Quand la menace sonde l'insondable

Chapitre 18 : Inexorablement encore plus attirants.

Rogue pouvait apercevoir la colère envahir le jeune homme rien qu'en scrutant ses traits qui commencèrent à se déformer peu à peu. Harry se leva instantanément, prit ses vêtements en main d'un mouvement brusque et se retourna de nouveau vers le professeur.

-Je ne vous permet en aucun cas de me traiter de la sorte. Lâcha-t-il en le fixant de ses yeux émeraude.

Frustration, sentiment d'échec, accablement soudain.

-Hors de question de rester une minute de plus avec un lunatique pareil, continua-t-il, avant de marcher d'un pas pressé jusqu'à la sortie.

Voilà exactement ce que ressentit l'aîné. Mais malgré cela, son visage demeurait impassiblement glacial et indifférent. Lorsqu'il vit le corps du jeune homme crouler subitement au sol, il s'empressa d'aller le retenir par le bras.

-Asseyez-vous, Potter, vous êtes souffrant, dit-il, d'une voix calme.

Sous sa suprise, Harry se détacha de son emprise d'un coup étonnement fort pour son faible état.

-J'irais voir madame Pomfresh, je ne...

Il se fut de peu pour le jeune homme de se cogner contre le parquet. Rogue, d'une vitesse incroyable, le retint par les épaules et le porta jusqu'au canapé afin qu'il puisse l'allonger. D'un geste hésitant, il retira les lunettes d'Harry afin de passer ses doigts contre ses paupières closes.

Des spasmes, son corps entier est parcouru de spasmes, remarqua-t-il.

Harry, quant-à-lui, sentit brièvement les doigts froids de son professeur contre sa peau. Il n'eu néanmoins le temps d'en profiter car il se sentit peu à peu s'éloigner de l'instant présent, comme si son esprit semblait s'élever et se perdre dans un nuage de plénitude.

[...]

Il se réveilla d'un coup, comme s'il avait été submergé par un sceau d'eau glaçé. Il chercha ses lunettes en tapotant à côté de lui, en vain.

-Il y a quelqu'un ? Demanda-t-il.

Il vit une aura sombre s'approcher de lui, accompagné de bruit de pas qu'il reconnaîtrait entre mille. Rogue prit les lunettes du jeune homme et les lui plaça sur son nez.

-Bon retour parmi nous, lâcha ironiquement le professeur.

Harry prit du temps à s'adapter à l'obscurité de la pièce. Il pouvait ressentir la chaleur ressourçante du feu de bois de la cheminée contre sa peau nue. Lorsqu'il voulu se redresser, quelques picotements au niveau du dos le firent grimacer.

-Je vous ai traité lorsque vous étiez inconscient, Potter.

-Quelle heure est-il ? Demanda-t-il, en plissant des yeux.

Rogue prit le poignet du jeune Gryffondor et désigna sa montre avant de s'en aller vers la pièce étrangement blanche.

Harry ravala son exasperation et lit l'heure.

Trois heure du matin ?!?!?! Mais... Il ne semblait aucunement s'être endormi. Que fait-il encore levé à cette heure ci ? Oh bordel Ron et Hermione vont me mitrailler de questions demain... Enfin tout à l'heure. Que suis-je supposé leur dire ? Que j'ai passé la nuit dans les appartements de Rogue ?

-Professeur ? Appela-t-il, après avoir étouffé sa douleur lorsqu'il se redressait.

Celui ci refit son apparition au seuil de la porte, les manches retroussées, s'essuyant les mains avec une serviette blanche.

Harry fut positivement brusqué en voyant son professeur sans cape. Sa silhouette semblait être d'autant plus élancée et sa carrure était imposante . Il l'avait déjà vu sans, mais ce fut majoritairement en classe lorsqu'il était collé, donc occupé à recopier inlassablement ses punitions. Jamais il n'avait prit le temps d'observer le corps du professeur de potion.

-Bon, vu que vous ne m'avez pas l'air de vouloir continuer vos dires. Dit-il en faisant demi-tour.

-Est ce que vous pouviez venir près de moi car j'ai un certain nombre de choses à vous demander. Dit-il d'un rythme très rapide, afin de montrer sa colère encore présente à son professeur.

Sous l'étonnement du jeune homme, s'attendant à une phrase qui allait le remettre en place face à son manque de politesse, Rogue obtempera et s'approcha de celui ci avant de s'asseoir juste à côté de lui. Il fut tout d'abord gêné par cette soudaine proximité, mais deigna à ne rien laisser montrer.

Pensait-il réellement pouvoir imiter cette compétance entièrement acquise par son professeur de potion, le roi du visage impassible ?

Lorsqu'Harry baissa les yeux, il pu voir les avant bras découverts du professeur de plus près. Ils étaient très blanc, tout comme ses mains, longés par quelques veines transparentes et balayés par quelques poils sombres, rendant ses membres particulièrement attractifs aux yeux du jeune homme. Il pouvait voir le dessin que ses muscles formaient en dessous de sa peau, rendant ces mêmes avant-bras fermes et inexorablement encore plus attirants.

Rogue voyait clairement que son élève le scrutait, mais ne se doutait un instant que celui ci était, contre sa volonté, en train de fantasmer sur lui. Le regard du prince de sang-mêlé se laissa guider sur le torse découvert de son élève. Ce torse montrant que le temps du jeune Harry Potter fraîchement arrivé à l'école des sorciers il y a d'ici là quelques années était révolu.
Ce torse appartenait clairement à un jeune adulte, en vue de ces poils irrésistibles et de sa largeur d'épaule. De ses clavicules parfaitement dessinés et de ses épaules fortes et en même temps quelques peu raffinées.

Il faut absolument que je cesse de le regarder ainsi, mais il est d'une beauté incomparable. Se dit Rogue.

Je me demande pourquoi cache-t-il sous ses robes un corps aussi attractif et plaisant à regarder. Se dit sans réfléchir Harry.

Je perds littéralement l'esprit, comment ose-je le regarder ainsi ?! J'ai l'air d'un pédophile ! Se frappa intérieurement Rogue.

Décidément, il n'arrivait pas à se dire qu'Harry Potter est maintenant majeur.

Oh la honte ! J'arrive pas à croire ce que je viens de penser ! Se maudit à son tour le gryffondor.

Ces regards durèrent une minute, avant que l'un d'eux prit la peine de prononcer quelque chose.

-J'attends toujours, Potter. Parla tout bas le professeur, soudainement submergé par les yeux envoûtants de son élève.

-Ah oui, euh, en fait je me disais si vous aviez une idée de ce que je pourrais dire aux autres de mon absence cette nuit. Demanda-t-il, encore troublé par ce qu'il avait pensé auparavant.

Les yeux sombres de son professeur le déstabilisait plus que tout. Il n'arrivait pas à soutenir son regard plus de quelques secondes.

-J'imagine que dire que vous étiez dans mes appartements serait assez obscène, dit d'une voix douce, sans le vouloir, le Serpentard.