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Je ne le quitte pas des yeux et essaye de rester imperturbable. Je m'efforce de ne pas crier ou pleurer, mais des larmes commencent à couler de mes yeux tant il appuie sur ma cuisse.

- Alors ? Me demande-t-il à quelque centimètres de mon visage. Je m'approche, mon nez touchant presque le sien ce qui, déjà avait l'air d'une dizaine d'épine plantés au milieu de mon visage :

- Tu sais que je ne peux pas, juste garde ton temps.

Il s'approche de moi, virant vers la droite et m'embrasse sur la joue. Seulement je ne peux retenir un cri de douleur, et l'air satisfait, il s'éloigne et sors de sa poche un couteau suisse, surement celui de la dernière fois. La lame me brutalise seulement du regard, je ferme les yeux quelque secondes le temps de réaliser ce qui allait arriver. Je ne trahirais pas les miens pour mon petit bonheur personnel, puis après, il aura d'autre questions, alors tout ce que j'ai à faire, c'est supporter. Quand je ré-ouvre mes yeux, je le vois s'avançant vers moi. Il attrape mon pantalon et le déchire d'un coup de couteau. Je mord ma lèvre pour ne pas hurler. Ma jambe droite à l'air, il passe le couteau sur ma jambe, ce qui lui vaut un couinement, je ne sais pas si je supporterais psychologiquement, la douleur est déjà si intense, alors j'essaye, et je le regarde au plus profond de lui même, ses iris marrons brillait face à la lumière artificielle. Je murmure :

- Asher... T'es pas obligé de faire ça. Soudain, il a un petit mouvement de recul, comme si le fait que j'ai prononcé son nom l'avait perturbé. Comme si, le fait que je le dise le faisait sortir du personnage qui lui permettait de faire son travail. Et sur son visage, on peux voir de la confusion. Si on me tend un bâton, je le prend.

- Tu fais ce que t'as a faire, c'est vrai... Mais tu vaut mieux que ça, t'es pas un déséquilibrée, t'es quelqu'un de bien, qui a vécu quelque chose d'horrible... C'est tout.

Ma déduction allait de soi... Un jeune homme comme ça qui fait autant d'horreur ne peut être qu'un jeune garçon traumatisé. Soudain, ses yeux se baissent et s'écarquillent.

- Tu t'es pris pour une nonne ? Ferme la tu sais rien du tout.

- En tout cas, pour faire un boulot comme ça, il faut en avoir de la souffrance à condenser.

- Allison ferme ta gueule.

- Tu me fera souffrir, mais je ne dirais rien. Tu le sais, je le sais. Reporte pas ta douleur sur la mienne.

Il se lève brusquement, s'essuyant le nez du revers de la main puis sort et ferme la porte. Que vient-il de se passer? Ça à marché ? En tout cas, il a vraiment du vivre quelque chose de terrible, parce que l'état où il était et l'état où il est sont à milles lieux de différence. Je me demande ce que c'est... Je secoue ma tête pour en sortir ces idées, ce ne sont vraiment pas mes affaires. Même si je ne peux pas m'empêcher d'être curieuse.

Quelque heures plus tard, la porte s'ouvre , et sa carrure apparaît dans le cadre de la porte, le dinner à la main. Il a sauté le déjeuné, mes mots l'ont vraiment chamboulé. Je me demande bien ce qu'il a fait, il n'a pas quitter la maison, seulement, sa démarche désorientée m'en dit long, plus encore que l'odeur d'alcool émanent de lui. Il n'a pas osé... Il claque la porte du revers de son pied et pose le bol de riz devant moi. Il lève les yeux au ciel en regardant la porte et je comprend qu'elle ne s'ouvre pas de l'intérieur. Il est très soul, tellement qu'il a du mal a défaire les nœuds au dessus de mes poignés.

Quand il me libère enfin, il s'affale sur le canapé et me fixe, le regard vide. Je mange, mal à l'aise, levant les yeux vers lui, quelque fois.

- pourquoi tu me regarde ? Il ne répond pas dans un premier temps puis dit, complètement torché :

- Tu sais que tu coûte 2 millions de dollars ? D'abords flattée, je souris, puis réalise quelque chose :

- Mais qui t'as payé ? C'est les Marcel n'est-ce pas ?

Son regard indifférent ne me permet aucun avancement sur ma théorie, sa réponse encore moins :

- Peut être. Que je te le dise ou pas, tu serait trop conne pour comprendre.

- Pourquoi cette méchanceté gratuite ? Je lui demande, sincèrement.

- Pourquoi ? Parce que- Parce que c'est tout ce que tu mérite. T'es insupportable vraiment.

- Ah bon, et pourquoi ça ?

- Parce que. Déjà indirectement tu me fais chier, c'est la première fois qu'on me donne des directives quand à quoi faire avec la marchandise- Oui, c'est toi la marchandise. Je m'apprête à répondre quand il poursuit :

- En plus t'es la tu crois tu sais tout sur tout, que t'as tout sur tout, que t'es parfaite ! Tu crois que t'es riche donc t'es supérieure au monde mais eh, t'es personne, tout le monde s'en fout !

- C'est... C'est faux. Je suis loin d'être parfaite, dieu seul sait combien j'ai de défauts, et si ma famille est puissante et riche, c'est pas de ma faute ! Tu-

- Tais-toi ! Ne me dis pas que tu te met au même niveau que tout le monde ! T'es qu'une salope prétentieuse ! Hurle-t-il, debout. Je me lève à mon tout quand je répond :

- Tu sais quoi ? T'as raison ! Je crois à la hiérarchie humaine, et je fais partie de ceux en haut, c'est la vie et c'est tout ! Maintenant si t'arrives pas à l'accepter, ferme là ! Il ouvre la bouche mais je crie : Et toi tu parle, mais ton métier, c'est de kidnapper des gens ? Tu penses que parce que t'as ce pouvoir de vie ou de mort ça te rend supérieur ? Plot twist, dis-je en l'imitant, Ca te rend seulement plus pitoyable ! Si je suis supérieure, c'est parce que je suis juste et authentique! A bout de souffle, je reprend ma respiration. J'ai été honnête et je pensais chaque mot. Il prend le mon bol et le jette contre le mur derrière moi. Je met ma tête sur mon visage pour me protégé. Il ne semble pas que les projectiles m'ai atteint. Il contracte sa mâchoire, un angle droit parfait et me dit, d'une voix tueuse :

- Tu sais rien de moi, t'as pas de leçons à me donner. J'inspire un grand coup et met ma main sur son bras, qu'il dégage immédiatement. Il est soul, il est hors de lui, et il brûle de l'intérieur, c'est pas sain, ni pour moi ni pour lui.

- T'as raison, je suis désolée. soufflais-je d'une voix bienveillante. Je reprend son bras et le dirige vers le canapé. Il me laisse faire malgré ses quelques protestations. Je le fait s'asseoir sur le canapé :

- Tu vas dormir là, ok ? Demain, tu nous ouvrira cette foutue porte et tu ramassera le merdier que t'as fait. Hein? Lui affirmais-je comme à un enfant. Son expression grincheuse refuse de me regarder dans les yeux mais je comprend qu'il veut accepter. Quand il est allongé, je vais éteindre la lumière sous ses regards réprobateurs et m'allonge par terre. Dormir allongée m'avait tellement manqué. Ça fait bientôt 1 semaine que je dors assise, la dureté du sol ne me dérange donc pas tant que ça.

Kiss my soulOù les histoires vivent. Découvrez maintenant