Quand la menace sonde l'insondable

Chapitre 45 : J'aime quelqu'un, si tu veux plus de précision.

Son ton était monotone, las et bas. Après quelques minutes à être dans les bras de l'autre, Hermione sécha d'un coup de manche la larme qui commençait à longer sa joue et se sépara, imitée par son ami, d'Harry.

-Je ne voulais pas vous hurler dessus... Excusez-moi, marmonna le jeune brun d'un ton encore plus bas, le regard semblant vide et dénué d'éclat.

-Ça va aller... Le rassura Ron. Je comprends ce que tu ressens, ces peurs... Je sais qu'on ne peut pas se détacher de ce qu'on redoute le plus.

-Je n'aurais jamais imaginé que tes sentiments pour lui soient aussi forts, avoua la jeune femme en plaçant une main sur celle d'Harry. Désolée d'avoir minimisé tout cela sans avoir pris la peine de t'écouter.

Celui-ci ne répondit pas. Il se contenta d'un léger soupir, comme si sa dernière goûte de vitalité restante lui avait été aspiré de son essence.

-Vous avez tout de même raison sur un point, reprit Harry quelques instants plus tard, semblant calmé. Je n'aurais pas dû quitter en trombe ses appartements.

-C'était certainement dû à la panique, répondit Ron, inquiet face à l'expression que prit son ami.

-J'ai vraiment flippé. Mon corps ne me répondait plus. Mais je n'ai pas envie de replonger dans les regrets, dans les « si j'avais fait ça au lieu de ça », ça ne m'aidera pas. Si j'ai quitté ses appartements, c'est sûrement pour une bonne cause.

-Tu ne connais pas la place de l'homosexualité dans le monde des sorciers, Harry. Je pense que c'est la source de tes peurs.

-Oui, Hermione. C'est exactement ça... Chez les moldus, c'est difficilement accepté, et encore... J'ai souvent entendu mon cousin et sa bande d'amis insulter de « pédale » et de « tapette » les personnes qu'ils insinuaient être gay dans leur école. Mais j'ai l'impression d'être le seul cas ici, comme si cette différence m'excluait des autres...

-Des enflures. Tu sais, Harry, on pourrait tout simplement demander à Hagrid ce qu'il pense de tout cela, proposa Ron.

-Hagrid ?

-Oui, C'est une bonne idée, Ron. Il ne te jugera jamais, toi même tu en es conscient. Il pourra nous éclairer sur la place des homosexuels dans la société sorcière. Je n'ai jamais fait de recherche à propos de cela dans ce que propose la bibliothèque, je ne pourrais pas t'éclairer, mais lui, sûrement.

-Hmm...*il pensa un moment, le visage amer* D'accord. Demain, nous irons voir Hagrid. Oh ! Demain c'est jeudi ! *Harry réalisa quelque chose*

-Euh... oui ? Dirent presque simultanément le couple, presque alarmés.

-J'ai oublié de vous dire quelque chose. Cette après-midi, en me rendant dans la salle de potion pour les heures de colle, j'ai entendu une conversation entre Dumbledore et Rogue. Ils parlaient... *Harry réfléchit* d'un déplacement qu'allait faire Rogue. Demain. Il s'en ira quelque part à minuit.

-Harry, ne...

-Attends, Ron, j'ai pas finis. Il ont parlé de madame Maxime, la directrice de Beaubâton. Dumbledore disait à Rogue qu'il allait avoir son soutient.

-Mais ? Je n'arrive pas très bien à assimiler tout cela... À moins que... *Hermione fut comme éclairée* Par Merlin, pourquoi irait-il en France ?

-En France ?! Mais oui ! Répliqua d'un ton averti le Weasley. Beaubâton est en France, vers les Pyrénées plus précisément. Mon frère me décrit souvent l'école de sa petite-amie *Il insinue Fleur Delacour* dans ses lettres.

-Les Pyrénées ? Qu'est-ce que c'est ?

-Un massif montagneux qui constitue la frontière entre la France et l'Espagne, répondit Hermione en puisant dans ses larges connaissances géographiques.