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Mes yeux s'ouvrent rapidement, et je me redresse. La respiration saccadée, je m'efforce d'effacer ces images de mon esprit. Je ne peux m'empêcher de vérifier qu'il n'y a de sang nulle part, que ce n'était qu'un rêve. Je me lève et vois le mur, propre. J'inspire doucement, puis expire quand quelqu'un toque fort à la porte. Reggie réveille dans un sursaut;

- Qu'est-ce que tu fais toi ? S'exclame-t-il le regard noir. T'essayais de t'enfuir ? Tu peux aller nulle part tout est fermé.

- Quoi ? Non euh... Je n'ai même pas la force de mentir. Je me contente d'ouvrir la porte et un de ses zbirs apparaît dans le cadre de cette dernière, un téléphone contre le torse.

- Pourquoi tu me réveilles a 3 heures du matin toi. Demande-t-il sèchement.

- Votre maison familiale s'est faite attaqué. Ils cherchent Allison.

Mon cœur saute un battement. Non non non... Comment... Il s'est trompé ? Comment c'est... Reggie se retourne vers moi un rictus sur le visage.

- Ton copain est pas si fute fute finalement. En tout cas, il est tombé dans le panneau, comme je l'avais prévu. J'ai l'impression de me faire étrangler par un barbelé. C'est fini, je vais mourir ici. Le jeune homme apportant la nouvelle remonte son téléphone à son oreille, hoche la tête de haute en bas puis remonte son attention à Reggie.

- Ils ont besoin de renfort. Vous avez prit beaucoup de gens quand vous êtes venus ici, et l'attaque est massive. Reggie hoche la tête à son tour avant de lui indiquer :

- Il a fait les choses en grand, comme d'habitude. Envoie les deux tiers de nos hommes. Choppez Asher, ramenez le moi. Vivant si possible, mais si c'est trop dur, dit-il avant de me jeter un coup d'oeuil, tuez le.

A ces mots, une boule se forme dans mon abdomen. J'espère tellement qu'il va s'enfuir, qu'il va m'oublier. Reggie se lève et allume la lumière, mais j'ai toujours l'impression qu'il fait sombre. Il va dans la salle de bain et se mouille le visage. Je fixe la porte, elle est si proche, et si loin. Je veux juste me lever, l'ouvrir, et courir jusqu'à ce que mes jambes ne tiennent plus debout. Je l'aime, je l'aime cet abruti, et la vie sans lui serait vide de sens. Je veux qu'il me revienne, lui et ses conneries. Reggie reviens dans ma direction :

- Alors, qui sont ses amis ? J'ai toujours su qu'il travaillais seul.

- Moi aussi. Répliquais-je, ironiquement.

- Ne me mens pas Allison. Je ne répond plus. J'ai fais ma part. Reggie commence à s'énerver, mais je reste de marbre. J'ai l'impression qu'il a tué mes émotions. Tout me parais sombre, je ne ressens rien. Seul le nom d'Asher me fais réagir. Il m'a tellement salie, tellement traînée sur son sol en marbre blanc que plus rien ne me fais de l'effet. Il m'attrape par le cou me menaçant, mais une fois de plus, je ne bouge pas d'un cil. Frustré, il m'agrippe le bras et me jette sur le lit. D'un geste brusque, Reggie saisit mon haut et le déchire. Je cache ma poitrine et commence à hurler :

- Reggie dégage ! Me touche pas connard ! Sa main lourde s'abat sur ma joue, pour la seconde fois. Il attrape mes jambes et me tire vers lui. Je me débat, je lance des coup de pied et le repousse de mes petits bras. Maigre et affaiblie, je ne pouvais rien contre lui. Il attrape mon jean et le déboutonne.

- Reggie je suis vierge, je suis vierge putain. Commençais-je à sangloter. Ce sentiment de peur qui était figé ces derniers jours reprend forme. Mais lorsque je le vois continuer à me déshabiller, je comprend que c'est fini. Personne ne me sauvera, et je ne me sauverais même pas moi même. Alors silencieuse, je ne me débat plus, je ne bouge plus. Il baisse son pantalon tandis que je meurs sur ce lit. Comment survivre à ces 4 jours ? J'étais destinée à mourir ici, il faut l'accepter. Ma vue se brouille et mes yeux humides se ferment. Ce qui était lumière disparaît et tout autour de moi devient noir.

PDV Asher

Tout fonctionnait comme prévu. La mafia russe pouvait prendre sa revanche sur la famille, et moi j'avais presque quartier libre sur sa maison. J'ai étudié le cas d'Allison pendant des semaines, et elle m'a parlé de Reggie presque un mois. Jamais sa famille ne l'aurait laissé faire ça, ils savaient que ça aurait créer une guerre de gang. Il à donc été contraint d'aller dans la petite villa qu'il a eu pour son anniversaire. J'arrive, et enfonce la porte. Quatre gars assure mes arrières. Dès que nous entrons, les mitrailleuses commencent à fumer. Je descend tout ce qui bouge, et sans un regard, sans une expression, sans un remords, je monte à l'étage, où elle est surement. J'ouvre la première porte, mais elle est vide. La seconde aussi. C'est la derniere porte que je vois. Je commence a tourner en rond, elle est ou merde ? Une porte m'apparait dans le coin. Je l'enfonce mais c'est une salle de bain. Putain ! Reflechis Asher... je regarde autour de moi et me souviens du troisieme etage. Une fois en haut, une seule porte m'apparaît. Je la pousse et aggrippe mon arme tellement fort que ma peau se perce. Reggie est sur le corps sans vie d'Allison. Je voyais rouge. Littéralement, plus rien n'existait. Une boule de rage et d'horreur se forme dans mon abdomen. Je lache mon arme et me jette sur Reggie. Les coups partent sans que je ne puisse contrôler quoique ce soit. Je voulais le tuer, je voulais qu'il meurt. Mais je m'arrête dans ma lancée. Ce serait trop simple, trop. Je me lève et m'approche d'Allison. Un de mes hommes entre dans la pièce.

- Dimitri, prend celui là, emmène un gars avec toi. Coupez lui les bras et les jambes, foutez lui du sel dans le sang et noyez le. Il hoche de la tête et j'ajoute : Prenez votre temps surtout.

Je passe mes bras sous son coup et ses genoux, puis sort de la pièce. J'enjambe les cadavres empilés sur les escaliers et à l'entrée. Je me dépêche d'entrer à l'arrière de la voiture et leur fait signe de m'emmener dans leur base, où ils avaient surement un médecin capable de quelque chose. La voiture démarre mais je ne la quitte pas du regard. Elle était si maigre, si pâle... Les creux autours de ses yeux étaient si profond. Ma haine envers lui ne fait que s'intensifier, et mon inquiétude aussi. Je le revois, au dessus d'elle, désespérée. Allison... J'approche mon visage d'elle et l'embrasse sur le front. Je retiens une larme, hors de question de pleurer, encore moins devant les hommes de Nicolaï. Nous arrivons à destination où un homme prend le relais et je l'emmène à l'hôpital. Il n'avait pas le matériel nécessaire, et malgré le risque que je me fasse arrêté, je l'ai accompagné. Parce que je m'en fou, je veux seulement la voir ouvrir ses yeux, rien d'autre ne m'importe. Alors quand ils l'emmène aux urgences et me redirige vers la salle d'attente, je ne peux m'empêcher d'être face à mes actions, à la position dans laquelle je l'ai mise, au massacre que je venais de mener, à la catastrophe que je venais de causer.

Putain, j'ai fais quoi encore.

Kiss my soulOù les histoires vivent. Découvrez maintenant