Chapitre 4 : Le Choc

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Point de vue Théo :

La sonnerie de mon téléphone me réveille brusquement. Je grogne dans mon oreiller et essaie de me rendormir mais la sonnerie persiste, sans me donner ne serais-ce qu'une seconde de répit. Nom d'un chien ! Je m'assois sur mon lit et prend mon téléphone en main. Celui-ci m'indique que j'ai 12 appels manqués de Kévin depuis hier soir. Mais qu'est-ce qu'il me veut ? Bon, ça ne doit pas être très grave sinon il aurait laissé un message vocal. Je décide de ne pas lui répondre et vais dans la salle de bain. L'eau ruisselle sur mon corps et je me détend immédiatement. Lorsque je sors de la douche, j'attrape une serviette et l'enroule autour de ma taille. Je descends dans la cuisine et prends un croissant avant d'aller me préparer.

Je suis actuellement dans mon bureau, en train de finir le rapport de police que je dois rendre ce soir au plus tard. Le commissaire est vraiment exigeant et c'est assez chiant : d'ailleurs, j'ai dû le recommencer plusieurs fois... Je déteste la paperasse, c'est tellement barbant ! Je préfère nettement être sur le terrain, au moins, il y a plus d'action ! Une fois que j'ai terminé le rapport, je m'empresse d'appeler le commissaire. Je me mets à la fenêtre et patiente. S'il vous plaît, faites qu'il décroche... Bingo !

"- Allo ?

- Oui c'est Anderson. J'ai terminé le rapport que vous m'aviez demandé.

- Bien, vous me l'apporterai demain. Je suis indisponible aujourd'hui, j'ai une réunion qui dure toute l'après-midi.

- Bon courage alors. Au revoir et à demain.

- A demain. Et n'oubliez surtout pas le rapport ! "

Il raccroche. Quant à moi, je n'arrive pas à détacher mon regard d'elle. Malheureusement pour moi, elle disparaît bien trop rapidement de mon champ de vision...

***

Elle n'a pas changé, elle est toujours aussi belle, aussi envoûtante... Je m'assois sur mon lit, totalement perdu dans mes pensées. La revoir m'a fait un véritable choc, j'ai d'ailleurs failli lâcher mon téléphone. Dès que j'ai croisé son regard, un souvenir m'est aussitôt revenu.

Flash-back :

- Marie attends ! Pourquoi tu me fuis depuis le début de la semaine ?

- Théo laisse moi s'il te plaît, ne rend pas les choses plus compliquées qu'elles ne le sont déjà...

- Pas question ! Je veux juste comprendre pourquoi tu agis comme ça avec moi...

- Je suis désolée mais je suis pressée, il faut que j'y aille.

- Attend ! Tu vas où comme ça ?

- Je pars à Paris pour faire mes études.

J'en reste bouche bée tandis qu'elle baisse les yeux. Partir ? Mais pourquoi elle me l'a pas dit plus tôt ? Il faut qu'on en profite avant qu'elle parte, d'ailleurs, je ne veux pas qu'elle parte !

- Le départ est prévu pour quand ?

- Dans une heure.

- Qu...quoi ?

- Je suis vraiment désolée.

Sur ses dernières paroles, elle se retourne et s'en va hâtivement, laissant derrière elle moi et mon corps entièrement paralysé, mon regard perdu dans le vide et mon coeur brisé en mille morceaux.

Fin du flash-back.

Ce souvenir, je déteste m'en rappeler. Malheureusement, je m'en souviens comme si s'était hier... Après être partie comme une fleur emportant un bout de mon coeur avec elle, je n'ai plus jamais eu de nouvelles de sa part : pas de message, pas d'appel, même pas un seul mot, seulement du silence. J'ai affreusement souffert de son absence, le vide qu'elle m'a laissé était insupportable. Et c'est à ce moment là que je me suis rendu compte que je me mentais depuis toutes ces années, que je ne l'aimais pas seulement comme une amie... Toujours est-il qu'elle est revenue pour habiter juste à côté de chez moi et que personne ne m'a prévenu ! La tête remplie de pensées et de réflexions, je n'ai pas entendu ma porte qui s'ouvre sur Kévin :

- Théo ! Tu n'as répondu à aucun de mes appels t'es sérieux ?!? Oh vu la tête que tu tire quelque chose ne vas pas... Raconte !

Il prend une chaise et se place dessus à califourchon en me scrutant du regard.

- Bon allez, je suis devant toi là, j'ai pas toute la journée moi !

- Bonjour à toi aussi et...Ah non ! Tu sais très bien que je déteste ce regard, baisse les yeux !

- Pas temps que tu ne m'aura pas dit ce qu'il t'arrive.

- Elle est ici.

- Qui ? ... Oh je vois, Marie, tu l'as vu ?

- Oui, elle était dans le jardin de la maison d'à côté. Je l'ai vue de ma fenêtre mais attends, comment tu as su qu'elle était ici ?

- Elle est passée au bar hier. Voilà pourquoi je n'arrêtais pas de t'appeler ! Si tu avais décroché, tu l'aurais su !

- Desolé, je me sens pas vraiment bien en ce moment...

- Déconne pas théo, c'est tout ce que je te demande, surtout qu'elle est revenue alors pas de conneries ok ?

- Ne t'inquiète pas pour moi, cette époque est révolue, je ne referai pas les mêmes erreurs.

- Tu as intêret sinon je te botterai le cul jusqu'en Chine ! Sinon tu comptes aller lui parler ?

- J'en sais rien. Quand on s'est regardé, elle a détourné le regard et j'ai remarqué qu'elle pleurait. Peu de temps après, elle s'est précipitée dans la maison suivie par ma soeur alors franchement je ne sais pas quoi en penser...

- Laëtitia était avec elle ? Perso, je pense que tu devrais aller lui parler, ça serait bénéfique pour vous deux, tu ne crois pas ?

- Si peut-être oui, je suis perdu là...

- Ecoute, normalement, elle commence les travaux de son café demain. Vu que je vais aller l'aider, tu pourrais venir avec moi, je suis sûr que ça lui ferait plaisir.

- Tu crois que c'est une bonne idée ?

- Je pense que oui. Il faut que j'y aille, je te laisse réfléchir au calme.

Une fois Kévin parti, je monte dans ma chambre, m'allonge sur mon lit et ferme les yeux. Je me remémore certains moments vécus avec elle, souriant comme jamais.

Coeurs EnflammésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant