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Cela fait trois jours que je suis ici. J'ai le droit aux 3 repas par jour, c'est ma seule notion du temps. Mon kidnappeur continue de me poser des questions en rapport avec les Mercel. J'y pensais, mais maintenant j'en suis sure. Tout est logique, tout ce qu'il ma dit.
Les Mercel m'ont fait enlevé et avant de me tuer, ils comptent me soutirer un maximum d'informations. Seulement, aujourd'hui, quand il m'a apporté mon dinner, j'étais surprise. Je pensais que mes parents étaient enfin arrivés. Mais non, je suis encore ici, et plus les heures avancent, moins j'ai d'espoir. Mon dinner, un bol de riz, comme d'habitude, est face a moi, et mes cordes sont à terre. Mais je n'arrive pas à manger, je n'ai pas faim. Une boule au ventre m'empêche d'entrer quoi que ce soit dans ma bouche. Alors quand l'homme revient, un livre à la main, il me fixe avant de dire :

- Tu manges ou quoi. J'ai pas le temps pour tes conneries.

Il jette un coup d'oeuil a sa page et j'arrive enfin à lire le titre. « tout ce que j'aimais ». Ce livre je l'ai lu. C'est une édition différente mais le contenu reste le même, j'imagine. Comme c'est cliché, je pense. Son regard se redirige vers moi, attendant une réponse.

- un mensonge spectaculaire n'a pas besoin d'être parfait. Il repose moins sur le talent du menteur-

- que sur l'attente et les désirs de celui qui l'écoute, finit-il. C'est bien, tu as du gout, au moins, poursuit l'homme en baissant les yeux vers ce chez d'oeuvre. Maintenant, mange, je veux débarrasser, j'ai quelque chose a faire.

Je regarde ce bol de nourriture qui ne me fais plus du tout envie.
- J'ai pas faim.

Il lève les yeux exaspéré.
- Tu vas pas me faire une grève de la faim? Parce que si c'est ça je te prévient que ça a jamais marché, ils sont tous morts.

Une fois de plus, ces mots me heurte car je me vois, involontairement morte, maigre comme un clou. Je sors cette image de ma tête rapidement.

- j'ai juste pas faim. Après un court silence, je poursuit : Tu sais qui je suis alors pourquoi tu n'as pas peur. Tu sais que mes parents viendront me chercher.

Il ricane comme si je venait de dire une bêtise. Il ne sait clairement pas a qui il a affaire.

- De 1, sache ma petite que je n'ai peur de personne. Alors maman et papa, je m'en bat les couilles profond. De 2, je pense savoir faire mon travail sans qu'une gamine m'apprenne a le faire.
Je roule des yeux face a ses attaques gratuites.

- Tout le monde à peur de quelque chose, alors si tu crois que tu n'as peur de rien, tu te leurre. Il me regarde, sans expression et je continue.

- Un patron peut-être ? Une figure d'autorité. Il s'avance vers moi, d'un pas énervé en répondant:

- Il n'y en a pas. J'essaye de garder mon calme et continue :

- La mort alors.

- Je suis déjà mort à l'intérieur. Je m'en fou de l'être aussi à l'extérieur. Il est déjà trop proche quand, oppressée par le peu d'espace entre nous je chuchote :

- Toi même, surement. Son visage est à quelque centimètre. Il passe derrière moi sans s'éloigner pour autant et prend quelque chose de sa poche. J'entend un clac, et il fait doucement  passer sur la peau nue de mes épaules un métal froid. Malgré le frémissement que je ressens suite à se contacte, je me raidis automatiquement quand je comprend que c'est une lame de couteau. Mon cerveau va à cent à l'heure quand il s'approche et me susurre à l'oreille :

- Regarde cette peau douce et fragile... Des cicatrices tacheraient la vue, tu ne penses pas ?

Avant que mon cerveau ne puisse intégrer ces paroles, il s'en va et ferme la porte. J'ai encore la chaire de poule et je sens dans mon abdomen une pression qui me laisse difficilement respirer. Comme on peut le voir, cette altercation ne m'a pas laisser de marbre. Il faut que je dégage d'ici ou se malade va me tuer sans même me toucher, vu la difficulté que j'ai à respirer.

