Coeurs Enflammés

Chapitre 2 : Nostalgie

Point de vue Marie :

La lueur du jour vient chatouiller mon visage encore endormi. Je me lève difficilement et vais me préparer. Je décide de m'habiller léger étant donné que nous sommes en mai et qu'il fait déjà une chaleur limite étouffante. Je sors de chez moi et commence à marcher en direction du bar de la ville, tenu par Isabelle, la mère de Kévin, un ami d'enfance.

Quand j'entre dans le bar, une odeur de café envahit mes narines. Je décide de commander un chocolat chaud avec des chamallows à l'intérieur, spécialité d'Isa. J'en ai tellement bu quand j'était petite que j'avais fini par faire une indigestion mais que voulez-vous, ce sont les meilleurs ! Mon regard balaye la salle et se pose sur un serveur se tenant derrière le bar. C'est bizarre, j'ai l'impression de le connaître, blond avec les yeux bleus... Pas de doute, c'est bien lui ! Il a beaucoup changé, il paraît plus mûr mais je remarque qu'il a toujours son sourire enfantin. Je l'observe essuyer des verres tandis que je m'approche du bar. En relevant la tête, il me dévisage quelques secondes avant qu'une lueur apparaisse dans ses yeux.

- Marie ? C'est bien toi ?

- Salut Kévin ! Je suis si heureuse de te revoir !

- Ça alors ! Tu m'as tellement manqué, ce nétait plus pareil sans toi ici... Allez viens dans mes bras !

Alors qu'il me prend contre lui, je ressers mon étreinte. Kévin était mon confident la plupart du temps. Je savais que je pouvais compter sur lui à chaque instant. J'ai vraiment ressenti un pincement au coeur lorsque que je suis partie à Paris, je savais qu'ils allaient tous me manquer, sans exception... Nous sommes interrompus dans notre câlin par une voix douce et mélodieuse qui fait la commande d'un client.

- Isa !

- Oh Marie ! Je suis tellement contente de te voir ! Cela fait combien de temps que nous ne nous sommes pas vu ? Au moins 6 ans non ?

- Oui, ça fera 6 ans le mois prochain.

Isa est la meilleure amie de ma mère depuis le lycée. Je l'apprécie énormément (elle et ses chocolats chauds bien entendu). Nous continuons de parler tout les 3 au moins une demi heure jusqu'à ce que je décide de partir. Je ne veux pas les déranger plus longtemps, ils ont du boulot et moi aussi. Je sors du bar perdue dans mes pensées. Les revoir a fait ressortir quelques souvenirs enfoui au plus profond de mon esprit, comme par exemple le voyage en Italie lors de mes 9 ans avec eux. Nous avions fait de multiples visites de monuments comme le Colisée ou encore la tour de Pise. Nous avions également fait quelques randonnées en vélo dans des petits sentiers près de villages magnifiques. Ce voyage était tellement magique, j'ai adoré chaque instant.

Je sors de ma nostalgie quand je passe à côté du lac. Je vais m'asseoir sur la petite plage et regarde des enfants jouer dans l'eau sous le regard bienveillant de leurs parents. Dans ce petit coin de paradis, la nature est au rendez-vous. Le lac est entouré de falaises, sur celles-ci poussent de multiples fleurs comme des tulipes ou encore des joncquilles. Sur les rives du lac, je peux entendre le vol harmonieux des oiseaux et apercevoir de superbes libellules rouges et bleues. Cet endroit est un véritable havre de paix où je peux me détendre et faire le vide dans ma tête. Ce lac m'a beaucoup aidé au cours de mon enfance. A chaque problème, je venais me ressourcer ici, avant de découvrir mon sanctuaire quelques années plus tard. Après une grande inspiration, je décide de rentrer chez moi pour continuer de défaire mes cartons et me préparer pour le dîner de ce soir.

***

Après une heure de préparation, je suis enfin prête : j'ai mis ma robe blanche en dentelle avec des escarpins qui se marient parfaitement avec celle-ci. Mon frère vient me chercher étant donné que je n'ai pas de voiture. Je vais en prendre une, de préférence une petite, mais je dois d'abord ouvrir mon café, c'est ma priorité.

- Marie, t'es prête ?

- Oui j'arrive, je prends juste mon sac à main.

Je dévale les escaliers en manquant tomber pour ne pas le faire attendre encore plus. Arrivée dans le salon, il me fixe un long moment de haut en bas avant de sourire.

- Tu es magnifique... Bon maintenant il faut y aller, si ça continue, on risque d'être en retard et tu sais que maman déteste ça !

- Tu as raison, j'ai tellement hâte de les revoir !

Sur ce, nous nous mettons en route. La musique Bohemian Rhapsody de Queen passe à la radio nous berçant au passage.

***

Le petit manoir de mes parents se situe en dehors de la ville. Quand nous arrivons dans l'allée, je les vois nous attendre à côté de la fontaine. Dès que je descends de la voiture, je me précipite dans leurs bras.

- Oh ma puce...Tu nous as tellement manqué !

- Ta mère et moi étions très heureux quand tu nous as dit que tu revenais dans la région. Nous sommes très fiers de toi Marie !

- Merci papa. Vous m'avez beaucoup manqué vous aussi, heureusement que l'on s'appelait souvent.

Nous faisons un câlin collectif à 4, tous très émus. Ma mère pleure de plus belle et je finis par suivre le même chemin. Un jappement se fait entendre. Je tourne la tête et vois Flicka, la chienne de mes parents, qui arrive à toute allure sur moi. C'est un berger allemand femelle de couleur feu. Quand je suis partie, elle n'avait que deux ans. C'est moi qui l'ai éduquée. Nous étions inséparables et avions nos petites habitudes : tout les jours, j'allais la promener dans le petit parc à côté du manoir, de préférence le soir car on pouvait admirer le coucher de soleil. Nous étions si proches que quand par malheur quelqu'un faisait un geste brusque vers moi où dans le cas de mon frère quand on se chamaillait, Flicka me croyait en danger donc prenait automatiquement ma défense. Elle a d'ailleurs pincé Séb plusieurs fois si bien qu'il en a encore les cicatrices ! Rien quand y repensant, je ne peux m'empêcher de sourire.

Une fois entrés à l'intérieur, nous nous installons à table. Le dîner se déroule sans encombre, dans la joie et la bonne humeur, marqué par des fous rires interminables. Je dois l'avouer, ces moments de complicités m'avaient énormément manqué. A la fin de la soirée, mon frère me raccompagne chez moi et c'est le sourire aux lèvres que je monte dans ma chambre.