Chapitre 11 : Menace

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Point de vue Marie :

La lueur du jour vient taper sur mon visage. Un bras m'entoure la taille et mon dos est collé à un torse. Je me retourne et vois Théo, les yeux fermés, encore endormi. Il est tellement mignon. Je passe ma main dans ses cheveux et caresse sa joue. Il ouvre ses yeux délicatement et me regarde. Un sourire s'étend sur ses lèvres et me réchauffe le cœur. Des grognements de faim se font entendre ce qui nous fait rire. Je mets la chemise qui me sert de pyjama et part ouvrir la porte fenêtre du balcon. Théo m'emprisonne de ses bras et dépose des petits bisous dans mon cou :

- Arrête... Aller viens on va prendre le petit déjeuner !

- Je te suis petit cœur.

- Mmh ce surnom me plaît bien...

Je me retourne et l'embrasse amoureusement. Mon téléphone vibre m'indiquant un nouveau message. Il est de Sébastien :"Alors prête pour ta première journée au café ?" Mince j'avais oublié ! Je regarde l'heure qu'il est et je suis en retard ! Nom d'un chien! Je me précipite vers mon armoire et prend ce qu'il me vient sous la main. Théo hausse un sourcil avant de parler :

- Marie, mais qu'est ce que tu fais ?

- C'est mon premier jour au café aujourd'hui et je suis en retard !

- Bien de se présenter en retard pour la patronne ! C'est problématique !

Il ricane et je jure dans mon coin. Je descends les escaliers en courant et (bien évidemment) je rate la dernière marche. Je m'étale de toute ma longueur et je me mets à insulter l'escalier. J'entends Théo s'esclaffer avant qu'il me soulève pour me remettre sur mes deux pieds.

- T'es vraiment pas douée tu le sais ça ?

Je ne lui réponds pas et me dirige dans la cuisine. Je prends une brioche, la mange vite fait et file me préparer. Quand je redescends, Théo a disparu. Tant pis pour lui, je suis déjà assez en retard. Je sors de la maison et ferme ma porte à clé. Un ronflement de moteur se fait entendre. Je me retourne et vois Théo sur sa moto. Elle est vraiment magnifique, il me l'avait décrite mais elle est bien mieux en vrai. Il me fait un signe de main et je m'approche.

- Allez monte, je t'amène !

- Trop cool !

Je lui fais mon plus beau sourire et il me le rend. Il me passe un casque et je monte derrière lui. J'enroule mes bras autour de lui. Il commence à rouler et je sens le vent qui agite mes cheveux. J'adore cette sensation de liberté, où rien ne peut t'atteindre ! Le trajet se fait beaucoup trop vite à mon goût. Je vois déjà le café avec Laëtitia qui m'attend devant. Théo gare la moto et je descends. Nous enlevons notre casque et je l'embrasse devant le regard ébahi de Laëtitia. Je m'approche de celle-ci qui regarde sa montre.

- Ah ça va patronne, finalement, vous n'avez qu'une demi heure de retard !

Théo secoue sa tête en rigolant et remet son casque. Mmh sexy tout ça... Laëtitia me prend le bras et m'entraîne dans le café ce qui fait que je n'ai pas pu voir Théo partir sur son bolide... Dommage mais tant pis, le plus important maintenant c'est de bosser.

***

Je confectionne toutes sortes de pâtisseries pendant que Laëtitia sert les clients. Il y a pas mal de monde, ça me fait vraiment plaisir. Certains viennent juste pour un simple café pendant que d'autres viennent pour mes pâtisseries. Ils ont d'ailleurs l'air de les apprécier puisque un client en a recommandé plusieurs fois. Je décide de faire le glaçage d'un cupcake quand Laëtitia accourt vers moi.

- Marie ! Un client veut te parler !

- J'arrive.

Je m'essuie les mains avec une serviette et me dirige vers le comptoir. Un homme d'une quarantaine d'années est accoudé au comptoir et semble regarder le livre que j'ai mis à disposition des clients. Ce livre regorge des idées de gâteaux et de pâtisseries de différentes formes et couleurs suivant les goûts de chacun. Il s'est arrêté sur une page consacrée à un gâteau en forme de licorne. Je m'approche et commence à parler :

- En quoi puis-je vous aider ?

- Bonjour vous êtes la patronne ?

- Oui c'est moi.

- Bien. Voyez-vous, j'ai goûté vos pâtisseries et elles sont vraiment succulentes. J'ai une demande à vous faire.

- Merci. Je vous écoute.

- Ma fille fête ses 4 ans le week-end prochain et je me demandais si vous pouviez lui faire un gâteau en forme de licorne dans les tons pastels ?

- Oui c'est faisable. C'est avec plaisir que je vais confectionner ce gâteau d'anniversaire. Des suggestions par rapport au gâteau ?

- Elle adore les fraises tagada donc si vous pouviez en mettre autour...

- C'est noté, il sera prêt pour le week-end prochain soyez en sûr.

- Bien, je viendrai le chercher samedi matin vers 10h30.

- Pas de problème. Au revoir.

- Au revoir et merci.

Le client tourne les talons et sort du café. Bon, des commandes m'attendent, je vais retourner au niveau cuisine.

***

Le reste de la journée s'est déroulé sans encombre. Théo est venu me chercher en moto. Je suis vraiment crevée, toutes ces pâtisseries à faire, ce n'est pas de tout repos. Laëtitia a été ravie de sa première journée. Arrivée chez moi, je m'étale de tout mon long sur le canapé. Une énorme masse vient s'abattre sur moi, m'écrasant tel un vulgaire moustique.

- Théo bouge !

- Je ne crois pas non. Moi aussi je suis fatigué, j'ai également un boulot je te rappelle.

- Oui ben pas la peine de m'écraser comme ça !

- Arrête ronchonnette...

- Non mais c'est une blague j'espère...

Je n'entends plus aucun bruit de sa part. Non... Ne me dite pas qu'il s'est endormi ! Comme ça, sur moi, mais quel culot ! Quelqu'un vient frapper à la porte donc j'essaie de m'extraire de sous lui et atterris disgracieusement sur le sol. Je me relève en me frottant le dos (mine de rien le sol est dur ne vous moquez pas). Les coups redoublent d'intensité ce qui commence à m'énerver. J'espère que celui qui victimise ma porte a une excellente raison sinon ça ne va pas le faire...

- Ça va j'arrive !

J'ouvre la porte et ne vois personne. Génial... Sans doute une (mauvaise) blague faite par des enfants. J'adore ça, c'est ma passion, surtout lorsque je suis fatiguée ( Notez l'ironie s'il vous plaît ). Je commence à refermer la porte quand quelque chose ou plutôt une lettre attire mon attention. Mais qui a pu la poser devant ma porte ? Et surtout qu'est ce qu'elle contient ? Je m'empresse d'ouvrir l'enveloppe et déplis la lettre. J'arque un sourcil :

" Écoute moi bien, ne t'approches plus de Théo sinon tu vas le regretter amèrement. Ton café risque d'en prendre un coup comme ta minable vie. Fais attention, je te surveille ! Un moindre faux pas et je te ferai souffrir. Fais aussi gaffe à tes proches, je pourrais leur faire du mal pour t'atteindre.
Tu vas regretter d'être revenue ici.
À bientôt Marie."

Une lettre de menace, anonyme en plus... Je me demande bien qui ça pourrait être. Celui où celle qui a écrit ça est vraiment taré mais bon, je préfère ne pas prendre ses menaces à la légère. Je vais faire attention, ça c'est certain. La personne parle de Théo dans sa lettre, elle pourrait être une de ses proches, une admiratrice, une ex... Ou alors, c'est tout simplement un autre café qui a peur de la concurrence... Rhô j'en sais rien ! Je claque la porte d'énervement.

Quelques minutes plus tard, des bras viennent m'entourer le corps. Je devine que c'est Théo et m'empresse de cacher la lettre dans une de mes poches. Je me retourne et il fronce les sourcils. Désolée Théo, mais je préfère ne pas te mettre au courant pour le moment...

Coeurs EnflammésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant