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Ma tête me fait mal. J'ouvre mes lourdes paupières et ma vue s'arrange petit à petit. J'essaye de me frotter la tête mais la corde autour de mes poignets ne me permet aucun mouvement. Autour de moi, du métal partout. Je tourne la tête balaye la pièce du regard. Je suis dans une pièce uniquement en métal, avec pour seul meuble cette chaise, une autre chaise dans le coin et un canapé face moi. A ma gauche, une armoire en métal et à droite une porte, en métal. J'assaye de me souvenir qu'est-ce que je fais là. Reggie, Alejandro, le Canyon et... L'homme. Tout me reviens; Je comprend vite ce qui m'est arrivé. Mes parents avaient l'habitude d'enlever les personnes qui leurs causaient des problèmes. Jamais personne n'est sorti de notre cave vivant. Mais je n'ai mit de bâton dans les roues de personnes, qu'est-ce que je fais là ?

La porte qui s'ouvre me coupe dans ma réflexion. Je vois alors entrer un homme, grand, dans la vingtaine. Il est en T-Shirt et ses bras tatoué et musclés ne présages rien de bon. Je dois rester calme, il est hors de question que je ressemble à nos pauvres otages terrorisés. Je suis plus forte. Mais plus il s'approche plus c'est dur de ne pas paniquer. Son visage impassible et sa carrure imposante font comprendre que ce n'est pour lui rien que la routine.

- J'ai fais quoi, Demandais-je sans sourciller. J'essaye de décrypter son regard mais il est impénétrable. Rien ne sort de sa bouche, hormis cette petite lueur, il est impossible de lire à travers lui. Je le fixe en retour, attendant une réponse. Il ne me lâche pas du regard, je sais très bien jouer à ce jeu. Plus les secondes passent, plus la tension monte et l'air semble manquer dans cette pièce. Je le fixe avec toujours plus d'insistance, penchant la tête vers la droite, un sourire sarcastique sur le visage. Une minute passe, et il est hors de question que j'arrête. A partir de là, il me semble que l'air se rarifie réellement. Est-ce seulement une impression? La tension elle est palpable et mon kidnappeur n'a pas bougé d'un cil depuis tout à l'heure. Je sens que je vais lâcher. Son regard perçant est de plus en plus dur à soutenir. Dès que mon regard comptait dévier, il se redresse et se dirige vers l'armoire. Il met sa main dans sa poche et sors une clé. L'homme ouvre le meuble et plusieurs compartiments s'offrent à lui. J'aperçois des trousses de torture et plusieurs objets que je ne discerne pas d'ici. C'est donc cela ? Il va me torturer ? Je ne me suis jamais fais torturer, je pense que c'est normal, n'est-ce pas ? Je panique là? Non non ! J'inspire grandement mais une boule se forme dans mon abdomen et je n'arrive pas à l'ignorer. Il prend quelque chose avant de refermer la porte. C'est un... Téléphone ? Il se redirige ensuite vers la porte et s'en va. J'expire, soulagée.


Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé. Ce n'est pas comme si j'avais une fenêtre ou une montre après tout. Tout ce que je sais, c'est que ça à l'air incroyablement long. Mes pensées se redirige vers mes amis. Yulin et Jacob. Ils vont me chercher, n'est-ce pas ? De toute façon, mes parents m'auront retrouvé avant qu'ils aient remarqués que j'avais disparu. Je dois juste... Rester tranquille, j'essaie de m'en convaincre et peut-être que si je le dis suffisamment, j'y croirais.

L'épouvantable silence fut ainsi brisé par le fracas de la porte qui s'ouvre. Mon bourreau arrive un bol et un verre aux mains. Il ramène, de derrière moi, une petite table en métal. Il pose le bol de riz et l''eau face à moi. Sa voix grave ferait trembler les murs quand il dit froidement :

- C'est simple. Je te détache, tu mange, je te rattache. Si tu tentes quelque chose, tu ne mange pas. Je le regarde et acquiesce difficilement de la tête. Il ouvre les nœuds qui me garde prisonnière. Je me sens salie comme je ne l'ai jamais été. Soumise à un homme de force, j'ai honte. Cependant, dès qu'il me détache, je me frotte les poignets puis prend la cuillère dans le bol. Le regard du kidnappeur me perturbe tellement que je mange sans ressentir aucun goût.

- Tu peux arrêter de me fixer, demandais-je doucement. Il ne répond pas mais ne détourne pas le regard non plus.

- Merci de cette réponse très développé c'étais très explicatif, dis-je ironiquement.

- Tais toi et mange. Dit-il en s'écartant vers la porte. Je finis mon verre d'eau aussi vite que mon bol. une fois rassasiée, je me remet droite sur la chaise et tourne la tête vers lui.

- Je vois bien que tu n'est pas très bavard, mais est-ce que je peux savoir pourquoi je suis là ? Il s'approche et resserre la corde autour de mes bras en hochant la tête de droite à gauche.

- Tu veux pas l'heure aussi ? Les enfants de riches vous êtes les pires. Toujours à poser des questions. Supporte et ferme là. Me répond-t-il en quittant la pièce.

- Charmant, marmonais-je.

Kiss my soulOù les histoires vivent. Découvrez maintenant