens armés : l'arme d'un coté, les balles de l'autre.
Il leva son menton au plafond et se sentit s'emplir d'un sentiment qu'il détestait : une sorte de mélancolie et d'ennui, il avait envie de vivre à l'étranger, toute sa vie il avait déménagé, il avait vécu en banlieue, et à Paris même. Il devait bouger. Là, maintenant.
Ken ouvrit une valise et y fourra quelques vêtements, et ses papiers d'identités et de crédits, puis, il ouvrit son ordinateur et chercha le vol vers la Grece le plus rapide. Il en trouva un qui décollait dans deux toutes petites heures.
Même si la place était au fond de l'avion, près des toilettes au milieu de la rangée 80,
Même si il avait des business à faire et à régler ici, il devait partir maintenant.
Ce monde est cruel, alors il allait tout foutre en l'air,
Tant pis.

ΚαλυψώOù les histoires vivent. Découvrez maintenant