Chapitre 25 : Plus tu resteras proche de lui et plus tu souffriras.

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Voilà qu'il avait tout déballé. Voilà qu'il avait tout expliqué, en s'assurant de n'avoir oublié les détails et d'avoir le regard baissé, ne voulant voir leurs réactions qui pouvaient trahir qu'il demeurerait, dorénavant, abandonné.

-Je sais que ça parait fou. Même moi j'ai du mal à le croire. Mais je ne peux plus rester seul face à ces pensées.

-C'est pas possible. Articula difficilement Hermione, après un bref silence, les yeux et la bouche grands ouverts et une main sur la tempe.

Harry ferma ses yeux et porta ses mains sur son visage. Il sentit néanmoins une main forte sur son épaule. Il reconnu qu'elle venait de Ron.

-Harry... Pourquoi ne nous l'avoir pas dis plus tôt ? Pourquoi m'as-tu mentis lorsque j'avais perçu ce soudain rapprochement ?

-Comment voulais-tu que je vous le dise ?! Je n'étais même pas encore conscient de cela... Et puis, même si je l'avais été, je n'aurais jamais osé. Pas sur le moment. Bafoua-t-il, sous ses mains.

-Par Merlin. Pourquoi s'avérait-il être.. Rogue ? Le professeur Rogue ?

Hermione, ainsi que son ami, furent profondément choqués. Jamais, ô grand jamais, une telle chose pouvait exister, ni même traverser l'esprit le plus sournois.

-Si cela demeurait physique, et bien, soit. Chacun ses goûts, à vrai dire. Mais comment est-ce possible d'éprouver quelque chose pour lui ? Sentimentalement parlant ? Se demanda à voix haute la brune.

-Hermione, je n'en sais rien ! Je n'en sais strictement rien ! Dit, d'un mouvement de détresse le jeune homme, sortant de l'enveloppe que formaient ses doigts. Et ça s'accroît de jour en jour ! De secondes en secondes, même ! Tout à l'heure, j'ai quitté la Grande Salle car j'avais croisé son regard ! Et ce regard, aussi simple et bref soit-il, m'a complètement déboussolé ! Électrifié, même !

-Saint Merlin. T'es vraiment dans une sacrée merde, Harry, jura le Weasley. Non mais... comment... je... non ! Il faut t'aider à l'oublier et il faut que tu t'éloignes de lui ! Tu dois le faire, car ce sont des sentiments non réciproques. Plus tu resteras proche de lui et plus tu souffriras.

-Non, Ron, il ne faut pas que ça soit aussi brutal. Se détacher de lui aussi brutalement pourrait l'abattre encore plus !

-Son côté aimable m'a complètement ému. M'a complètement tué, à vrai dire. Bordel ! Je me déteste !

-Non, ne dis pas ça Harry. Répliqua d'une voix attristée la jeune femme.

-Je me déteste d'être aussi faible face à ces sentiments naissants.

-Ce n'est pas ta faute ! Essaya de le rassurer Ron, en lui frottant le bras.

Hermione le prit dans ses bras et caressa son dos. Ce contact raidit le brun.

-Aïe ! Merde ! Il faut que j'aille le voir ! Merde, merde !

-Quoi, qu'est ce qui se passe ? Demandèrent presque simultanément Hermione et Ron.

Merde. Ils ne doivent aucunement être au courant pour ma blessure sur le dos. Ils me demanderons sûrement comment je me suis fais cela. L'incident de la nuit où la cabane d'Hagrid fut brûlée se doit d'être tenu secret, sous ordre de Dumbledore.

-Bah... je....

Trouve quelque chose bon sang !

-Je dois passer des séances avec lui afin qu'il puisse m'étudier et trouver un remède.

Hermione fronça ses sourcils.

-Sérieusement ?

Harry senti sa pression artérielle augmenter en entendant le ton sceptique de son amie.

-T'es obligé de le voir ce soir ? Demanda Ron, ne semblant percevoir le mensonge.

-Oui. Il me l'a ordonné.

-Par Merlin, Harry, ce n'est pas comme ça que tu pourras l'oublier.

-Je sais, Ron, mais là, je suis tout de même obligé.

-Hmmm. Marmonna la jeune brune.

[...]

Je ne me pointerais plus jamais dans ses maudis appartements. Madame Pomfresh doit encore être à l'infirmerie. Elle s'en va dormir le plus souvent vers 21 h. Parfait. Elle doit sûrement savoir comment changer mon bandage. C'est une medocomage renommée, qu'est-ce qu'elle doit envier à un potionniste ?

Arrivant devant la porte de l'infirmerie, celui-ci porta trois coups.

-Oh, bonsoir monsieur Potter. Qu'est ce qui vous amène. Demanda la petite dame après avoir ouvrit la porte.

-Et bien, c'était pour vous demander si vous pouviez changer mon bandage sur le dos.

-Un bandage sur le dos ?

-Oui. Ma blessure lorsque je...

-Ah oui ! Ça me reviens ! Mais vous vous présentez à la mauvaise porte, mon garçon, c'est le professeur Rogue qui se charge de cela.

Harry n'en revenais pas.

-Pardon ?

-Eh oui ! Venez avec moi, je vous escorterais jusqu'à ses appartements.

-Euh.. non.. ça va all.. bredouilla-t-il, reculant pas à pas.

-Oh, ne faites pas votre timide ! Allez, venez avec moi. Insista la medicomage en sortant de l'infirmerie et en l'incitant à le suivre.

La voyant prendre les devants et se diriger vers les cachots, Harry ne pouvait insister et se trouvait contraint à la suivre.

Merde ! Tout tombe à l'eau !

Le jeune brun avançait d'un pas hésitant et avait énormément le trac. Il ne pouvait plus le revoir. Le revoir, c'est prendre le risque d'augmenter cette attraction qu'il devait bannir.

Arrivés devant la porte en ébène, l'infirmière frappa trois coups. La porte s'ouvrît, invitant à entrer.

-Petit rappel avant que je m'en aille : je ne suis disposé à soigner votre blessure, seul le professeur Rogue est en mesure de le faire. Venez directement ici la prochaine fois. Bonne soirée monsieur Potter. Annonca-t-elle avant de laisser le jeune homme seul, presque tremblant, devant cette porte à demi ouverte.

Je ne peux pas entrer. Je suis comme paralysé. Se dit-il, fixant, à l'embouchure de la porte,  comme par envoûtement les ondes pourpres émanants de la cheminée.

C'est après quelques minutes que Rogue entreprit d'ouvrir encore plus grand la porte, faisant sursauter au passage le jeune Potter.

-Dormir sur le pallier semble incarner votre ambition nocturne, à ce que je vois. Marmonna-t-il, en fixant son élève.

Harry évita son regard.

Mais le timbre de sa voix demeurait inévitable.

Quand la menace sonde l'insondableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant