Chapitre 6 : M'accrocher et ressentir de nouveau le soleil contre ma peau.

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Il était évident que Rogue avait remarqué les manigances d'Harry. Son comportement avait radicalement changé pendant le cours de cet après-midi. Malgré qu'il trouvait le jeune homme d'une insupportabilité ancrée depuis sa naissance, il demeurait tout de même inquiet. Il serra son verre de rhum et fixa le feu de bois qui était en face du fauteuil où il était assis, maudissant au fond de lui Dumbledore, qui était la source de tout ceci.

Je décèlerais vos manigances, Potter.

[...]

Celui dont Rogue songeait était étrangement dans la salle commune des Gryffondor, seul, pendant que tous les autres étaient dans les dortoirs.

Rogue ne m'a donné aucune sanction. C'est étrange. Il ne rate aucune occasion de me punir d'habitude. Je pense qu'il l'ai fait exprès car il devait savoir que mon but était de me faire punir et de lui verser du Veritaserum dans son verre.

Je suis perdu. Je ne sais plus quoi faire. Ma tête me fait horriblement souffrir, j'ai peur de refaire cette crise. Je dois cesser d'y penser constamment. Mais ça ne veut pas me quitter. Pire : j'ai l'impression que ça s'ancre de plus en plus dans mes pensées. Ça m'isole et me fait sentir seul et délaissé. C'est injuste. Je ne demande que à savoir.

Je veux sortir de ma tête, je veux m'évader, prendre l'air. Tout ça me fatigue, mais je n'arrive pas à m'endormir. Tout ça me fait souffrir, mais j'ai l'impression de demeurer dans une crevasse et de m'y enfoncer de plus en plus. Ma vision se brouille de plus en plus. Je suis à deux doigt de renoncer à la lumière de la vérité et à m'abandonner dans l'ombre du mensonge.
Je n'y vois que de l'abandon. Je me sens abandonné. Incompris. Je n'ai besoin que d'une main. Une main à qui m'accrocher. M'accrocher et ressentir de nouveau le soleil contre ma peau.

Harry porta ses genoux contre son torse. Son regard inquiet semblait être absorbé par les flammes de la cheminée.

[...]

La lumière était aveuglante et sa peau fondait sous ces rayons. Elle fondait, mais Harry n'éprouvait paradoxalement aucune douleur.
Il était dans un jardin. Un grand jardin fleurit dont ces rayons étincelaient chaque pétales de ces rangés de fleurs. Harry était ému tant son émerveillement était à son comble.
Des oiseaux de toutes les couleurs se posèrent sur ses épaules et lui chantaient aux oreilles. Le jeune homme laissa échapper un rire lorsqu'il ressentit des chatouilles au niveau de son cou. Son cœur était réchauffé et semblait empli d'une grande sérénité. De grands papillons possédant de brillantes ailes bleutées lui souriait. Harry n'avait jamais vu un papillon sourire auparavant. Leurs sourires étaient indescriptibles. Les arbres au loin étaient grands et semblaient marcher. Ils étaient majestueux et possédaient des feuilles d'or et étaient ornés de joyaux les uns plus prestigieux que les autres. Une douce mélodie de lyre se fit entendre à sa gauche. En se tournant, il vit des coccinelles multicolores entourer l'instrument d'où cette mélodie venait. Harry était émerveillé.

Aucune personne ne pouvait imaginer à quel point ce jardin était féerique et sublime.

En tournant sur lui et en fixant ces merveilles, son regard se perdit dans une sorte de cabane. Une cabane en bois. Une cabane qu'il reconnaîtrait entre mille. Il courut en sa direction, le sourire aux lèvres, le cœur comblé et réchauffé, mais soudainement, un éclair le frappa en pleine course. Par le choc, Harry se voyait propulsé sur quelques mètres. Au sol, il leva tant bien que mal ses yeux sur le décor. Les fleurs étaient devenues subitement glacées. C'était comme si qu'elles entravaient le passage d'un groupe de détraqueurs. La chaleur contre sa peau était substituée par la fraîcheur de la lune. La sérénité de son cœur semblait avoir disparu. Une épaisse tâche couleur ambrée se formait au loin. Il trouva facilement ses lunettes à côté de lui, les mit sur son nez et il sursauta face à cette effroyable vision qui avait remplacé l'émerveillement.

-Hagrid ! Hurla-t-il en voyant la cabane se consumer dans des flammes qui s'étendaient loin dans le ciel. Il voulu se relever mais une douleur enveloppait son dos. Il poussa un hurlement tant elle était insupportable.

-Arrêtez ! Rusard ! Levez votre immobilisation ! Je vous l'ordonne ! Hurla Dumbledore en se précipitant vers la cabane.

-Evanesco ignis ! Lança le professeur en pointant l'incendie de sa baguette.

-C'est lui, Dumbledore ! Il a incendié la cabane d'Hagrid ! Je l'ai vu de mes propres yeux !

Harry voulu parler, mais il n'arrivait même pas à sortir un son de sa bouche.

L'incendie s'éteignit en quelques secondes. La fumée asphyxiait Harry, qui toussait péniblement, ce qui augmentait sa douleur qui s'était étendue à ses côtes.

Il se sentit porté par quelqu'un, ne sachant qui, puis on le posa sur un sol froid.

-Harry ! Harry réveille toi ! Harry ! Le secoua presque Dumbledore. Il ouvrit les yeux péniblement, puis fut surpris lorsqu'un son réussi à sortir.

-Je... Je... Hagrid... Paniqua-t-il.
Hagrid... Une larme coula sur son visage pâle et terrorisé.

-Ne t'inquiète pas Harry, Hagrid est vivant. Bon, il est un peu brûlé mais il s'en sortira.

Harry fut rassuré mais ses larmes ne cessèrent de couler. Il ne savait pas ce qui venait de se passer et souffrait encore du dos.

-Harry, qu'est ce qui t'as pris ? Demanda-t-il.

De nouveau, aucun son ne pu sortir. Harry était tétanisé face au ton du professeur qui avait subitement changé, devenant menaçant.

Rogue, Macgonagall ainsi que Fol Œil arrivèrent dans le hall du château en courant ( Fol Œil suivait difficilement la cadence ).

-Nom de Merlin, que s'est-il passé ? Qu'est ce que c'est que cette fumée dehors ? Demanda Fol Œil.

-C'est ce vaurien ! Il a usé de sa baguette pour incendier la cabane d'Hagrid ! Répondit Rusard.

Rogue fit les gros yeux et fixa Harry, au sol, se tenant le flan droit.

-Oh misère ! Jura Mcgonagall.

-Hagrid est juste blessé. Informa Rogue. Je l'ai vu être transporté jusqu'à l'infirmerie.

Harry frémit en entendant la voix froide de Rogue, ne sachant pourquoi.

-Je n'ai pas fait ça ! Ce n'était pas moi ! Se défendit Harry d'une voix brisée.

-Harry ! Écoutes moi bien ! Est ce que les mêmes symptômes qui avait précédé ta dernière crise ont refait surface cette nuit ? Demanda Dumbledore en se penchant sur le garçon.

Il secoua la tête négativement d'un geste rapide, et fixa Severus Rogue, en cherchant désespérément un soutient, même si cela s'avérait être impossible d'en avoir un de lui.

Il l'avait fait instinctivement, sans réfléchir.

Rogue porta le jeune garçon dans ses bras et l'amena en direction des cachots, sous les regards interrogateurs de ses collègues. Dumbledore le laissa faire, trouvant cette initiative comme étant la meilleure des solutions à prendre.

Harry fut sous le choc par ce geste. Il sentit les bras fort de son professeur de potion le maintenir contre son corps. Étrangement, cela l'apaisa, mais sa douleur se faisait de plus en plus insupportable.

Harry ferma les yeux sans s'en rendre compte et profita de l'instant, malgré lui.

Quand la menace sonde l'insondableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant