Chapitre 16 : Le coeur amputé.

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Paradoxalement, le professeur fut épris d'un sentiment qui l'accabla du plus profond de son être. Il décida, après quelques secondes qui semblèrent si infimes à fixer ce reflet, de sortir de cette pièce, cette pièce qui déchira encore plus son psychisme meurtri. Il eu du mal à se focaliser de nouveau sur le problème majeur : Fringh ; Ce fut donc avec cet état d'esprit qu'il sortit de cette boutique, cette même boutique qui raviva cette douleur tant ravalée.
Cette même boutique qui, par la maîtrise incomparable que Rogue avait de lui même, passa de très près de finir brûlée.
Il marcha donc dans la tempête, dans ce paysage état-d'âme, le coeur glacé.

Le coeur amputé.

[...]

Les élèves ainsi que les professeur de Poudlard profitaient de leur dîner dans la Grande salle. Rogue avalait le peu de nourriture que disposait son assiette. Dumbledore se pencha vers lui et, étrangement, parla tout bas.

-Severus, je sais que quelque chose, en plus de ce que vous m'avez raconté, s'est passé chez Viktor Fringh.

Le concerné fixa les yeux de son mentor et, d'un regard, lui fit clairement comprendre qu'il ne parlera pas.

Dumbledore, connaissant son vieil ami comme personne, préféra ne pas insister, sachant qu'il demeurera tout de même muet comme une tombe.

Ce foutu Dumbledore qui veut paraître inquiet de ma condition. Plus je vieillis en le côtoyant et plus je me rends compte à quel point son art d'embobiner les gens est inégalable, le maudit Rogue, en gardant tout de même son visage impassiblement froid et ténébreux. Cette mine était incontestablement ancrée en son être. Dumbledore lui même se posait la question de savoir s'il allait l'afficher lorsque celui ci serait amené à l'abattre.

Harry, de son côté, mangeait tout aussi difficilement.

-Le miroir du Risèd a disparu, enfin, il devait l'être depuis cet été, mais entre ces deux retraits, il fut présent dans la salle sur Demande. Apprit-il à ses deux meilleurs amis.

-Tu nous l'as déjà évoqué, Harry, mais tu nous avais dit que quelque chose s'était déroulé tout à l'heure, en plus de cette disparition, répondit Hermione, voyant que la pause qu'avait prit son ami sonnait comme une réclamation d'une réponse.

-Ah oui, désolé, ces temps ci j'ai comme l'impression d'avoir des trous de mémoire.

Ron le regardait étrangement et finit par poser sa main sur le front du brun.

-Qu'est-ce que tu fabriques ? Demanda-t-il, surpris.

-T'es brûlant, Harry. Tu devrais aller voir Pomfresh après le dîner.

Harry ne pouvait pas, il devait voir à vingt heures précises le professeur de potion. Mais ce détail, les deux autres Gryffondor l'ignoraient. Comment pouvait-il leur avouer sa soudaine proximité avec ce professeur tant détestable ? Il préféra ignorer.

-Laisse moi continuer, Ron. Bon, tout à l'heure, le miroir avait disparu, mais Dobby, ne sachant d'où il débarquait, était présent dans la salle. Il m'a donc apprit que le miroir fut enlevé par un homme blond vétu d'une robe bleue.

-Personne ne s'habille de la sorte ici, pas même le personnel externe venant séjourner dans l'enceinte du château. Dit Hermione après quelques secondes de réflexion en se penchant vers les deux garçons.

-C'est ce que je m'étais dis aussi. Mais la chose la plus surprenante, c'est que Dumbledore semblait également surpris lorsque j'étais allé lui apprendre ceci. Même s'il restait toujours aussi sûr de lui, il était confus.

-C'est très étonnant... Lui qui connaît, en sa nature, tout ce qui se passe et tout ce qui se trouve ici. Répliqua Ron, pensif.

-On pourrais donc insinuer que cet intru fut assez doué pour échapper à la vigilance de Dumbledore. Poursuivit Harry.

-Non, c'est impossible. Dumbledore ne peut se faire trompé aussi facilement. Harry, as-tu demandé à Dobby comment l'homme a transporté le miroir ? Il pèse une tonne, le porter, à moins qu'il soit un colosse, est impossible.

-Non Hermione, je n'ai pas mentionné ce détail.

-Il a certainement dû le faire leviter. Hypothésa le Weasley.

-C'est difficile de le faire lorsqu'un objet est lourd. Je me demandais simplement s'il y avait une autre alternative à cela. Ou alors, il a certainement dû être...

-Epaulé par un membre local de Poudlard. Continua Harry, semblant être tout d'un coup éclairé.

-Mais qui ? Demanda Ron.

-Ça, ça reste à savoir. Dumbledore s'est sûrement dit la même chose, sûrement à l'instant où tu lui a appris cela, d'où sa confusion de tout à l'heure. Répliqua Hermione en fixant le directeur de loin.

Les deux jeune hommes approuvèrent les dires de la jeune Granger.

Rogue doit sûrement être au courant de tout ceci. J'ai un peu le trac pour tout à l'heure, puis ma tête commence sérieusement à me faire mal. J'ai peur de refaire une de ces... crises, s'inquiéta le Survivant.

[...]

Harry quitta la salle commune des Gryffondor sur afin de se rendre jusqu'aux appartements de son professeur. C'est alors qu'il s'arrêta d'un trait au beau milieu du couloir principal du château.

Mais... Je n'ai pas la moindre idée où ses appartements se trouvent ! Bon sang !

Harry commença réellement à douter de ses capacités intellectuelles. Comment pouvait-il ne pas avoir demandé au professeur où ceux ci se trouvaient ?

Bon, logiquement, vu que son bureau et sa salle de classe se trouvent dans les cachots, ceux ci, forcément, doivent s'y trouver aussi. Jamais deux sans trois, comme disait oncle... Merde pourquoi je reprends ses vieilles expressions stupides... Je commence sérieusement à perdre l'esprit, surtout que j'ai l'impression d'être de plus en plus fiévreux. Ça doit sûrement venir de ma plaie sur le dos qui a certainement dû se réinfecter.

Le Brun se dirigea donc vers les cachots et à son grand soulagement, une grande porte arborait le fond d'un couloir disposé juste à la droite du bureau du professeur. Il s'y rendit d'un pas légèrement pressé et frappa deux coups incertains sur cette magnifique porte en ébène sculpté.

Harry n'eut pas le temps d'angoisser de cette entrevue car Rogue ouvrit instantanément la porte, comme s'il attendait à son embouchure la venue du jeune homme.

-Bonsoir professeur.

Celui ci marmonna quelque chose qu'Harry ne comprit pas puis rentra à l'intérieur, laissant la porte ouverte derrière lui afin que le Gryffondor en fasse de même.

Harry fut quelque peu blessé par sa négligeance, mais entra tout de même à l'intérieur d'un pas hésitant.

Quand la menace sonde l'insondableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant