Quand la menace sonde l'insondable

Chapitre 40 : Seule cette alchimie demeurait.

Rogue ne répliqua pas, voyant que les yeux du jeune homme commencèrent à se refermer, montrant que l'instance avait bel et bien quitté sa conscience. Il marcha presque instinctivement vers son bureau, où il s'y appuya avec les paumes de ses mains.

J'essaye de me demander comment cela a pu se terminer ainsi. Comment a-t-elle seulement su que la potion était factice ? Ça explique pourquoi elle ne fut surprise lorsque je lui ai annoncé les effets des deux potions... Par Merlin, pourquoi a-t-elle répondu à mon interrogatoire alors qu'elle savait pertinemment que la potion était inoffensive ? Ça veut dire qu'elle m'a répondu de son plein gré... Ça n'a aucun sens !

Rogue fut extrait de ses pensées par un bruit de mouvement juste derrière lui. Le professeur s'approcha d'Harry, ne s'attendant à ce qu'il soit rapidement éveillé, pensant à ce qu'il s'évanouisse comme la fois dernière. Il s'assit en face de lui puis commença à le détacher.

-Comment vous sentez-vous ?

Harry, sentant qu'il allait vomir, se pencha sur son côté gauche et déversa tout ce qu'il pouvait déverser.

-Nom d'un chien ! Ah ! Lâcha-t-il de douleur en voulant se redresser. Désolé...

-Ce n'est rien. Tâchez juste de ne plus bouger.

-Je dois boire de l'eau... Marmonna-t-il, en étant le plus immobile possible. Rogue attira une carafe d'eau ainsi qu'un verre, puis fit boire l'élève. Il dû renouveler le geste trois fois.

-Professeur...

Rogue releva sa tête à son niveau, ayant terminé de dénouer tous les noeux.

-Pouvez-vous me remettre mes lunettes car je ne vois rien ?

-Oui. Voilà, dit-il en s'exécutant.

-Il y a du sang sur votre visage ! Vous êtes blessé ?! Demanda-t-il d'une voix faible et cassée après un hoquet de surprise. Rogue avait oublié ce petit détail. J'aurai dû essuyé ça plus tôt, je ne veux pas l'inquiéter.

-Vous m'avez... enfin, le démon m'a craché au visage, mais j'ai réussi à la faire parler.

-La ?

-Il est de genre féminin.

-J'ignorai que...

Rogue remarqua l'essoufflement extrême de son élève. Il n'était pas mieux, à vrai dire. Son esprit fut si sollicité pendant la crise du jeune homme ainsi que par l'entrevue qu'on pourrait se demander comment le maître des potions arrivait à encore tenir debout. Son sang froid était bel et bien ancré en son essence. Mais cette peur était encore en lui, malgré qu'il l'occultait à la vue d'Harry. Il se sortit de ses pensées en prenant la soit disante fiole de torture, qui s'avérait être en réalité le même liquide qui aida à refermer les plaies du jeune homme auparavant, puis les versa sur ses poignets ainsi que sur ses paumes. Après quelques picotements, Harry pouvait bouger à présent ses doigts.

Je suis cassé. Pensa Harry pendant ce temps. Je n'arrive pas à croire ce que je viens de vivre. Je suivais scrupuleusement les instructions de Rogue en pensant à un souvenir relaxant et heureux. Je pensais à la première fois où j'ai vu mes parents sur le miroir du Riséd. Ça ne m'étais pas difficile de le faire, ma joie de l'époque était si forte que je ne pourrai à jamais l'oublier. Mais quelque chose m'a prit aux tripes, quelque chose m'a égaré. Je veux vomir !

Harry se repencha vers le même côté qu'auparavant et vomit de nouveau. Il avait terriblement mal aux articulations, à la tête ainsi qu'au dos. Rogue prit, sans se poser de question, un linge, le mouilla puis le posa sur le cou d'Harry. Le jeune homme n'eut le temps de se sentir embarrassé face au spectacle repoussant qu'il offrit à son professeur. Il fut éprit d'une profonde surprise lorsqu'il sentit la fraîcheur soulageante contre sa peau. Un geste si surprenant qu'il cru être une illusion. Non, ce n'était pas une illusion. Il sentit la main de son professeur se poser maintenant sur son épaule. Une main hésitante mais ferme, puissante mais douce. Un geste qui semblait traverser son corps tant le champ magnétique y émanant fut extraordinairement perçant.