Chapitre 16 : Le brasier de l'enfer

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Point de vue Théo :

Je marmone et décide de regarder mon téléphone. Je ne savais pas qu'il était gay moi ! Elle n'aurait pas pu me le dire avant ?!? Je jure intérieurement avant de voir les pieds d'une serveuse à côté de notre table. Je sens son regard insistant sur moi mais ne lui apporte aucune attention. De 1, je ne suis pas intéressé. De 2, je ne suis plus célibataire donc plus sur le marché. Et de 3, je ne veux pas qu'elle pense avoir une chance avec moi. Elle finit par s'en aller au bout d'un moment en courant. En courant ? Bizarre... Aurait-elle compris qu'elle n'a aucune chance ? Je rigole intérieurement.

Quand je relève la tête, une flamme se propage sur la table où nous sommes. Je me relève brusquement ce qui fait tomber ma chaise. Mon regard se redresse jusqu'à voir Marie qui sursaute. Elle se lève précipitamment et accourt dans mes bras. Elle tremble légèrement alors j'essaie de la rassurer. Autour de nous, c'est la pagaille. Les clients courent partout, paniqués, pour atteindre la sortie le plus vite possible. Il ne faut pas rester là :

- Marie ! Ne restons pas là, viens !

Je la tire par le bras pour l'inciter à me suivre. Elle fixe la flamme qui prend de l'ampleur rapidement. Le feu se propage à une vitesse folle ainsi que la fumée. Des flammes me barrent la route donc je cherche un chemin à prendre sans trop de risques. Je commence à suffoquer, l'air se fait de plus en plus rare. Je me retourne et vois Marie qui tousse abondamment. Elle pose sa main sur sa poitrine et essaie de lutter pour ne pas fermer les yeux. Les flammes nous entourent et grandissent de plus en plus. Lorsque je me retourne vers Marie, je la vois allongée sur le sol les yeux fermés.

- Merde !

Je cours vers elle et la prend dans mes bras. Sa peau est noircie à cause de l'incendie et je dois probablement être dans le même état. La chaleur est insupportable en plus du manque d'air. L'intérieur de mon corps me brûle atrocement, je ne vais pas pouvoir tenir longtemps. J'entends les sirènes des pompiers arriver au loin dehors. J'essaie de me frayer un chemin à travers les flammes.

Je parviens à sortir du bâtiment. Je m'éloigne de celui-ci et pose Marie par terre à l'abri. Je m'écroule à côté d'elle et ferme les yeux. Mes poumons se remplissent d'oxygène et peu à peu, je reprends une respiration normal. Les lumières des gyrophares éclairent mon visage. J'ouvre les yeux rapidement et me tourne vers Marie. Les seuls signes qui montrent qu'elle est toujours en vie sont son cœur qui bat, son souffle et le mouvement de sa poitrine.

Je me redresse en position assise. Autour de nous, plusieurs pompiers s'activent pour éteindre le feu et les personnes du samu courent partout pour soigner les personnes blessées. On dirait une fourmilière, c'est assez bizarre par rapport à la situation. J'interpelle un médecin urgentiste qui accourt en notre direction.

- MARIE !

Je me retourne brutalement et vois Sébastien arriver à toute allure vers moi. Je n'ai pas le temps de réagir qu'il me prend par le col et me plaque contre un mur.

- Mais qu'est ce que t'as encore fait ! Je savais que tu lui ferais encore du mal, t'as pas changé espèce de connard !

Ouch! En disant ces paroles pas vraiment rempli de gentillesse, il me frappe avec son point au visage et me met un coup de genoux dans le ventre. Bonjour douleurs et hématomes ! Je me plis de douleur en grimaçant. Un pompier arrive et essaye de le calmer. Je décide de me relever et de me planter devant lui. Il me regarde comme si j'étais de la pire espèce, une erreur de la nature, très sympathique le frangin de Marie... Je brise le silence :

- Je te signale que si je n'avais pas sauver ta sœur, elle serait morte brûlée par les flammes à l'heure qu'il est. Alors tu as le droit de me détester mais pas de m'accuser de quoi que se soit par rapport à elle. A t'entendre, c'est moi qui ai allumé ce putain de feu. Elle est la prunelle de mes yeux, je ne l'aurai dans aucun cas laissée dans ce brasier compris ?!?

Pour appuyer mes paroles, je lui appuie sur le cœur avec mon index. Satisfait de lui avoir cloué le bec, je me retourne et me dirige vers Marie. Elle est posée sur un brancard se dirigeant vers un camion du samu. Je grimpe à côté d'elle dans l'ambulance et lui sers la main. J'espère qu'elle se réveillera bientôt...

Ellipse trajet.

Arrivés à l'hôpital, nous descendons tous de l'ambulance. Je continue de serrer sa main tandis qu'ils ouvrent la porte des urgences. Ce que je vois me petrifie sur place. Déjà que je déteste les hôpitaux, alors là... Des infirmières, des médecins arrivent de tout les côtés pour subvenir aux besoins de leurs patients, ayant des blessures plus ou moins graves. Des lamentations et pleurs résonnent jusqu'à moi.

Les brancardiers déposent le brancard de Marie dans un coin et s'en vont. Mais ils ne vont quand même pas la laisser là si ?!? Je m'assois sur une chaise à côté d'elle et pose ma tête dans mes paumes de mains. Je respire un bon coup et relève la tête. La porte principale s'ouvre brutalement et laisse entrer des dizaines de blessés. Je reconnais la plupart des patients : ils se trouvaient dans le même restaurant que nous. Espérons seulement qu'il n'y a pas eu de morts...

Les brancardiers reviennent et amènent Marie dans une chambre. Ils la déposent sur le lit et lui remettent un masque à oxygène. Ils la branchent à des machines et repartent en fermant la porte. Je me retourne vers Marie. Elle a l'air si paisible mais tellement inanimée... Cette vision me sert le cœur. Je passe ma main dans ses cheveux et pose ma tête sur son bras en fermant les yeux. Je ne supporte pas de la voir comme ça, Marie réveille toi je t'en supplie...

La porte de la chambre s'ouvre d'un coup ce qui me fait sursauter. Je me redresse et vois un médecin s'avancer vers nous. Il ausculte Marie et secoue la tête plusieurs fois. C'est si grave que ça ? Mon stress augmente de plus en plus. Le médecin se dirige vers moi et m'incite à le suivre. Nous sortons de la chambre et j'essaie de le suivre en traversant le long couloir noir de monde. Nous entrons dans un petit bureau et il m'indique une chaise de la main. Il prend la parole :

- Si je vous ai ramené dans mon bureau, c'est pour vous poser quelques questions.

- Je vous écoute.

- Vous êtes de sa famille ?

- Je suis seulement son petit ami.

- Et vous étiez avec elle au moment de l'incendie ?

- Oui.

- Et bien laissez moi vous dire que vous avez eu énormément de chance. Vos brûlures superficielles ont étés soignées dans l'ambulance ?

- Oui.

- Bien. Je ne vous cache pas qu'elle est dans un état critique. Elle se trouve actuellement dans le coma. Lors de sa chute suite à sa suffocation, sa tête a dû prendre un léger coup. Nous ne savons pas quand elle va se réveiller, ni si elle va avoir des séquelles par la suite.

Je soupire bruyamment. C'est pas possible... Comment cette soirée a pu aussi mal tournée ! Je nage en plein cauchemar...

Coeurs EnflammésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant