Chapitre 17 : Le casse

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Point de vue Théo :

Je rentre dans la chambre d'hôpital de Marie. Ça fait 3 jours que le drame est passé et elle est toujours dans le même état. Ses blessures sont pratiquement guéries, n'ayant pas été gravement touchée lors de l'incendie. Je dépose un bouquet de roses ,que j'ai acheté ce matin, dans le vase sur la table de nuit. Je m'assois sur le fauteuil à côté d'elle et lui caresse le dos de la main.

La porte s'ouvre sur Sébastien. Je ne fais pas attention à lui et reporte mon regard sur Marie. La voir comme ça me fend le cœur. Je ne sais même pas si elle m'entend quand je lui parle, si elle sait que je viens la voir plusieurs fois dans une même journée vu qu'elle est dans le coma. Une larme coule sur ma joue sans que je m'en rende compte. Une main se pose sur mon épaule ce qui me fait sursauter. Je me retourne et vois Sébastien, sanglotant, qui décide de briser ce silence pesant :

- Je m'excuse pour le soir du drame. Tu n'avais rien fait de mal et je n'ai pas agi d'une façon raisonnable.

- Je comprends, ne t'inquiète pas. Va falloir se serrer les coudes maintenant...

- Elle qui est si joyeuse d'habitude, la voir comme ça, sur un lit d'hôpital, brrr... Elle paraît si neutre, dépourvue de toute vie...

- Oui malheureusement. Marie, si tu m'entends, réveille toi ! Fait le pour ta famille, ton frère, tes amis... Pour moi...

Comme je m'y attendais, Marie ne montre aucun signe. Je me lève, pose ma main sur l'épaule de Sébastien en essayant de sourire un minimum, puis ressors de cette pièce oppressante. Je me dirige vers ma voiture et prends la direction du commissariat.

***

Quand je rentre dans le commissariat, mon coéquipier, qui n'est personne d'autre que Charles Smith, vient à ma rencontre. Il me présente un dossier quasiment vierge. Je le prends et monte dans mon bureau pour le feuilletter. En vue des informations que ce dossier contient, je fronce les sourcils. Charles s'installe sur une chaise en face de mon bureau et commence à parler :

- Ce gars ne te rappelle rien ?

- Si... Il faisait parti du gang des Rolsmits. C'est le fils du chef.

- Exact. Il est sorti de prison il y a environ 2 semaines. Ton oncle a dû te mettre au courant.

- Oui mais je ne vois pas le rapport. Pourquoi m'as tu apporté son dossier ?

- On a reçu un appel ce matin. Il y a eu un casse à la petite bijouterie de Jeanne Dalascault. C'est elle qui nous a averti. La vitrine a été défoncée par une voiture bélier. Et devine quoi ? Les plaques d'immatriculation de la voiture sont celles qui ont étés volées il y a 4 jours.

- Et par rapport à Rolsmits ?

- Devine.

- C'est lui l'auteur du casse ?

- Bingo! Le chef nous a chargé de l'enquête, il faut qu'on soit dans son bureau dans 5 minutes !

Cette nouvelle ne m'enchante guère. Je vais encore enquêter sur lui alors qu'il m'avait promis indirectement qu'il se vengerai sur moi. D'ailleurs, je ne connais même pas son prénom, juste son nom de famille. Par contre, si c'est lui l'auteur des lettres de menaces de Marie et de l'incendie, je ne donne pas cher de ma peau...

Quand nous entrons dans le bureau du commissaire, celui-ci nous fait signe de nous asseoir. Il nous tend de la paperasse dont des photos. Des questions se bousculent dans mon esprit :

- Il a juste commis un casse ?

- Comment ça juste ?!? Il a quand même volé des bijoux de haute valeur en défonçant une vitrine avec une voiture bélier, ce n'est pas rien ! Imaginez qu'il y ait des gens qui se trouvaient à l'endroit du casse au moment de l'acte, il y aurait pu avoir des blessés !

- Bien sûr chef mais... Je veux dire il n'a pas commis d'autres délits ?

- Pas à ma connaissance en tout cas. Et si vous pensez à l'incendie au restaurant dont vous avez été témoin, ceci est un accident, ça a été prouvé. De plus, il n'y a pas eu de mort alors...

- J'étais dans le restaurant lors de l'incendie, je n'étais pas seulement témoin mais surtout une des victimes ! Et vous ne m'ôterez pas de la tête que ce n'était pas un accident mais bien une tentative de meurtre. Vous n'avez pas assez approfondi !

- Écoutez lieutenant Anderson, vous n'êtes pas payé pour vous poser des questions mais pour faire votre boulot. Maintenant sortez de mon bureau et allez enquêter sur ce foutu casse avec votre coéquipier, c'est clair ?

- Affirmatif chef.

Je me lève précipitamment de la chaise et quitte ce bureau de malheur. Mais qu'est ce que j'ai fait pour avoir un vieux chef borné qui n'écoute rien ?!? Je sors du commissariat furieux et vais me caler contre ma voiture. Je sors de ma poche mon paquet de cigarette et en prends une. Je l'allume et tire une taffe. Je commence à me calmer quand des pas résonnent derrière moi.

- Tu n'étais pas sensé avoir arrêté de fumer ?

- Si mais bon, avec tout ce qu'il se passe en ce moment, je crois que j'en ai besoin...

- Tu sais que ce n'est pas la solution ?

- Je sais bien Charles, je sais...

Il se met à côté de moi et je regarde nos collègues s'activer sans doute pour une intervention.

- Tu sais Théo, Marie n'aimerait pas te voir dans cette état. Replonge pas, c'est tout ce que je te demande. On sait tous comment tu étais avant que tu nous aides. T'es un flic remarquable, ne fous pas ta carrière en l'air !

- Arrête, dans tes propos, on dirait qu'elle est morte or ce n'est pas le cas. J'attends juste qu'elle se réveille, tout va bien. Et merci mais je suis un flic comme les autres.

- En tout cas, moi je te crois par rapport à l'incendie. Fais attention à toi.

Je hoche la tête et il s'en va en direction de mon oncle, Richard, le commandant. J'écrase ma cigarette par terre et monte dans ma voiture. Je me rends le plus vite possible à l'hôpital.

***

Quand j'entre dans sa chambre, un silence de mort règne. Je vais m'asseoir à côté d'elle et commence à lui raconter ma journée comme à mon habitude. À mon grand étonnement, elle se met à sourire. Je fais un bon de ma chaise et cours chercher le médecin. Je le trouve dans son bureau en train de trier des documents. En me voyant, il fronce les sourcils :

- Qu'est ce qu'il y a ?

- Elle a sourit ! Elle va bientôt se réveiller ?

- Probablement oui... Enfin je ne veux pas vous donnez de faux espoirs. Mais vous savez, il n'est pas rare qu'un patient montre des signes d'éveil alors qu'il n'est pas conscient. Soyez patient, c'est la meilleure chose à faire.

Ascenseur émotionnel bonjour ! Être patient ?!? Je n'ai plus de patience, c'est bien ça le problème... Je ressors de son bureau dégouté. Bon sang, Marie, réveille toi !

Coeurs EnflammésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant