Coeurs Enflammés

Chapitre 13 : Les Rolsmits

Point de vue Marie :

Une semaine s'est écoulée depuis ma première journée au café. Malgré la lettre de menace, Théo et moi sommes restés soudés. Chaque soir, après une bonne journée de travail, il vient me chercher en moto puis nous faisons des balades dans des endroits magnifiques. Aujourd'hui, nous sommes allés dans une grotte, possédant de nombreuses galeries, si bien qu'on a failli se perdre plusieurs fois !

Actuellement, je suis étalée sur le lit de Théo, dans son chaleureux cottage. Nous sommes rentrés il y a environ une heure, suite à un appel que Théo a reçu. Depuis, il est bizarre, il paraît préoccupé et sur les nerfs. J'ai beau essayer de lui soutirer des informations, il ne veut rien me dire si bien qu'il m'envoie bouler. Cela m'énerve mais j'y fais abstraction. Après tout, il a sans doute ses raisons... Tiens en parlant du loup, celui-ci vient d'entrer dans la chambre. Il commence à tourner en rond en se rongeant les ongles. Je suis son petit manège avant qu'il ne vienne s'asseoir à côté de moi. Il pose sa tête dans ses mains et tape du pied. Je n'en peux plus de le voir comme ça sans explication alors je décide de briser le silence :

- Bon sang ! Mais qu'est ce que tu as à la fin ?!? Parle moi au lieu de te morfondre dans ton coin !

- Il y a rien ok ?

- Non non non pas ok du tout ! T'es bizarre depuis que tu as reçu ce coup de fil. C'était qui ? Répond moi Théo, je peux t'aider...

- As-tu reçu d'autres lettres de menaces ?

- Je rêve ou tu est en train de changer de sujet ?

- Réponds moi s'il te plaît, c'est important !

- Ça va, ne t'énerves pas comme ça ! J'en ai reçu une autre hier mais je n'ai pas tout compris. Il n'y avait qu'une liste de mots.

- Lesquels ?

- Euh... Attend laisse moi réfléchir... Ah oui ! Il y avait vengeance, destruction, passion et appartenance.

- Quoi ? Mais ça ne veut rien dire !

Non sans blague ? Même mes listes de courses sont plus compréhensibles que ça ! En tout cas, je ne vois pas le lien entre les lettres de menaces que j'ai reçues et l'appel. Si il croit qu'il va sans sortir comme ça...

- Théo... Pourquoi cette question ? Ça a un lien avec l'appel que tu as reçu ?

- Peut-être oui...

- Explique moi !

- Quand j'ai remonté la pente après ma période sombre, mon oncle Richard qui exerce le métier de policier m'a demandé de venir l'aider pour une enquête. D'après lui, j'avais des connaissances qui pouvaient l'aider à la résoudre. J'ai accepté sachant que cela ne pouvait que m'aider à oublier tous les mois précédents. C'était une affaire de gang, qui sévissait dans la région. Ils comettaient des vols dans de grandes bijouteries et les banques y passaient aussi. Le gang était une affaire de famille, certes peu nombreux, mais très efficace dans l'art de disparaître après le vol commis. On pouvait reconnaître les personnes qui faisaient partie du gang grâce à un tatouage, en forme de serpent, blason de leur famille : les Rolsmits. J'ai suivi mon oncle tout au long de l'enquête jusqu'à l'arrestation. Lorsque mon oncle et son équipe les ont arrêtés, le chef a été tué par balle ( légitime défense) et les autres dont le fils de celui ci sont allés en prison.

- Sacré histoire ! Et donc ?

- Comme je te l'ai dit, ils sont allés en prison enfin c'est ce que je croyais. Le fils est sorti de prison il y a environ une semaine. Lors de l'arrestation, il avait juré de se venger en me fixant. Rien que d'y repenser, ça me fait froid dans le dos brrr...

- C'était lui ton appel ?

- Non, c'était mon oncle pour m'annoncer sa sortie de prison justement.

- Et tu penses qu'il va se venger prochainement ?

- Ou alors c'est en train de se faire...

- Qu'est ce que tu veux dire par là ?

- Réfléchis Marie ! Il est sorti de prison il y a une semaine, et tu as reçu la première lettre de menace il y a également une semaine ! Ça colle ! Il s'est peut-être renseigné et sait que je tiens à toi. Alors il veut me faire du mal en passant par toi ! Fais vraiment attention Marie, vu son père, je n'ose même pas imaginer ce qu'il peut faire. D'ailleurs, il y avait une rumeur qui courait comme quoi le gang tuait des gens lors des vols dans leur ville d'origine : Mexico. Malheureusement, cela n'a jamais été prouvé.

- C'est terrible... Je ferai attention, je te le promets !

Une multitude de frissons me parcourt l'échine. Cette histoire me fout vraiment la trouille...Théo me prend dans ses bras et m'embrasse la tempe. Je comprends mieux pourquoi il paraissait absent et préoccupé. Si cette histoire a un lien avec les lettres que je reçois, je dois vraiment rester sur mes gardes... Mais j'ai un doute, dans la première lettre, on aurait dit que la personne m'en voulait justement par rapport à Théo. Il y a un truc qui cloche... Théo se lève et me prend la main. Je le suis dans le couloir et il m'amène dans une petite pièce, qui a vraiment l'apparence d'un placard. Il me lâche la main et se dirige ensuite vers un petit coffre.

- Pourquoi m'a tu amenée ici ?

- Je me suis dit que l'on pourrait regarder des photos.

- Pourquoi pas !

Il prend le coffre sous son bras et nous retournons dans sa chambre. Je m'installe à côté de lui pendant qu'il ouvre le coffre. Celui-ci déborde de photos plus ou moins anciennes, qui rappellent de multiples souvenirs. Une photo attire mon attention. C'était il y a une dizaine d'année, lors d'un bal donné en l'honneur d'un ranch qui avait ouvert ses portes. Théo, Laëtitia, moi et Kévin avions décidé d'y aller et c'était vraiment super. Nous avions pris une photo de nous et chacun regardait l'objectif à part moi qui regardais à ma droite, c'est à dire Théo. Et voilà encore une preuve que je l'aime depuis une éternité... Je caresse la photo du bout des doigt et Théo brise le silence :

- Je l'adore cette photo. On avait vraiment passé une super soirée ! D'ailleurs, tu me regardais...

- C'est sûr que c'était génial ! Je te regardais peut-être mais il ne faut pas que tu te fasse des idées...

- Bien évidemment Marie, je te crois...

Nous éclatons de rire en cœur. Nous finissons la soirée à regarder les photos, dans un moment convivial et fort chaleureux.