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PDV Asher.

Je monte dans ma voiture et démarre, essayant d'aller le plus loin possible. Il faut que je m'éloigne d'elle, de cet hôtel. J'accélère dans les rues vides de Las Vegas, réfléchissant à ce que je venais de faire de façon impulsive et non stratégique. Les lampadaires s'enchaînent devant moi et je ne peux m'empêcher de me noyer dans mes pensées... Dans quelle merde je me suis foutu encore.

~ Ellipse de la nuit ~

Le lendemain matin, je me lève avec un mal de crâne insoutenable. Je me rappelle être rentré très tard dans la nuit, on peut même dire vers le petit matin. J'ai bu quelques verres... Bon j'ai bu la bouteille puis je suis tombé comme une masse, ce qui explique ma gueule de bois. Je me frotte la tête et me lève en direction de la douche quand des coups frénétiques à la porte s'emparent de mon attention. C'est surement Allison... je pose ma main sur la poignée et rapproche ma tête de la porte.

- Tu veux quoi ? M'exclamais-je.

- Ouvre moi c'est Johnny ! Hurla-t-il derrière la porte. Johnny ? J'ouvre la porte et le vois sur le pallier, mal à l'aise, paniqué même.

- Qu'est-ce que tu veux encore.

- Je- Je ne veux pas m'alarmer pour rien mais- mais hier pendant la nuit, trois hommes sont venus et ont emmenés Allison. Je leur ai demandé qui ils étaient et ils m'ont dit qu'ils allaient l'emmener chez Asher. J'ai pas chercher à comprendre mais ce matin on m'a apprit que tu étais rentré, et Alli non.

- Tu l'as laissé partir avec eux ?! M'énervais-je.

Johnny ne répond pas et baisse les yeux. C'est la meilleure chose à faire, n'est-ce pas ?!

Je frappe ma main contre ma tête. Putain, je le savais. Je n'aurais jamais dû l'entraîner dans ma vie, parce que ça allait la mettre en danger, ça allait me mettre en danger. Comment ai-je pu être aussi naïf ? J'essaye de reprendre esprit, je me DOIS d'aller la sauver. Et puis si je ne le fait pas... Qui le fera ?

- T'as vu quoi exactement ? Je le fais entrer et note chacun des détails de l'histoire, les hommes, leurs descriptions, leurs voix, leurs tons. Un logo peut-être ? Les informations ne m'étaient pas suffisante. Et puis qui sait, ils pourraient la tuer à n'importe quel moment. Soudain, j'imagine Allison, assise au centre d'une pièce, aux mains d'un sadique. Qui s'approche et qui lui fait mal, qui l'a fait souffrir. Même si j'ai conscience du fait que c'était moi il y a quelque temps, une rage comme je n'en n'avais jamais ressenti m'envahi. Je vois rouge, quand je les trouveraient, je les tueraient tous.

Je m'approche de Johnny et tapote sa tempe avec mon doigt pour lui faire signe de réfléchir plus dur.

- Réfléchis, chaque détail compte.

Il baisse les yeux, me fuyant du regard, encore. Je vois qu'il est mal à l'aise, mais honnêtement son confort est le dernier de mes soucis. Je ne le lâche pas du regard et la pression sur lui ne fait que s'intensifier. Je me met à réfléchir puis... Comme je suis bête, bien sûr !

- les caméras de surveillances. Où sont les enregistrements ?

- Eu... Je... Viens je connais la meuf chargée des vidéos.

Nous quittons la chambre, dépassons la réception et descendons au sous sol. Au fond du parking, une porte que je m'empresse d'ouvrir. Une femme, assez ronde, dans la trentaine est assise en face de différents écrans. Ses cheveux roux sont rangés sous une casquette bleue. Elle se retourne immédiatement et me dévisage.

- Eh bah, mon chou, c'est pas l'autre connard qui t'avais tapé ? Dit-elle de sa grosse voix. Qui lui dit qu'elle n'a pas besoin de crier ?

- Oui, c'est lui, dit-il en me dévisageant à son tour.

- T'as de la chance qu'il m'a demandé de pas te signaler morveux.

- Crier n'est pas nécessaire, Brigitte, lis-je sur la petite étiquette sur son costume. Elle commence à monter en colère quand Johnny s'interpose.

- Bon aller tout le monde se calme, Brigitte, il nous faut les vidéos d'hier en fin de soirée, de l'entrée principale. Elle me fixe un instant puis se résigne à taper plusieurs touches sur son ordinateur. Les vidéos s'ouvrent sur l'écran. Je m'approche quand je vois la date d'hier. Johnny qui attend, des gens qui entrent et qui sortent... Je lui fais signe d'accélérer l'enregistrement quand Johnny m'indiquent  3 hommes entrant dans le building. On pause la vidéo et zoom sur leurs visages mais je ne les reconnais absolument pas. Je les prend en photo et la vidéo se déroule, notamment lorsqu'ils réapparaissent, attrapant Allison des de tout les côtés. Un frisson me parcourt quand j'imagine ce qu'elle devait ressentir. C'est de ma faute tout ça. J'aurais dû rester loin.

- C'est tout bichon, s'exclame la voix insupportable de  Brigitte.

- Et à l'entrée , pas de caméra ?

- Si, une. Presque immédiatement, une autre vidéo s'ouvre. Les hommes sortent du bâtiment et se dirige vers une voiture noir. La plaque d'immatriculation est cachée et les vitres sont teintées. Merde.

- Merde ! Je ferme mon poing et frappe le mur, frustré.

- Attend regarde ! M'appelle Johnny. Je m'approche de l'écran et le voit. Mais oui, putain. Quand ils la font entrer dans la voiture, on peut entrevoir dans le siège passager ce connard. Je quitte la pièce dans un fracas. "Ne pas réagir impulsivement" " stratégique", mes mentra dans la tête, j'essaye de me calmer, mais c'est trop dur. Je résiste, mais je ne sais pas si j'y arriverais.  Je monte dans ma chambre et range toutes mes affaires. Je prend mes sacs et descend. Mon coffre s'ouvre et je balance tout à l'intérieur. Aussi rapidement, je monte à l'avant de ma voiture et appuie sur l'accélérateur, je me dois de la sauver, et après, je ne dois plus jamais la revoir... C'est mieux pour moi,c'est mieux pour elle.

Kiss my soulOù les histoires vivent. Découvrez maintenant