Chapitre 12 : Ne me mens pas

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Point de vue Théo :

Je me réveille à cause d'un claquement de porte. Je regarde autour de moi et constate que je suis couché à plat ventre sur le canapé du salon de Marie. Je me frotte les yeux et me rappelle que je me suis assoupi sur elle. Je la cherche du regard et la trouve vers la porte tenant une lettre.

Je me lève et me rapproche d'elle. Je l'enlace par derrière et remarque qu'elle tient une lettre. J'essaie de la lire sauf qu'elle s'empresse de la cacher dans sa poche. A première vue, on aurait dit une lettre de menace. Mais qu'est ce que ça veut dire ? J'ai l'impression qu'elle ne veut pas que je sache l'existence de cette lettre. Bizarre... Je pense que mon instinct avait vu juste face à son comportement. Mais de qui peut bien venir cette lettre de menace ? Je fronce les sourcils et elle se retourne. Elle me regarde d'un air suspect, comme si elle voulait se faire pardonner. Si elle pense qu'elle va s'en sortir comme ça...

- Marie, qu'est ce que tu me caches ?

- Mais rien, qu'est ce qu'il te prend ?

- Tu te fous de moi là ?!? Ne me mens pas ! J'ai très bien vu la lettre de menace que tu caches dans ta poche !

Elle baisse les yeux vers le sol et se touche les mains. Elle est tellement mignonne... N'empêche, je m'inquiète vraiment pour elle. On ne sait pas qui est l'auteur de cette lettre et c'est peut-être un psychopathe ou je ne sais quoi ! En tout cas, il ne faut pas y prendre à la légère, ce qu'elle a l'air de faire... Je lui redresse le menton pour l'obliger à me regarder dans les yeux.

- Je m'inquiète là... Montre moi la lettre.

- Tiens...

Elle me la tend et je la deplis. Ce que je lis me glace le sang. Dans cette lettre, la personne évoque mon prénom. Pourquoi ? Et surtout qui est-ce ? Je vois une lueur de panique dans ses yeux. Je décide de la prendre dans mes bras et son petit corps crispé se détend progressivement.

- Ne t'inquiète pas, je suis là ok ? Personne ne pourra te faire du mal sans me passer sur le corps. Je ferai tout pour te protéger.

- Merci beaucoup... Tu penses que c'est qui ?

- Je n'en sais rien mais en tout cas, il faudra faire attention. Ça peut être n'importe qui.

- Quelqu'un de vraiment proche ?

- Non je ne pense pas mais fait quand même attention ok ?

- Je te le promets.

Elle resserre son étreinte et je l'embrasse sur le front, signe de protection. Ma grand-mère me disait toujours que chaque baiser a une signification, qui change selon les familles. Par exemple, dans notre famille, le bisou dans le cou signifie la passion et le bisou sur la bouche désigne l'amour.

Marie relève son regard vers moi. Elle l'alterne entre mes lèvres et mes yeux. D'accord, je sais exactement ce qu'elle veut. Je me penche vers elle et l'embrasse. Je parsème sa mâchoire de bisous délicat en lui caressant les cheveux. Soudain, mon ventre gronde de faim. Misère de misère, casseur d'ambiance va ! Elle rigole et se dirige vers la cuisine. Je jure, frustré, en la suivant.

 - La faim te tiraille mon ami.

- C'est ça, moque toi de moi !

Elle éclate de rire en sortant les ingrédients pour confectionner un plat que je ne connais pas encore. Des pâtes, des lardons, du gruyère et de la sauce...

- Je fais des pâtes carbonnara si tu veux tout savoir !

- Ah merci pour la précision. J'étais en train de chercher dans ma tête comme un con.

- T'aimes bien ça au moins couillon ?

- Couillon ? T'es sérieuse là ? Je pense que tu vas regretter ma belle...

Devinant ce que j'allais faire, elle se précipite à l'étage. Je lui cours après et ne tarde pas à la rattraper. Je la prends comme un sac à patate et redescends les escaliers. Elle me tape dans le dos et crie mon prénom mais je n'en tiens pas compte. Je pénétre dans la cuisine et la dépose devant le plan de travail où sont ses ingrédients. Je la chatouille un moment puis lui montre les ingrédients d'un coup de menton pour lui faire comprendre qu'elle devrait finir son plat pour ma survie. J'ai faim moi ! Elle me sourit puis finis de préparer le repas tandis que je salive de plus en plus.

Je me suis mis sur le canapé devant la télé pour ne plus penser à la faim qui me tiraille le ventre quand elle crie "À table !" depuis la cuisine. Je m'y précipite et me jette littéralement sur ce plat alléchant. Mmh... Marie rigole de mon comportement et commence à manger à son tour. Le reste du repas se passe tranquillement, Marie me parlant de sa journée, qui d'après ce que je comprends, a été formidable.

Après avoir fini de manger, nous débarrassons la table. Nous nous mettons ensuite sur le canapé devant un film qu'elle adore : Robin des bois. Elle se cale contre moi et m'entoure de son bras. Je lui caresse les cheveux et ferme les yeux.

Flash-back :

- Alors Théo, on joue à quoi ?

- Du calme Laëtitia. Marie, tu veux jouer à quoi toi ?

- Moi j'aimerai bien jouer à Robin des bois...

- Moi aussi !

- D'accord les filles. Bon moi je vais jouer à la console. Si vous me cherchez je serai dans ma chambre.

J'ai une tête à jouer à Robin des bois moi ? Sérieux j'ai 9 ans, je ne suis plus un bébé pour jouer à des jeux comme ça ! Pendant que j'avance, une main timide vient m'attraper le poignet. Je me retourne et vois Marie au bord des larmes. Cette vision me fend le cœur, d'habitude elle est si joyeuse... Elle me supplie des yeux et l'idée de lui faire plaisir prend le dessus.

- Me regarde pas comme ça Marie... Bon ok t'as gagné.

- C'est vrai ?

Je hoche la tête en lui souriant. Elle éclate littéralement de joie et me saute dessus. Nous rigolons ensemble jusqu'à ce que ma sœur fasse un léger raclement de gorge. Nous nous relevons et Marie sourit de plus belle. Du haut de ses 7 ans, elle trouve toujours une idée pour obtenir ce qu'elle veut malgré le fait que ça ne marche pas à tout les coups... Mais elle est tellement mignonne, elle ferait craquer une ville entière !

Marie décide d'établir les rôles : elle est Lady Marianne, Laëtitia est le roi Jean et moi Robin des bois. Dommage que nous ne sommes pas plus nombreux car il manque quand même des personnages importants comme Frère Tuck ou encore Petit Jean enfin... Le but du jeu ? Il faut que je sauve Belle Marianne des griffes du roi.

Fin du Flash-back.

En y repensant, j'ai une question qui me brûle la gorge.

- Marie ?

- Oui ?

- Tu te rappelles quand on avait joué à Robin des bois lorsqu'on était petit ?

- Oui je m'en rappelle ! C'était vraiment bien.

- Tu m'aimais déjà non ?

À cette question, elle se retourne totalement vers moi. Elle hoche la tête et m'embrasse amoureusement. Putain, elle m'aimait déjà à cette âge là et je l'ai fait souffrir... Je décide de faire un pacte avec moi-même : celui de ne plus jamais la faire souffrir.

Coeurs EnflammésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant