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Sa mâchoire était tellement contractée que je suis surprise que ses dents ne soit pas en morceaux. Une petite veine se marquait même de plus en plus sur son visage. Il est en colère, j'ai compris, mais il est temps de se calmer. Je le fixe, en attente d'une réponse. Il finit par renoncer et se lance dans son récit.

- Tes parents m'ont payé 1 million de dollars pour te kidnapper, et te faire croire que les Marcel l'ont fait. Normalement, ils devaient venir te "sauver" au bout d'un mois, pour t'arracher des griffes des Marcel, et pour que tu te retourne enfin vers ta famille, je pense en tout cas. A ton sauvetage, je devais recevoir mon deuxième et dernier million.

Je l'écoute béa. Comment ont-ils oser me prendre pour une idiote comme ça. Mon cœur se déchire tant je me rappelle d'eux, de leurs visages, nos moments de complicités... Et puis après, quoi ? Ils m'auraient mentis toute ma vie ? Et maintenant ? Qu'est-ce qui va se passer ? Vais-je les affronter ? Je ne pourrais pas fuir indéfiniment...

Asher ouvre la boite à gant et sors une boite de mouchoir.

- Tiens, me dit-il. Je réalise alors que mes joues étaient mouillées. Je me dépêche de les essuyer. Tu sais, poursuit-il, pleurer ça ne sert à rien.

Je ne répond pas.

- Ou sont tes parents, toi ? Demandais-je, afin de penser à autre chose pour eviter que ma tête explose.

- Morts, me répond-t-il du tac au tac.

- Oh... Désolé. Un blanc s'installe quand je poursuit prudemment : Je peux te demander... Qu'est-ce qui leurs ai arrivés ?

- Non, annonce-t-il serrant ses mains autour du volant.

L'heure indique 00:13. Déjà ?

- On va où ?

- T'es a d'autre des questions cons comme ça ? Me sermonne-t-il violemment. Sans sourciller je rétorque :

- Si t'as un comportement de bouseux comme ça ouais ! T'es pas obligé de me traiter comme la dernière des putes tu sais ! Je croise mes bras et regarde par la fenêtre. Comment j'ai pu croire que nous nous entendrions un minimum ensemble.

Ça fait bientôt 5 heures que nous sommes dans la voiture. La tension est palpable et je n'en peux plus. Les noms des enceintes autour de nous m'indique notre location. Phoenix. Nous allons vers l'Ouest ?

- On va à Las Vegas ?! Je m'exclame comme une enfant.

- Rassied toi tu fais chier Allison.

- Arrête la voiture. Il me regarde confus. T'es pire personne que j'ai rencontrer de ma vie, je préférerais rester seule que passer une seconde de plus avec toi. Il freine de façon sèche et se retourne vers moi.

- Avec plaisir. Bye.

J'ouvre la portière et descend. Il rallume le moteur quand je l'interpelle :

- Asher !

Il baisse sa vitre et me regarde l'air moqueur.

- tu pourrais me passer un peu d'argent par contre ? Sans me quitter du regard, il sors de sa poche 100 dollars qu'il me tend avant de démarrer pleine vitesse. Géniale.

Seule dans les rues de Phoenix, il n'y a pas un chat. Je marche pensant à tout ce bordel. Maintenant, mes parents m'ont trahis, d'accord. Je fais quoi, je retourne chez eux ? Je ne pourrais pas... Ils me dégoûtent. Une pancarte lumineuse me dirige vers le Phoenix Motel . J'entre dans le motel négligé. Les murs auraient besoin d'une peinture. le réceptionniste est un homme dans la vingtaine, des poches sous les yeux, il tient à peine debout. Je m'approche de lui et une odeur de weed pénètre mes narines. Je hais cette odeur, ça me rappelle la maison.

- Une chambre individuelle s'il vous plaît. "Bernard", d'après la plaquette sur son costume, me regarde, défoncé, puis sans parler, se retourne et prend une clé sur le tableau.

- 75$. Chambre 11, première étage. Je le paye puis saisit les clés et m'en va.

J'arrive dans ma chambre et m'avache sur le lit. Les draps colorés agresse ma vue. Ils n'auraient pas pu faire blanc comme tout le monde ? En tout cas, les courbatures dans chaque muscle de mon corps m'appelle à me mettre sus les draps et dormir. Je ne sais pas ce que je ferais demain, mais demain est un autre jour, pour le moment, je me glisse dans mon lit et m'endors.


Je me réveille à 10 heures. Pas d'Asher, pas de chaise, pas de cordes, pas de lumière qui s'allume pour le petit déjeuné. Juste moi dans un lit. Je ne peux m'empêcher de sourire, quelle libération. Je me lève et vais prendre une douche. Ça m'avais tellement manqué. Je sors de l'hôtel en saluant Bernard, toujours défoncé puis marche. Les rues de Phoenix me sont étrangères, je n'y ai jamais été et honnêtement, je n'aime pas beaucoup. Ce que j'aimerais, c'est Las Vegas. Cette ville est la ville de mon enfance, c'est bien le seul endroit ou je ne me suis pas sentie exclue. Mon père m'y avait emmener une fois quand j'avais 8 ans, et j'ai été une enfant innocente pour une nuit; La fête foraine, la barbe à papa. Pas l'ombre d'une transaction, du business, de la drogue. C'était incroyable, et si cet abruti ne veux pas m'y emmener, alors j'irais toute seule. Je vais d'abord au petit restaurant du coin et prend de quoi petit déjeuné. Je m'assois et déguste une bonne gaufre au chocolat. Je regarde par la fenêtre, presque un mois de captivité, mais tout ce que je me souviens c'est l'ennuie. Les heures que je passais à fixer le mur. Comment ai-je réussi à rester saine d'esprit ? Je finis par trouver la gare. Dans mes poches, 25 dollars qui restent de l'hotêl et... 187 $ du Mcdo de la dernière fois. Heureusement que j'avais prévu de manger comme un porc, sinon j'aurais jamais eu mon billet. C'est comme ça que j'embarque pour cinq heures de route avant Las Vegas.

Kiss my soulOù les histoires vivent. Découvrez maintenant