Tandis que je reprend mes esprits, je réalise qu'en s'en allant, il ne m'a pas rattachée. Il avait dit qu'il devait aller quelque part, et je l'ai entendu sortir de la maison. C'est ma chance. Je me lève et me dirige vers l'armoire en métal. J'essaye de faire vite avant qu'il ne réalise l'erreur qu'il venait de commettre. Je m'approche du meuble et prie, prie pour qu'elle soit ouverte, mes mains sur les poignets, je tire mais ça n'a pas l'air de s'ouvrir. "Allison tu fais pitié là", me dit une voix dans ma tête. Alors d'un coup sec, je tire l'armoire qui s'ouvre. Je n'y crois pas. Je cherche tout les placard. Le premier est plein de passeports. Je les ouvres, et vois sa tête, sur tous, mais jamais le même nom. Son passeport américain en revanche est le seul de cette nationalité, c'est surement le vrai; Asher Rivera, c'est son nom? J'aimerais continuer de lire mais je n'ai pas le temps. Je repose les papiers et ferme ce tiroir. J'ouvre un autre, mais ce n'est clairement pas le bon. Le dernier en bas à droite en revanche,contient plusieurs téléphones intraçables et des puces. J'en saisit un vivement, et prend une carte. Je me rue vers la table et ouvre le boitier pour assembler les morceau mais mes mains tremblantes sont trop instable pour cette opération pourtant simple. Je pose tout et respire. Ce n'est pas le moment de faire une crise de panique. Je reprend les engins doucement. Ce second essaie est un succès. Maintenant, il faut que je tape un numéro, les seuls que je connais par coeur sont ceux de ma mère et celui de Reggie. Je tape les chiffres des mes doigts tremblants, encore. J'apporte à mon oreille le téléphone qui sonne. Une voix féminine se fait entendre :

- Qui est à l'appareil ?

- Maman ? Maman c'est Allison ! J'ai besoin d'aide !

- Quoi ? Comment ? Tu... Tu es où?

- Je suis dans une cave, un homme m'a enlevé, Il sappel-

- Allô ? Allison Allô !

- Allô maman ? Maman!

- ...

Le téléphone coupe. Que vient-il de se passer ? Mes parents n'ont-ils aucune piste ? Ils n'ont aucune idée d'ou je suis... Ont-ils seulement remarquer ma disparition? Sans réfléchir, j'entre le numéro de Reggie. Le biip précédent la réponse sonne à mon oreille comme un compte à rebours. Il répond et je l'entend rire avec des amis, dans un brouhaha. Sa voix s'éclaircit quand il s'exclame :

- Monicaaa.

Monica ? C'est qui ça encore. La jalousie prend le dessus quand je répond "mhm" de façon audible. Je sens la colère monter en moi, surtout quand j'entend.

- Je savais que t'allais m'appeler. Tu disais que tu ne le ferait pas mais... Tu l'a fais.

Je lâche un petit rire sarcastique qui m'a été si dur à produire. Je bouille, je bouille littéralement.

- Peut être qu'on peux reporter ça à ce soir, histoire que tu vois que ce n'était pas la chance du débutant... Dit-il d'une voix suave et joueuse. Je ne peux plus. Je raccroche rapidement, jette le téléphone et me glisse contre le mur de ma prison, tête entre les jambes. Je suis foutue. Personne ne va venir me sauver. Je vais mourir ici. Mes parents, si ils me cherchent ne savent rien d'ou je suis, mon petit ami s'amuse avec une Monica pendant que je me fais extirper des informations sur nous, par un kidnappeur surement envoyé par SA famille. Je sens les larmes me monter au yeux. Ma vie est un enchaînement de merde, une suite de choix que je fais aussi nul que les autres.

La rage se transforme en tristesse, et je sens les larmes me monter aux joues, ma vue se brouille et je commence à sangloter. J'ai mal, du plus profond de mes os. Je me sens seule. Je suis seule. Puis, au pire moment, j'entend la porte s'ouvrir, et ses pas lourds entrer dans la pièce. Mais je n'ai même pas peur, je suis désespérée. Quand on brûle en enfer, un peu feu ne nous fait plus d'effet.

Kiss my soulOù les histoires vivent. Découvrez maintenant