MON CHOIX

Chapitre 18

Quand j'ai ouvert la porte tous les regards se sont tournés vers moi et un long silence s'en est suivi. J'ai chancelé en faisant un pas en arrière ce qui est sûr, c'est que j'allais tomber si Thomas ne s'était pas mis derrière moi. Comment je le savais? Eh bien il avait mis sa main sur mes yeux pour me cacher la vue. Comme pendant notre enfance quand il ne voulait pas que je vois quelque chose qu'il ne fallait pas ou il mettait juste ses mains sur mes oreilles pour m'empêcher d'entendre des horreurs. Même quand j'avais déjà entendu ou vu, il me faisait croire le contraire. Outre le fait qu'il ait gâché une partie de mon enfance, je ne sais ce que j'aurais fait sans lui à certains moments de ma vie. Je me demande pourquoi il a mis ses mains pour cacher mes yeux? Il aurait pu les mettre sur mes oreilles. Et même comme ça il était déjà trop tard parce que j'avais déjà tout entendu et vu. De plus je n'étais plus la naïve d'antan pour qu'il puisse me faire croire que tout ceci n'était pas réel.
M'avait-il caché la vue par habitude ou juste pour empêcher les autres de voir ces larmes qui coulaient déjà sur mes joues? Je me suis retournée, j'ai enfoui mon visage dans sa veste et je me suis accrochée à lui.

- Sarah avait murmuré Susune.

- laisses tomber Susane elle se calmera plus tard va plutôt consoler Maty.

- Attends Sarah je vais t'expli... avait commencé Ulrich avant que Thomas ne lui coupe la parole.

- n'essaie même pas de faire un pas de plus ou de la toucher Ulrich Dacosta trancha Thomas la voix dure.
Je sais par la tonalité de sa voix qu'il se retient de lui sauter dessus. Le connaissant, si une bagarre se déclenchait. Il n'allait pas le lâcher tant qu'il n'aurait pas vu son sang couler sur son visage. Thomas était du genre à sourire tout le temps seulement pour être mesquin il l'était vraiment. Une fois il avait frappé un de ses camarades jusqu'à ce qu'il saigne et il ne s'était pas arrêté jusqu'à ce qu'on les sépare. On aurait dit qu'il était possédé. Il m'avait tellement fait peur ce jour là et j'avais tellement pleuré que les jours qui ont suivi je le fuyais comme la peste. Depuis il n'avait plus voulu se bagarrer devant moi. Alors je l'imagine bien fermer les yeux et respirer pour essayer de se contrôler. C'est vrai que maintenant nous avons grandi mais je ne veux plus jamais revoir ce visage de lui. Je lâchai donc sa veste et lui pris les deux mains. Il les serra et reprit.

- ne fais pas ressortir cette facette de moi dont Sarah a horreur. Mais, je te jure que si tu essaies de l'approcher encore une fois ne serait-ce que d'un millimètre ou qu'elle ne se calme pas dans une heure, je n'hésiterai pas à envoyer au diable toutes mes promesses pour te traquer et te tuer. Il finit et me jeta sur son épaule sans aucun ménagement et sans lui laisser même le temps de répondre et se dirigea vers sa voiture. Il ouvrit le côté passager, me jeta à nouveau sur le siège et boucla ma ceinture avant de faire le tour pour démarrer.
Je ne sais pas pourquoi il est énervé mais je n'en ai pas fait cas j'ai juste gardé le silence jusqu'à ce qu'on arrive devant chez lui. Il a arrêté le moteur puis j'ai ouvert la porte et je me suis empressée pour entrer dans la maison. Je me suis installée sur le canapé en position indienne, il m'a rejoint et a allumé la télé. Pendant presque une heure de temps je n'avais fait qu'essuyer mes larmes et renifler. Je ne sanglotais parce que je ne voulais pas pleurer mais je ne pouvais non plus empêcher mes larmes de couler. J'essayais juste de les retenir et de me contenir autant que je le pouvais.
Tout d'un coup je vis la télécommande voler et s'écraser contre le mur.

- assez avait ordonné Thomas la voix cassante en me regardant dans le blanc des yeux. J'avalais ma salive de travers.
Tu m'énerves à chialer comme ça.
Il se leva et passa une main sur son visage.
Tu sais quoi? Continues à pleurer pendant ce temps je vais aller le frapper pour me calmer. Il le dit en se dirigeant vers la porte d'un pas déterminé. Je bondis sur mes pieds et couru me mettre devant lui.