Quand la menace sonde l'insondable

Chapitre 12 : Un ton qui plaisait plus que tout à Harry.

Harry demeurait silencieux. Il ne savait pas par quoi commencer.

C'est insupportable comme je suis intimidé face à lui. Pensa Harry.

Son teint est plus blanc que d'habitude, ses cernes sont plus creusées, constata Rogue, et ses cheveux... semblent tout aussi soyeux... Bon il faut que je cesse ces égarements.

-Avez-vous petit déjeuné ce matin ? Demanda le professeur, accoudé sur sa chaise de bureau.

-Eh bien, je n'y avais pas spécialement pensé.

-Ça tombe bien, moi non plus. Que voulez vous que je demande d'apporter ?

Que ? Quoi ? Pardon ? Donc il vient de m'inviter à ce que je petit déjeune avec lui ? Avec Rogue ? Suis-je en train de rêver ? Merde réponds Harry avant qu'il ne change d'avis.

-Euh... Je... Bah....

-Ça m'aide beaucoup, Potter. Attendez moi ici. Dit-il, ironique, avant de sortir de la pièce d'un voile de cape.

Harry ne pu s'empêcher d'avoir un rire nerveux en se passant une main sur le visage.

Bordel que je suis minable, pensa Harry, il va vraiment penser qu'il me fait de l'effet. Mais attends ?!?!? Si j'insinue ça, c'est que j'insinue qu'il me fait de l'effet. Mais n'importe quoi, je dis des conneries. C'est un professeur, il doit avoir plus que le double de mon âge et, par ailleurs, il me déteste. C'est comme insinuer qu'on peut atteindre la lune. C'est impossible. Mais on n'invite pas à petit déjeuner quelqu'un qu'on déteste. Pfff, je raconte des conneries encore. Il fait ça car il a pitié de moi. C'est sûr.

Décidément, Harry se voilait complètement la face.

Rogue refit surface avec un plateau en main.

-Pouvez-vous pousser sur un côté les documents, Potter ?

La voix du concerné fit sortir de ses rêveries le Gryffondor et exécuta les dires aussitôt. Le professeur posa le plateau sur le bureau en frôlant au passage le jeune brun. Cette proximité ne laissa pas indifférent les deux hommes. Rogue, de son côté, enfoui au plus profond de son être son ressentiment. Il s'assit et prit au passage la tasse de café disposée sur le plateau.

Harry prit timidement le verre de jus de fruit qui devait lui être destiné et en bu une gorgée.

-Nous avons discuté avec les autres professeurs, dont Dumbledore, sur votre sujet.

Harry le fixa, l'invitant à poursuivre.

-Il a donc été admit que vous seriez sous ma protection.

Le jeune homme releva les yeux sur son professeur.

-Mais... Vous êtes un Serpentard.

Le Prince de Sang-mêlé ressentit cette remarque comme une pique qui lui était adressé ( alors qu'il n'était en rien pour Harry ).

-Il est certain que Mcgonagall s'y est interposé, mais il est légitime que vous soyez sous mon aile dans la mesure où je suis le seul à avoir constitué un dossier afin de résoudre ce mystère planant.

C'est vrai, il a raison, il en a fait beaucoup pour moi alors qu'il ne me devait rien du tout.

-Vous avez raison, professeur. Merci d'avoir entrepris tout cela pour moi. Mais... C'est étrange, car je ne sais pas si vous faites cela de bon cœur, ou bien vous recherchez à ce que j'ai une dette envers vous.