Chapitre 15 : Tragédie

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Point de vue Marie :

Je sors enfin du café après une bonne journée de travail. Je ferme la porte à clé après Laëtitia, celle ci essayant de retrouver ses clefs de maison dans son sac.

- Ça y est ! Je les ai retrouvées !

- Tant mieux. De quoi tu voulais me parler tout à l'heure ?

- Tu sors avec mon frère ! Alors, comment ça se passe ? Raconte moi tout !

Je soupire et commence mon récit du début à la fin. Quand je finis, elle me regarde bouche bée puis saute de joie.

- Je le savais ! L'amour triomphe toujours ! N'empêche t'es vraiment une petite cachotière...

Un klaxon bref nous fait tourner la tête en direction de celui-ci. Je reconnais facilement la mustang de Théo. Il me fait un signe de la main en souriant. Je me retourne vers Laëtitia et nous nous prenons dans les bras comme à notre habitude. Elle me glisse à l'oreille :

- Allez file ! Ne le fais pas attendre plus longtemps, va retrouver l'amour de ta vie !

- Merci gros bisous !

Ses paroles me font penser à ce que les personnages disent dans un de ses films romantiques où tout finit toujours bien. Elle me fait un signe de la main puis je pars vers la voiture. Je grimpe côté passager et l'embrasse. Il répond à mon baiser puis nous nous détachons à bout de souffle. Il démarre et nous partons en direction du restaurant.

Ellipse trajet.

Nous entrons dans un restaurant à l'extérieur de la ville, très chic et vraiment chaleureux. Un serveur nous conduit à une table en plein centre. Bon ben niveau tranquillité, c'est un peu foutu... Nous nous installons et le serveur fait notre commande de boissons. Une fois partit, Théo me prend la main et caresse le dos de celle ci.

- Alors comment s'est passée ta journée ?

- Bien merci. Il y avait pas mal de clients aujourd'hui, je crois qu'on a gagné en côte de popularité. J'ai avancé dans les grosses commandes de gâteaux dont une pièce montée pour un mariage !

- C'est génial !

- Et toi alors, le boulot ?

- Rien de spécial à part qu'on nous a signalé un vol de plaques d'immatriculation ce matin. On est en train de creuser pour en savoir plus.

- Dis, tu as commencé à exercer le métier de flics après l'enquête sur le gang ?

- Oui, j'ai décidé d'y entrer après les avoir aidés pour l'enquête concernant le gang. Le commissaire était d'accord et mon oncle trouvait que c'était une excellente idée en vue des résultats de l'enquête. J'ai fait quelques mois de formation et voilà où j'en suis maintenant.

En finissant sa phrase, il hausse les épaules.

- Tu t'es déjà occupé de gros dossiers ?

- Oui, de toute sorte. Des casses, des meurtres, des enlèvements... Et parfois, quand l'enquête est bouclée, les conclusions sont vraiment tordues. Je m'explique. Il y a un an, un homme avait été retrouvé transpercé par des balles de différents calibres, dans une cuve de pétrole. Au fur et à mesure de l'enquête, on a découvert que la mort été liée à une vieille légende de la région. Les coupables étaient des hommes appartenant à une secte, se faisant appeler "les faucheurs". Ils voulaient vengés le mort de la légende en tuant un homme d'église, donc la victime.

- Quelle histoire !

- Et encore, on a vu pire.

- C'est terrible quand même... Savoir que des personnes sont capables de tuer d'autres personnes de sang froid, sans aucune raison, avec aucune pitié ! Prenons l'exemple de la seconde guerre mondiale ça c'est un bon exemple !

- C'est vrai mais bon, le monde dans lequel on vit n'est pas celui des bisounours. Cela serait trop beau pour être la réalité.

Sa remarque me fait sourire. C'est sur qu'au pays des bisounours, ce n'est que bisous et câlin entre autres. Et oui, Édith Piaf n'avait pas totalement raison, la vie n'est pas en rose... Théo décide de regarder les actualités sur son téléphone. Il m'apprend qu'un dompteur a été tué par ses tigres dans un cirque et que des chercheurs ont apparemment réussi à éliminer le virus du sida chez des souris. Intéressant, si leurs recherches pouvait permettre de guérir cette maladie !

Nous continuons de parler un bon moment. Cette soirée se déroule merveilleusement bien et je doute qu'un élément perturbateur vienne gâcher cette soirée. Mon portable vibre m'indiquant que je viens de recevoir un message. C'est un message d'Alexandre :

"Coucou Marie !
Je vais descendre quelques semaines dans ta ville. J'ai trouvé un petit hôtel sympa, une chambre avec vue sur une vigne. J'ai tellement hâte de te voir, tu me manques énormément ! J'arriverai dans deux semaines environ, je t'enverrai un message quand je serai là. Gros bisous ! "

Je souris et lui répond. Théo fronce les sourcils et me questionne du regard. Voyez vous ça !

- Jaloux ?

- C'est qui ?

- C'est juste un ami c'est tout, ne t'inquiète pas.

- UN ami ?

- Oui un ami. Oh pour info, il est gay.

Face à sa mine surprise, j'éclate de rire. Et oui monsieur, tu ne t'y attendais pas hein ! Fière de lui avoir cloué le bec, je souris d'un air idiot. Il marmone dans sa barbe puis reporte son attention sur son portable.

Une serveuse arrive pour prendre nos commandes. Je relève la tête vers elle et la reconnais immédiatement. C'est la femme qui était sur le banc vers la fontaine. A croire qu'elle me suis partout ! Elle essaie d'attirer l'attention de Théo mais celui ci est tellement absorbé par son téléphone qu'il ne l'a remarque même pas. Je vois qu'elle rage intérieurement mais qu'est ce qu'elle veut ? Elle me fusille littéralement du regard.

Elle sort un objet de sa poche que je n'arrive pas bien à distinguer. Un sourire s'étire sur ses lèvres tandis qu'elle balance l'objet sur notre table. Je n'ai pas le temps de réagir qu'elle s'enfuit déjà en courant. Une chaise qui tombe me fait sursauter alors je me retourne vers notre table. Ce que je vois me glace le sang. Une flamme se dresse devant moi et prend rapidement de l'ampleur. Je me lève précipitamment et part me réfugier vers Théo déjà debout. La panique prend le dessus chez les clients qui se précipitent vers l'entrée en hurlant.

- Marie ! Ne restons pas là, viens !

Théo me tire pour nous éloigner du feu. Mon regard est hypnotisé par la flamme qui ne cesse de grandir. Le feu se propage rapidement dans tout le restaurant grâce aux tissus recouvrant les chaises, rideaux et nappes, tables en bois... La fumée se propage jusqu'au plafond et l'air se fait de plus en plus rare. Ma trachée et mes poumons me brûlent. Je regarde autour de moi et vois des gens étendus au sol. Vont-ils mourir ? L'air me manque atrocement et je tousse à m'en arracher les poumons. Mon regard se pose sur Théo qui me regarde apeuré. Mes paupières commencent à se fermer progressivement puis c'est le néant.

Coeurs EnflammésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant