Chapitre 7 : Le sanctuaire

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Point de vue Marie :

Après la petite fête improvisé à mon égard, je décide de me rendre dans un lieu calme que j'avais découvert par hasard il y a de cela 10 ou 11 ans. Derrière une cascade, il y a une grotte qui donne sur un magnifique jardin dépourvu de toutes traces humaines. Personne ne connaît son existence à part moi et Théo, qui un jour m'avait suivi jusqu'ici. Je lui avais fait promettre de ne le révéler à personne. Quand j'arrive dans mon sanctuaire, une brise vient caresser mon visage. Cet endroit est resté intact, Théo a donc respecté sa promesse.

Je m'assois sur l'herbe et ferme les yeux. Je me concentre sur ce qui m'entoure. J'entends au loin l'écoulement de la cascade et les chants des oiseaux. C'est si apaisant... "Ce lieu a le don d'apaiser la douleur des êtres en souffrance et de leur permettre d'oublier leurs problèmes l'espace d'un instant." Je m'en rappelle, Théo m'avait dit ça dès qu'il ait connu cet endroit, on aurait dit un poète. Cette pensée me fait sourire.

Un craquement de branche me fait sursauter. Je me retourne et vois Théo, regardant la branche cassée à ses pieds, mimant un "chut" :

- Je t'ai vu Théo et pas la peine de lui dire chut, elle ne te répondra pas.

Face à sa mine déconfite, je me mets à rire. Il reprend ses esprits et vient s'asseoir à côté de moi. Il me regarde intensément puis prend la parole :

- Il faut qu'on parle.

- Je t'écoute.

- Ok euh... Bon, tu sais aussi bien que moi que nos chemins se sont séparés il y a de cela 6 ans.

- Oui je le sais ça mais tu sais bien que si je suis partie c'est pour faire mes études ?

- Oui oui... Mais pourquoi m'avoir prévenu qu'une heure avant ? Tu ne l'a pas su d'un coup non ?

- Non mais j'osais pas... Écoute, je sais que j'ai eu tort mais je ne voulais pas te faire du mal crois moi, je suis vraiment désolée...

- Ben c'est raté...

A sa remarque, je fronce les sourcils. Qu'est-ce qu'il veut dire par là ? Est-ce de lui que Caroline me parlait ?

- Attends... Tu viens de dire que tu as souffert à cause de moi ?

Ma voix déraille en raison des larmes qui menace de couler. Théo détourne le regard vers le filet d'eau qui jaillit hors de la roche alors je baisse les yeux en direction d'une coccinelle qui s'est posée délicatement sur ma main. Théo prend la parole :

- Tu me promets de ne pas me juger ? -

 Je te le promets.

Je crains le pire. Plusieurs hypothèses trottent dans ma tête plus horrible les unes que les autres : meurtres, agressions et j'en passe. Toujours en train de regarder le filet d'eau, Théo prend une grande inspiration avant de se lancer :

- Quand tu est partie, j'ai fait une sorte de dépression. Je ressentais un manque comme si un morceau de moi-même était partie avec toi. C'est là que j'ai compris que mes sentiments envers toi n'étaient pas ceux que je pensais... Certes, Kévin était là pour me soutenir ainsi que ma famille mais cela ne me suffisait pas. J'ai alors commencé à sombrer dans l'alcool et à fumer. Cette période a duré plus de 6 mois. Personne n'arrivait à me sortir de ce cercle vicieux à part Kévin. Il s'est énervé contre moi assez violemment et a eu des arguments très convaincant à propos de toi. Je ne l'avais jamais vu dans cet état là, il faisait vraiment peur à voir. Toujours est-il qu'il a réussi à m'ouvrir les yeux.

- C'est horrible...

- Après cet épisode, je remontais la pente, certes doucement, mais sûrement. J'ai recommencé à sortir avec des amis, je me sentais mieux malgré le sentiment de vide qui perdurait. Il y a de cela 3 ans, je me suis mis en couple avec la fille du pharmacien. Cette relation a duré 1 an jusqu'à ce que je décide d'y mettre un terme. Je n'en pouvais plus de la faire souffrir en n'étant pas sincère avec elle. Tu dois te demander pourquoi je suis sorti avec elle dans ce cas ? Tout simplement pour essayer de guérir d'un sentiment que peu de personnes arrivent à métriser. Tu hantais mes pensées, je n'arrivais plus à te sortir de ma tête. Alors j'ai pensé que si je me mettais en couple avec une fille, je finirai bien par t'oublier...

À l'entente de ses mots, mon cœur se sert. Mais si j'ai bien compris, il est sorti avec elle pour tenter de m'oublier ? Mais ça n'a aucun sens ! N'empêche, ses propos me font comprendre qu'il tient à moi, peut-être un peu trop... Sans doute une illusion, c'est impossible qu'il m'aime... Je n'arrive plus à réfléchir et toutes mes pensées se bousculent dans ma tête. Génial, je commence à avoir une migraine... Ses paroles m'ont retourné le cerveau, c'est le cas de le dire ! Après un laps de temps, Théo reprend son récit :

- Comme tu dois t'en douter, l'effet inverse s'est produit. Lorsque je la prenais dans mes bras, je me retrouvais projeté quelques années auparavant à tes côtés. Quelques souvenirs ressurgissaient de ma mémoire. À vrai dire, j'aurais aimé que ce soit toi à mes côtés au lieu d'elle...

Il baisse les yeux, attendant certainement une réaction de ma part. Mon corps est comme paralysé, mon cœur bat à tout rompre. Ai-je bien entendu ou tout cela n'est que mirage ?

- Marie, dis moi quelque chose, s'il te plaît...

- Je... Je ne sais pas quoi te dire, je... A vrai dire, je suis un peu choquée là...

Bon niveau assurance, on repassera plus tard. Je soupire exaspérée. Théo fronce les sourcils puis il me jette un regard moqueur. Il passe sa main dans ses cheveux avant de me faire le plus beau des sourires.

Je prends le temps de détailler son visage. Ses yeux noisettes brillent au contact du soleil couchant et ses cheveux sont légèrement en bataille ce qui lui donne un air de "bad boy" très mignon. Son tee-shirt laisse apparaître sa musculature et un léger tatouage tribal partant de son épaule à son avant bras. Son tatouage est vraiment magnifique, en haut se trouve une tête de dragon et en bas une rose, les 2 reliés par le tatouage tribal.

- Ça va ? Je ne te dérange pas trop ? J'espère que la vue te plaît. Si tu veux, je peux enlever mon tee-shirt et...

- N'importe quoi ! Je ne te mattais pas du tout !

- Si tu le dis...

Je détourne le regard, gênée. Théo prend mon menton et m'oblige à le regarder dans les yeux. Je déglutis péniblement. Son regard est rempli de désir et alterne entre mes yeux et mes lèvres. Nom de dieu ! Il faut que je reste calme c'est le seule solution... Je me mors la lèvre signe de stress et ferme les yeux automatiquement.

- Marie...

Cette voix... Je trouve que mon prénom sonne bien avec sa voix rauque... Je décide de reprendre mes esprits et suis les moindre faits et gestes de Théo. Il pose sa main sur ma joue et me la caresse avec douceur. Théo se penche vers moi et décide de sceller nos lèvres pour mon plus grand bonheur.

Coeurs EnflammésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant